Souvent les sublimes facultés dont l'homme est doué sommeillent pour se retremper comme le germe des plantes au sein de la terre, et, au sortir d'un long repos, elles éclatent avec plus de puissance.
Pour des études calmes, il faut un esprit calme.
Les plaisirs inattendus sont les seuls plaisirs de ce monde.
L'appétition de la force, c'est le besoin de développement que la nécessité inflige à tous les êtres. Chaque chose veut être, parce qu'elle doit être. Ce qui n'a pas la force de vouloir est destiné à périr, depuis l'homme sans cœur jusqu'au brin d'herbe privé des sucs nourriciers.
Aime-moi ! je t'apprendrai bien des choses si nous vivons ensemble. Le plus grand bonheur qui puisse m'arriver, le seul qui me fasse désirer une longue vie.
L'amour est comme la foi aux miracles ; c'est un travail de l'imagination pour exciter le cœur et paralyser le raisonnement.
Quelle noble et précieuse souffrance que celle d'aimer ! De combien de poésie n'est-elle pas la source ? Qu'elle est chaleureuse, qu'elle est productive, la souffrance qu'on peut dire et dont on ne peut être plaint !
Tel est le cœur humain : l'amour est la lutte des plus hautes facultés de deux âmes qui cherchent à se fondre l'une dans l'autre par la sympathie. Quand elles n'y parviennent pas, le désir de s'égaler au moins par le mérite devient un tourment pour leur orgueil mutuellement blessé. Chacune voudrait laisser à l'autre des regrets, et celle qui croit les éprouver seule est en proie à un véritable supplice.
Les héritiers des grandes maisons préfèrent l'argent aux monuments du génie.
Là où tu n'auras semé que le trouble tu ne recueilleras que le doute.
La dévotion exaltée a ce grand effet sur l'âme qu'elle possède, elle y tue l'amour-propre radicalement, et, si elle l'hébète à certains égards, elle purge l'âme de beaucoup de petitesses et de mesquines préoccupations.
On a toujours tort quand on blesse ceux qu'on aime !
Qu'est-ce que la jeunesse ? Un bal masqué resplendissant de feux ou d'éclairs !
Plus j'avance dans la vie, moins je sens en moi de parti pris pour ou contre les manières. Je me laisse aller à aimer tout ce qui me plaît, sans vouloir qu'on me dise si c'est bien ou mal fait selon certaines conventions reçues par les uns, repoussées par les autres.
La tolérance que j'ai pour les autres me conduit nécessairement à tolérer mes propres fantaisies, bien que je sache qu'on ne me rendra pas toujours la pareille en impartialité et en bonne foi. Cela ne me fait rien ; on est si heureux de se sentir encore naïf en dépit de l'âge et de l'expérience, qu'on peut bien pardonner aux autres de vous trouver niais.
Il n'y a rien de si pudique que le sentiment de l'amour.
Un homme trop pudique pour bien comprendre sa pudeur lutte contre elle-même, et se fait presque un reproche de la délicatesse de son émotion.
Si la passion pouvait être un peu philosophe, l'amant heureux serait plein de courtoisie et de générosité pour l'amant délaissé ; mais elle ne l'est pas du tout !
Sans mémoire, on est éternellement ignorant ; mais savoir son ignorance, c'est savoir qu'il y a un monde enchanté où l'on voudrait toujours se glisser, et, si l'on reste à la porte, ce n'est pas parce qu'on se plaît au-dehors dans la stérilité et dans l'impuissance, c'est parce qu'on n'est pas doué ; mais au moins on est riche de désirs, d'élans, de rêves et d'aspirations. Le cœur vit de cette soif d'idéal. On s'oublie soi-même, on monte dans une région où la personnalité s'efface, parce que le sentiment, je dirais presque la sensation de la vie universelle, prend possession de notre être et le spiritualise en le dispersant dans le grand tout.
Regarder la vie agir dans l'univers en même temps qu'elle agit en nous, c'est la sentir universalisée en soi et personnifiée dans l'univers. Levez les yeux vers le ciel et voyez palpiter la lumière des étoiles ; chacune de ces palpitations répond aux pulsations de notre cœur. Notre planète est un des petits êtres qui vivent du scintillement de ces grands astrés, et nous, êtres plus petits, nous vivons des mêmes effluves de chaleur et de lumière.
La foi est un sanctuaire d'où l'on sort avec un front serein et une âme bienveillante.
La solitude est bonne, et les hommes ne valent pas un regret.
L'amitié qui survit à l'amour est plus susceptible de calcul et plus froide dans ses jugements.
La vie est une longue blessure qui s'endort rarement, et ne guérit jamais.
On n'est jamais supérieur en tous points, quelque sage que l'on soit.
Il n'y a pas un coin dans mon âme où la rancune et la vengeance puissent trouver à se loger.
Oublie toute rancune, et reviens à moi comme je reviens à toi : sincèrement et avec joie.
L'indifférence et le dédain, c'est un naturel haïssable entre tous.
On ne gronde que ceux qu'on aime.
La beauté de l'âme l'emporte sur la beauté physique.
Le génie, c'est l'ordre dans la fantaisie.
Les hommes médisants ont le feu sous la lèvre.
Préservez-vous du désir puéril de montrer vos biens à ceux qui n'ont rien.
Les âmes faibles se corrompent dans l'adversité ; les âmes fortes s'y épurent.
Tout devoir porte en lui-même sa récompense.
Qui se plaint d'avoir été joué éclate en menaces de vengeance.
La crainte, c'est la méfiance ; la méfiance, c'est la haine ; et la haine, c'est la menace.
La femme est tout pour celui qui mérite le nom d'homme.
Échouer faute d'habileté n'est pas une honte.
Quand la méchanceté est exploitée par les femmes, elle va vite et loin.
Il y a des convictions entières qui ébranlent les demi-convictions.
L'homme ne sait jamais ni ce qu'il veut ni ce qui lui convient.
Toute liberté a ses limites, sinon elle empiète sur la liberté des autres.
Donnez la préférence à l'une sans exclure l'autre.
L'amour est un dieu, et toute belle femme au cœur tendre en est la prêtresse.
Les uns ont de la chance, les autres n'en ont pas : Ça dépend du numéro qu'on tire en venant au monde.
Le rire est un grand médecin.
L'ennui, c'est le pire des maux.
La première forteresse d'une femme c'est sa bonne renommée.
Le repos et la tranquillité ne sont que dans la mort !
Pauvre société où le cœur n'a de véritables jouissances que dans l'oubli de tout devoir !
Les absents n'ont tort que dans les cœurs ingrats et lâches.
Un cœur généreux s'engourdit et se dessèche au milieu des indifférents qui l'oublient.
L'esprit de l'homme est enclin à l'orgueil, et l'orgueil corrompt l'esprit.
La solitude, sans la foi et l'amour divin, est un tombeau !
L'amour, c'est l'idéal de l'égalité, puisque c'est le suprême effort vers l'assimilation des âmes, et quand cette égalité se dérange, la joie des âmes est troublée, et l'enthousiasme chancelle.
Dieu est grand, Dieu est bon ; nul n'a sondé jusqu'au fond les trésors de sa miséricorde.
La miséricorde est le plus bel attribut de Dieu.
Mieux vaut souffrir le mal que de le rendre.
Avec des natures indisciplinées, la rigueur est salutaire.
Le paradis, c'est la fusion de deux âmes dans un baiser d'amour.
Les révolutions ne sont point des lits de roses.
L'amour est ma seule faculté.
La sagesse paraît sur le visage du sage, mais les regards du fou parcourent la terre.
Le fier a toujours les yeux hautains, et le cœur enflé.
Je t'aime avec passion, je t'aime comme au premier jour.
L'amour seul peut te donner une heure d'extase : Profites-en !
Il n'est point de justice sans connaissance.
Pour être téméraire, il ne suffit pas d'être volontaire, il faut encore être innocent jusqu'à l'ignorance.
On n'a pas le droit de se décourager : Quand le vin est tiré, il faut le boire.
Le beau malheur que d'être refusé par une femme ! Pour en avoir dix, il faut en demander cent.
L'amour est aveugle là où l'amitié est clairvoyante.
Tout vaniteux déteste son pareil, et raille en lui le vice qu'il porte en lui-même.
Les hommes sont faux, ambitieux, vaniteux, égoïstes, et le meilleur ne vaut pas le diable.
Plus on se sent épris, et plus on doit offrir sérieusement son âme.
Qu'un baiser de vos lèvres de roses me soit octroyé, et je prendrai la chose en douceur.
Aimer est tout, et celui qui aime n'a pas le temps de s'occuper d'autre chose.
Il faut cultiver les hautes facultés de l'intelligence aussi bien que les doux instincts du cœur.
Mépris pour mépris, j'aime mieux celui de la haine que celui de la pitié.
Ce que je méprise, c'est le mépris du monde.