La gaieté a cela de très philosophique qu'elle semble dire à la nature que nous ne la prenons pas plus au sérieux qu'elle ne nous prend nous-mêmes ; si le monde est une mauvaise farce, par la gaieté nous la rendons bonne.
Le scepticisme subjectif, le doute sur la légitimité de nos facultés, est la glu où se prennent les natures attaquées de la maladie du scrupule. Les appréhensions de ce genre viennent toujours d'une certaine oisiveté d'esprit. Celui qui a soif de la réalité est entraîné hors de soi.
La meilleure marque de noblesse est de s'aimer tel qu'on fut jeune, de rester fidèle aux illusions à travers lesquelles on découvrit d'abord la vie.
Les doux reproches des hommes de talent, il faut les prendre pour des marques d'amour, et en tenir bonne note pour ses faveurs futures.
Le charme n'a pas à se justifier, son triomphe est la preuve de sa légitimité.
Il faut augmenter la somme de bonheur de la vie humaine. Ce n'est pas de péché, d'expiation, de rédemption qu'il faut désormais parler à l'homme ; c'est de bonté, de gaieté, d'indulgence, de bonne humeur et de résignation.
Le pessimisme et le nihilisme ont pour cause l'ennui d'une vie qui, par suite d'une organisation sociale défectueuse, ne vaut pas la peine d'être vécue. La vie ne vaut que par ses fruits ; si l'on désire que l'homme y tienne, il faut la rendre savoureuse et délectable à mener.
Le grand amour aime la solitude, il n'a pas besoin du reste du monde.
Les soucis de notre temps ne font que rendre la poésie plus nécessaire. Elle est, avec la religion bien comprise, le baume qui adoucit et console, la voix qui dit en nous : Élevez vos cœurs !
Quand on est sûr d'avoir raison, on est doux contre l'injustice.
La femme hardie, sûre d'elle-même, nous est antipathique. Nous aimons qu'on sente chez la femme l'embarras de son sexe, qu'elle ait un effort à faire pour être vertueuse, qu'elle soit timide, craintive, gardienne vigilante de son trésor.
L'amour est une puissante dose de morphine idéaliste injectée sous la chair.
La passion a des inégalités, mais la volupté n'a pas d'orages.
Le bonheur est comme la gloire : pour l'obtenir, il faut jouer gros jeu.
L'amour est un mystère étrange et la plus évidente de nos attaches avec l'univers. L'amour est la meilleure preuve de Dieu ; c'est notre lien ombilical avec la nature, notre vraie communion avec l'infini.
L'amour naît comme une fleur des champs, il agit comme un aimant.
Si l'humanité est destinée au crétinisme, je ne tiens plus à son estime ; elle peut penser de moi toutes les sottises qu'elle voudra.
La joie des autres est une grande part de la nôtre ; elle constitue cette grande récompense de la vie honnête qui est la gaieté.
L'homme vaut en proportion du sentiment religieux qu'il emporte avec lui de sa première éducation et qui parfume toute sa vie. Les personnes religieuses vivent d'une ombre. Nous vivons de l'ombre d'une ombre.
Je plains les jeunes rongés par un pessimisme qui ne veut pas être consolé.
La bonne humeur est le plus grand charme de la vie. C'est le soleil de la maison qui dore jusqu'aux détails les plus prosaïques, comme le rayon du ciel fait dans l'ombre des mousses reluire les plus petits insectes.
La femme nous remet en communication avec l'éternelle source où Dieu se mire.
Ce qu'on dit de soi est toujours poésie.
Vivre, c'est savoir, c'est espérer, c'est aimer, c'est admirer.
Que l'amour soit ton compagnon dans le chemin de la vie, et la vérité ton guide.
Le moyen de ne pas varier, c'est de ne pas penser.
Que l'amour soit le pain qui te rassasie, que l'amour soit l'eau qui te désaltère.
Mieux vaut être ridicule que vulgaire.
L'injustice est le principe même de la marche de cet univers.
Pour un cœur bien né, une promesse équivaut à un engagement.
On ne flatte jamais plus la femme qu'en lui témoignant qu'on la craint.
La vérité est comme les femmes capricieuses que l'on perd pour les trop aimer.
Celui-là a le plus vécu, qui, par son esprit, par son cœur et par ses actes a le plus adoré !
La bêtise humaine est la seule chose qui donne une idée de l'infini.
L'homme ne communique avec les choses que par le savoir et par l'amour.
Les gens du monde acceptent souvent en détail ce qu'ils refusent d'avaler en bloc.
L'essentiel dans l'éducation ce n'est pas la doctrine enseignée, c'est l'éveil.
Le doute est un hommage que l'on rend à la vérité.
Ô Seigneur, s'il y a un Seigneur ; sauvez mon âme, si j'ai une âme.
Un peuple sans instruction est fanatique, et ce peuple fanatique crée toujours un danger.
Le monde que nous connaissons est un tissu d'iniquités et le sera toujours ; la justice est ici-bas une impossibilité, car c'est la nature elle-même qui est cruelle, injuste, aveugle, immorale. Disons-le hautement, la justice n'existe qu'en Dieu et dans le cœur de l'homme juste. Rien ne dispensera jamais de la résignation et de la charité. Amour des hommes, patience, affabilité, douceur pour tous les êtres, même pour l'animal, voilà ce qui sera toujours la loi bonne et sûre. Le droit strict conduit aux abîmes et amène souvent le résultat justement opposé à celui qu'on voulait obtenir.
Les vrais hommes de progrès sont ceux qui ont pour point de départ un respect profond du passé.
La première condition du développement de l'esprit, c'est sa liberté.
Quand on a le droit de se tromper impunément, on est toujours sûr de réussir.
Le cœur n'apprend que par la souffrance.
Être vaut mieux que ne pas être.
Qui n'a pas d'antithèse n'a pas de raison d'être.
De l'audace, toujours de l'audace !
Le but de l'humanité n'est pas le repos, c'est la perfection intellectuelle et morale.
Tout est vanité, excepté aimer Dieu et le servir.
Ce qui est désordre, violence, attentat au droit d'autrui, doit être réprimé sans pitié.
Le savant seul a le droit d'admirer.
Ce sont les idées qui mènent le monde.
La femme ne fera jamais le bien que par l'amour d'un homme.
L'éducation, c'est le respect de ce qui est réellement bon, grand et beau ; c'est la politesse.
Aimer, c'est vivre ; avoir aimé, c'est mourir !
La légèreté d'esprit et le pédantisme viennent de l'absence d'esprit philosophique.
Il y a au monde quelque chose qui vaut mieux que les jouissances matérielles, mieux que la fortune, mieux que la santé même, c'est le dévouement.
La vraie religion n'est que la splendeur de la culture intellectuelle.
L'élection encourage le charlatanisme.
Les habitudes de la vie pratique affaiblissent l'instinct de curiosité pure.
Il y a dans l'homme quelque chose de supérieur à la langue, c'est la volonté.
Savoir est le premier mot du symbole de la religion naturelle.
L'optimisme semble une générosité faite à Dieu en toute gratuité.
La France excelle dans l'exquis ; elle est médiocre dans le commun.
La science restera toujours la satisfaction du plus haut désir de notre nature, la curiosité.
Mieux vaut un peuple immoral qu'un peuple fanatique ; car les masses immorales ne sont pas gênantes, tandis que les masses fanatiques abêtissent le monde.
La liberté de l'individu est un postulat nécessaire du progrès humain.
L'inégalité est écrite dans la nature ; elle est la conséquence de la liberté.
L'immortalité, c'est de travailler à une œuvre éternelle.
Il viendra un jour où l'humanité ne croira plus, mais où elle saura.
L'amour, il souffre tout ; il croit tout ; il espère tout ; il supporte tout.
L'amour est patient, il est bienveillant ; l'amour ne connaît ni la jalousie, ni la jactance.
L'absence et s'aimer ; que d'être réunis de corps sans l'être de cœur ?
L'amour est la perle pour laquelle on donne tout le reste.
Faire ou créer, c'est primitivement tailler, couper ; décider quelque chose.
Rien de grand ne se fait sans chimères.
La vie n'a de prix que par le dévouement à la vérité et au bien.
L'école est la vraie concurrence du temple.
Le but du monde est que la raison règne.
Consolons-nous, pauvres victimes : un Dieu se fait avec nos pleurs.
Tout est fécond excepté le bon sens.
La jeunesse est capable de toutes les abnégations.
L'homme fait la sainteté de ce qu'il croit comme la beauté de ce qu'il aime.
Une école où les écoliers feraient la loi serait une triste école.