2 - Ce dictionnaire vous propose 71 citations et pensées de Françoise de Graffigny :
L'amitié a des yeux aussi bien que l'amour.
La meilleure justification est celle d'avouer ses fautes.
Fidèle à ton amour, je le serai ; je ne vivrai que pour toi.
Fidèle à mes engagements, ferme dans mes résolutions, l'amour ne peut rien sur mon cœur.
L'honnêteté est dans l'âme ; l'humanité est dans le cœur.
On ne rend pas assez heureux quelqu'un qui l'est déjà.
On n'est pas tout à fait malheureux quand on peut procurer du bonheur à ce qu'on aime.
Comme l'amour involontaire peut seul être excusé, je me croirais moins coupable d'aimer beaucoup que d'aimer médiocrement.
La vérité m'est chère, et je la dis toujours sans détour.
La première des vertus est de faire du bien, et d'être fidèle à ses engagements.
Un jeune homme bien né doit observer les égards qui font dus aux femmes.
On n'est pas tout à fait malheureux quand il reste du bien à faire.
La reconnaissance est peu flatteuse pour un cœur malheureux ! Compagne de l'indifférence, elle ne s'allie que trop souvent avec la haine.
Reçois les derniers sentiments de mon cœur : il n'a reçu que ton image, il ne voulait vivre que pour toi, il meurt rempli de ton amour. Je t'aime, je le pense, je le sens encore, et je te le dis pour la dernière fois.
Je désire un amant parfait, et non pas une chimère.
On doit voir les défauts de ce qu'on aime du même œil que les siens propres : l'amour qui s'en offense n'est qu'une faible amitié.
Le mauvais exemple produit autant de vertus que de vices.
Les contrastes forment plus de liaisons intines que les rapports d'humeur.
Tu trouveras dans les sentiments de mon cœur des charmes encore plus touchants que ceux des beautés de l'univers.
Les charmes d'une jeune femme s'embellissent de la décrépitude de son vieux mari.
Mon étrange destinée m'a ravi jusqu'à la douceur que trouvent les malheureux de parler de leurs peines. On croit être plaint quand on est écouté : une partie de notre chagrin passe sur le visage de ceux qui nous écoutent ; quel qu'en soit le motif, il semble nous soulager.
Quand un seul être réunit toutes nos pensées les événements ne nous intéressent que par les rapports que nous y trouvons avec lui.
La femme qui change la modestie contre l'assurance perd la moitié de ses charmes.
La douleur, à quelque degré qu'elle soit, peut encore augmenter ; il n'en est pas de même des plaisirs, leurs bornes sont prescrites.
Quel que soit l'amour de la vie, les peines le diminuent, le désespoir l'éteint. Le mépris que la nature semble faire de notre être, en l'abandonnant à la douleur, nous révolte d'abord ; ensuite l'impossibilité de nous en délivrer nous prouve une insuffisance si humiliante, qu'elle nous conduit jusqu'au dégoût de nous-mêmes.
L'infortune a des détails qui ne sont connus que des malheureux. — On soutient avec fermeté un revers éclatant : le courage s'affaisse sous le mépris de ceux même qu'on méprise.
Dans les trésors de l'amour j'y puise une joie délicieuse dont mon âme s'enivre.
Libre de passions tumultueuses, l'amitié seule est digne de remplir nos cœurs ; elle seule peut nous rendre parfaitement heureux.
L'amitié est le seul asile de l'amour infortuné.
L'amour-propre éclairé fait trouver une volupté plus délicate dans les victoires que l'on remporte sur ses passions que dans le plaisir de les satisfaire.
Il n'y que les victimes de l'amour qui sachent en adoucir les peines.
Une espérance fondée est un bien réel, mais elle est bien plus chère quand on en voit le terme.
Un cœur déchiré ne respire que par le désespoir.
Penser est un métier ; se connaitre est un talent. Il n'est pas donné à tous les hommes de lire dans leurs propres cœurs.
Mes regards unis aux siens par la tendresse et le plaisir, il n'est pas d'ornements plus précieux que les chaînes de l'amour.
Tu es le soleil de mes jours, tu les éclaires, tu les prolonges, ils sont à toi. Je t'aime.
L'instinct, toujours vrai, ne produit de mauvais effets que dans les âmes médiocres.
Obtenons tout par tendresse, et rien par autorité.
Je t'aime si tendrement que jamais tu ne pourras m'oublier.
Les contrastes forment plus de liaisons intimes que les rapports d'humeur ; nous cherchons dans les autres les vertus et les bonnes qualités qui ne disputent rien aux nôtres ; l'indulgence pour les défauts que l'on n'a pas donne une apparence de supériorité qui dédommage de ce qu'ils font souffrir.
Le bonheur, qui consiste dans la tendre union des âmes, dépend d'une sincérité et d'une confiance la plus intime.
L'extrême sévérité n'est pas le meilleur soutien des lois.
La mort ne manque à personne, quand on la préfère à la honte.
Si l'on manque aux malheureux, c'est toujours faute d'humanité.
Si les hommes étaient sans défauts, il y aurait trop peu de mérite à leur rendre des services.
Les coquettes ne pardonnent pas le mépris de leurs charmes.
La négligence d'un père de famille a plus ruiné d'enfants que la dissipation.
Si l'excessive bonté est quelquefois trompée, elle n'est pas moins la première des vertus.
Le courage et le silence sont la noblesse des malheureux.
Un zèle trop ardent est souvent plus prompt à se démentir.
La honte, ce tyran des âmes nobles, n'habite qu'avec les hommes ; fuyons-les !
Il n'est pas si aisé qu'on le pense de faire des heureux.
C'est gagner beaucoup que de détruire un soupçon.
Un ami qu'on n'ose avouer est toujours fort suspect.
La reconnaissance et l'ingratitude ne sont point incompatibles, on n'a que trop souvent les procédés de l'une avec les sentiments de l'autre.
Dans le cœur d'un homme, l'amour même console des malheurs qu'il cause.
Il est des occasions malheureuses où le choix ne nous est pas permis.
Les véritables malheur sont ceux du cœur.
Hélas ! c'est quelquefois un bonheur de n'avoir pour son époux qu'une tendresse mesurée.
Apparence, le bonheur n'est pas toujours où l'on croit le voir.
C'est avoir une grande habitude d'être faux que de l'être.
Les soupçons m'importunent ; et de tous les maux nécessaires à la société, la défiance est le plus insupportable.
La jeunesse a quelquefois un instinct plus sûr que l'expérience.
Heureuse la nation qui n'a que la nature pour guide, et la vérité pour principe.
Si la vérité qui s'écarte du vraisemblable perd ordinairement son crédit aux yeux de la raison, ce n'est pas sans retour ; mais, pour peu qu'elle contrarie le préjugé, rarement elle trouve grâce devant son tribunal.
Pour être tout à fait généreux, il faut se prêter à la reconnaissance.
Qui n'a que des vertus est plat ; qui n'a que du bon sens est sot.
Toute partialité détruit la confiance.
Il ne nous faut que des modèles de vertu pour devenir vertueux, comme il ne faut que t'aimer pour devenir aimable.
Que les jours sont longs quand on les compte !
La dissimulation n'est point un vice, et trop de sincérité est souvent un défaut.
Biographie courte : Écrivaine, romancière, dramaturge et femme de lettres française née le 11 février 1695 à Nancy en Lorraine, Françoise de Graffigny, née d'Issembourg du Buisson d'Happoncourt, est décédée le 12 décembre 1758 à Paris à l'âge de 63 ans. Auteure du célèbre roman Les lettres d'une Péruvienne paru en 1747, elle est une des femmes les plus importantes de la littérature du XVIIIe siècle. Célèbre de son vivant, elle a sombré dans l'oubli à partir de la Révolution française. Ce n'est qu'avec l'avènement du mouvement féministe des années 1960 qu'elle fut redécouverte et que de nouvelles éditions de ses œuvres furent publiées. (