Réfléchir est utile, mais agir sans trop réfléchir est parfois nécessaire.
L'action seule révèle la nature de notre intelligence et la valeur de notre caractère.
Les passions modérées sont les plus durables. On arrive vite à ne plus se supporter quand on commence par trop s'aimer.
L'amour élève ou abaisse, il ne nous permet donc pas de rester nous-mêmes.
L'affectif étant mal exprimable en termes intellectuels, vouloir raisonner sur l'amour c'est forcément déraisonner.
Une absurdité propagée par contagion mentale cesse bientôt de passer pour une absurdité.
Qui sait dompter ou séduire n'a pas besoin de discourir pour persuader.
Le plaisir est éphémère, le désir durable. C'est pourquoi les hommes sont plus facilement menés par le désir que par le plaisir.
Toutes les émotions sont contagieuses. L'orateur doit d'abord éprouver celles qu'il veut faire partager.
La raison se brise toujours devant le mur de la croyance.
La fortune récompense souvent les audacieux.
La blessure faite par la parole ne se cicatrise jamais.
Qui abandonne le certain pour courir après l'incertain fuit à la fois le certain et l'incertain.
La fortune met en lumière les qualités, comme le soleil éclaire tout ce qui existe.
L'intolérance des opinions est plus forte que la tolérance parce que la première est d'origine affective et la seconde d'origine rationnelle.
La souris ne peut engendrer qu'une souris.
Dans une bouche qui sait se taire une mouche ne saurait entrer.
L'avenir est contenu dans le présent comme le chêne l'est dans le gland. Le temps fait sortir le chêne du gland, mais ne le crée pas.
La nourriture intellectuelle donnée par l'instruction est comparable à la nourriture matérielle. Ce n'est pas ce qu'on mange qui nourrit, mais seulement ce qu'on digère.
L'intelligence et les sentiments sont des compagnons inséparables, mais qui, depuis l'origine des âges, ont rarement réussi à s'entendre.
Aider les méchants à se multiplier, c'est préparer à nos descendants une multitude d'ennemis.
La morale qui discute est une pauvre morale.
Dominer ou être dominée, il n'y a pas, pour l'âme féminine, d'autre alternative.
Comme la politique, l'art est guidé par quelques meneurs, suivis d'une foule de menés.
Une croyance se subit et ne se discute pas. Quand on la discute, c'est que, fort ébranlée déjà, elle est près de disparaître.
La morale s'apprend seulement par la pratique.
Il y a deux créatures qui ne sont jamais rassasiées : l'homme de science et l'homme d'argent.
La vie sous l'aile d'une mouche vaut encore mieux que le sommeil du cimetière.
Il y a trois qualités qui en valent trente : la beauté, la piété et la discrétion en amour.
Canalisée par une bonne méthode, l'intelligence la plus faible arrive à progresser.
On ne peut venir à bout des femmes ni par force, ni par préceptes : ce sont des êtres indomptables.
Le milieu crée nos opinions ; les passions et l'intérêt les transforment.
Les avares sont les plus faciles à manier, on sait sur quelle touche affective il faut frapper.
Si l'enfant s'attache à ceux qui s'occupent de lui, ce n'est qu'en raison des soins qu'il en reçoit.
La vente de l'alcool est à l'origine d'une foule de crimes et d'un fléau national.
Il suffit de quelques verres d'alcool pour annihiler l'intelligence la plus brillante.
Dans la foule, l'imbécile, l'ignorant et l'envieux sont libérés du sentiment de leur nullité.
Les hommes de tous les âges ont vécu d'hypothèses, l'ignorant les accepte comme certitudes.
Qui est poltron et ignorant est venu au monde un jour de mauvais temps !
L'homme instruit possède toutes les qualités, l'ignorant n'a que des défauts.
L'ignorant seul possède des opinions invariables.
On ne se conduit pas avec son intelligence mais avec son caractère.
L'intelligence fait penser ; la croyance fait agir.
Les foules ne créent pas l'opinion mais lui donnent sa force. Une opinion populaire devient vite contagieuse.
Le foule comprend rarement quelque chose aux évènements qu'elle accomplit.
Dans la société, il n'y a pas de place pour les paresseux.
L'arbuste qui produit la rose produit aussi l'épine.
Le jugement sans volonté est aussi inutile que la volonté sans jugement.
La foi n'a d'autre ennemi sérieux à craindre que la foi.
Savoir manier les sentiments d'un peuple, c'est diriger sa volonté