La leçon continue du malheur dispose à la docilité.
L'impôt est un joug pesant, c'est une coupe amère que presque tous doivent boire.
Le fardeau des corvées est doux et léger au prix de celui des impôts.
La corruption est au comble quand le pouvoir anoblit ce qui est vil.
La nature du despotisme est de n'enrichir des esclaves que pour les dépouiller.
Le raffinement le plus odieux du despotisme est de diviser ses esclaves.
L'injustice et la tyrannie aiment l'ombre, elles se cachent à ceux qu'elles oppriment.
La révolte est une ressource terrible, mais c'est la seule ressource qui reste en faveur de l'humanité dans les pays opprimés par le despotisme.
Il ne faut qu'un malheureux événement pour mettre des barrières éternelles entre des familles dont le plus grand intérêt est de s'aimer, de s'entraider et de concourir au bien universel.
La haine et la vengeance se nourrissent des plaies qu'elles se font.
Il n'y a que l'homme libre qui puisse dire je veux ou je ne veux pas.
L'ivrognerie est une brèche faite à la loi naturelle qui défend à l'homme d'aliéner sa raison.
L'ivrognerie est un vice qui ôte la vigueur à l'esprit et au corps une partie de ses forces.
Aimer n'est pas un art, c'est une passion engendrée par l'innocence même ; elle se nourrit de sacrifices, au lieu de s'éteindre dans les voluptés.
Il est plus difficile de plaire toujours à une femme que d'en séduire plusieurs.
L'amour, comme la mort, se plaît à confondre les conditions.
Quand la bonne foi règne, la parole suffit, et quand elle n'a pas lieu, le serment est inutile.
Les erreurs passent, et la vérité reste.
On n'obtient de la tyrannie qu'une autorité précaire, qu'une possession troublée.
La passion de l'argent répand dans le commerce une avarice qui rétrécit tout, jusqu'aux moyens d'amasser.
Le commerce est une science qui demande, à la fois, la connaissance des hommes et des choses.
Si tu es oppresseur, le repos et le sommeil ne sont pas faits pour toi ; et malgré tous tes efforts, tu n'en jouiras pas.
La réclamation publique est constamment le cri de l'opinion, et l'opinion générale est la règle du gouvernement. Quelle est la règle des opinions chez les peuples éclairés ? L'intérêt permanent de la société, le salut et l'utilité de la nation.
Le trompeur espoir d'un meilleur avenir suffit seul pour calmer notre imagination et prolonger sans fin nos misères.
Une guerre, au milieu des nations commerçantes, est un incendie qui les ravage toutes.
Les ambitieux qui gouvernent les empires consomment les peuples comme une denrée, et traitent toujours de chimérique tout ce qui tend à rendre les hommes meilleurs ou plus heureux.
Que le despote soit appelé au trône par les droits de sa naissance, ou qu'il le soit par élection , les peuples n'ont d'autre loi que sa volonté.
C'est le commerce des peuples entre eux qui diminue leur férocité, comme c'est leur séparation qui la fait durer.
Soyez fidèle aux traités que vous aurez conclus. Que votre allié y trouve son avantage, le seul garant légitime de leur durée.
Le bonheur public est la première loi, comme le premier devoir.
La nature a partout ses douceurs, elle a partout ses merveilles.
L'oisiveté est regardée avec raison comme la source de tous les désordres.
Heureux l'homme qui naît après l'extinction de cette longue suite d'erreurs qui ont infecté sa nation !
Sans la superstition, il n'y aurait rien de si rare que les querelles de nation à nation.
L'ouvrage de la sagesse n'est pas éternel, mais celui de la folie s'ébranle sans cesse, et ne tarie pas à écrouler. La première grave ses caractères, ses caractères durables sur le rocher ; la seconde trace les siens sur le sable.
Le travail modéré fortifie, le travail excessif accable.
Le travail est une des sources du plaisir, et peut-être la plus certaine.