Le paresseux craint la peine et la fatigue, il fait traîner l'ouvrage ; le fainéant aime à être désœuvré, il hait l'occupation, et fuit le travail.
Un avare peut avoir des richesses dans ses coffres, mais il n'en est pas le maître ; ce sont elles qui possèdent et son cœur et son esprit.
Les esprits timides et crédules prennent quelquefois pour des apparitions ce qui n'est rien, ou qui n'est qu'un jeu.
Le reproche d'orgueil qu'on fait à la science n'est qu'une orgueilleuse insulte de la part de l'ignorance.
Le sot, au lieu de se borner à n'être rien, veut être quelque chose.
Qui passe ses beaux jours dans l'oisiveté passera ses vieux jours dans la misère.
Le temps passe si rapidement qu'à peine avons-nous le loisir de former des projets.
Une partie de la vie se passe à désirer l'avenir, et l'autre à regretter le passé.
On ne se rend pas chanceux, on l'est ou on ne l'est pas.
Il n'est rien de plus désagréable et d'ennuyeux qu'une personne indécise.
Le plaisir est plus rapide que le bonheur, le bonheur plus passager que la félicité.
L'élégance fait les beaux parleurs, l'éloquence fait les bons orateurs.
Le fat s'écoute et s'admire, il ajoute à la sottise le dédain.
Les opinions doivent beaucoup à la prévention ; il est ordinaire aux écoliers de tenir celles de leurs maîtres.
Un homme qui est infiniment rare, c'est celui qui ne pense pas qu'à lui.
La paresse se croit privilégiée pour recueillir sans avoir semé.
Les dons immodérés font d'insolents ingrats.
Il est plus raisonnable de suivre l'opinion de plusieurs personnes éclairées que de les obliger de se soumettre à celle d'un seul homme.
Le vrai courage n'est jamais fanfaron, il augmente à la vue du péril.
La nature n'a fait les gens d'esprit qu'aux dépens des sots.
Rien n'est plus agréable à un homme d'esprit que la bonne compagnie.
Un crime est toujours puni, si ce n'est tôt... c'est tard.
Tout homme est sujet à se tromper.
Le chemin de la fortune est environné de mille précipices.
Le goût et l'habitude triomphent toujours de la raison.
Un effronté n'est bon qu'à faire rougir ceux qui l'emploient.
Il n'est rien de plus rare que ce qui est unique.
Le temps use la patience.
On se console d'une infortune passagère par la perspective d'un avenir heureux.
L'adversité fait baisser l'esprit aux uns, et le réveille chez les autres.
L'art de garder un secret demande de l'habileté à éluder les questions curieuses.
La discrétion consiste à garder votre propre secret, mais aussi celui d'autrui.
La politesse fait supporter dans la société une infinité de choses qui déplaisent.
Les premières places ne sont pas toujours les plus commodes.
Les gens qui se lient aisément avec tout le monde sont sujets à rencontrer mauvaise compagnie.
Les plus infortunés trouvent toujours quelque ressource dans leurs disgrâces.
L'union soutient les familles, et fait la puissance des Etats.
Réfléchir sur le passé et s'inquiéter de l'avenir ne servent qu'à nous ravir la jouissance du présent.
Il ne faut rien commencer qu'on ne puisse finir, ni cesser un ouvrage pour en commencer un autre sans nécessité.
Il ne faut discontinuer le travail que pour se délasser, et pour le reprendre ensuite avec plus de goût et plus d'ardeur.
Notre orgueil croit à mesure que nous nous élevons, et il augmente quelquefois jusqu'à nous rendre haïssables à tout le monde.
Rien n'est plus extravagant que le dessein de réunir tous les hommes à une même opinion.
Il ne faut abandonner que ce qu'on ne saurait retenir.
La flatterie n'est qu'une bassesse d'âme produite et soutenue par l'intérêt.
Une femme coquette n'est attentive qu'à son miroir, exacte qu'à sa toilette, et vigilante que sur sa parure.
Le savoir diffère autant de l'ignorance que la vie diffère de la mort.
Il faut, dans le savoir, préférer l'utile au brillant.
L'impolitesse est le défaut des gens d'une médiocre éducation.
Tous les moments sont chers à qui connaît le prix du temps.
La plus grande injure qu'on puisse faire à un honnête homme est de se défier de sa probité.