Les mots sont toute la poésie de la vie.
Il ne faut pas voir ses amis, si l'on veut les conserver.
Voilà la question : passer du camp des exploités dans celui des exploiteurs, toute la question est là.
Les économistes nous conseillent l'épargne ; les financiers viennent derrière eux et la raflent.
C'est très joli, l'amour, très vague et très poétique ! mais une passion, si grande qu'elle soit, ne dure jamais bien longtemps et ne conduit pas à grand-chose.
Il faut peut-être entendre par un salon littéraire l'endroit où l'on dit le plus de mal des gens de lettres.
La vie est une œuvre d'art très difficile, et c'est déjà beaucoup que d'en réussir quelques parties.
Les devoirs nous rendent plus heureux que les passions.
La plupart des hommes sont des drôles dans leur ménage et des niais dans le ménage d'autrui.
Je suis toujours surpris de voir la morale occuper tant de place dans nos écrits et dans nos conversations.
L'homme connu n'a pas assez de réputation ; l'homme célèbre n'a pas assez de gloire ; et le grand homme, qui a la gloire, ne l'a pas à lui seul.
Après la première possession, l'homme pense aux charmes physiques de sa maîtresse, la femme aux qualités morales de son amant.
L'homme le plus honnête est un scélérat dans son ménage et dans sa profession.
Il n'y a d'amour parfait que celui de l'homme à la femme et de la femme à l'homme. Quelle honte pour les rapports conjugaux !
On admire le talent, le courage, la bonté, les grands devoirs et les grandes épreuves ; on n'a de considération que pour l'argent.
On ne réclamerait pas une créance véreuse. On en charge un autre : un homme de loi.
Ne vous plaignez jamais des autres ; mettez les torts de votre côté.
Nous promettons avec nos espérances, et nous tenons avec nos déboires.
On ne reproche à un homme faible que sa faiblesse avec les autres.
C'est un grand repos de vivre toujours avec les mêmes gens : on sait qu'ils vous détestent.
Les hommes diffèrent entre eux de mille manières : par la puissance et par l'éducation ; par la position ; par l'âge, le caractère, le mérite, les opinions, les goûts, etc... Ils se ressemblent tous dans leurs rapports avec leurs semblables. Ils sont ignobles.
Il n'y a que deux manières de parler des autres : ou d'en dire du bien, ou d'en dire du mal. Notre intérêt nous conseille d'en dire du bien. La vérité veut que nous en disions du mal. Mais soyez certains que vous regretterez un jour et le mal et le bien que vous en aurez dit.
On manque une femme aussi facilement qu'on l'obtient.
Parlez-moi d'une souffrance qui se cache et reste ignorée. C'est celle-là que je voudrais secourir.
Il faut être d'un parti, d'une coterie, et quelquefois d'un homme.
Le malheur de l'égalité, c'est que nous ne la voulons qu'avec nos supérieurs.
L'honneur n'a plus que des professionnels.
Le meilleur souvenir que garde une femme d'une liaison c'est l'infidélité qu'elle lui a faite.
Défends-toi, défends-toi de toi-même et des autres.
Les femmes nous persécutent assez avec les prétentions de leur sexe sans y joindre encore celles du nôtre.
On trouve bien peu d'esprit à celui qui se moque de nous.
Il y a des engagements si sérieux qu'un homme perd son honneur à ne pas les remplir.
À y regarder d'un peu près, le salon d'une grande dame ne diffère pas sensiblement d'une loge de concierge.
La grandeur qui se transmet est peu de chose auprès de celle qui se conquiert.
La femme et l'homme vont ensemble comme la chaîne et le boulet.
Un hasard renverse tôt ou tard nos amours les plus chères.
On est honnête ou on ne l'est pas.
Vivent les honnêtes gens ! ils sont encore moins canailles que les autres.
L'homme cherche son esclave.
Le mariage et la politique se ressemblent ; il faut s'y jeter de bonne heure.
Le juge n'a bien souvent à se prononcer qu'entre deux intérêts également délictueux.
Quand tu ouvres ta porte, c'est un ennemi qui entre.
Les hommes restent toujours sensibles au souvenir d'une femme qui les a aimés.
Je suis fou de tes yeux qui n'ont d'autre défaut que leur innocence.
Le temps qu'on sacrifie aux grâces n'est jamais perdu.
On arrive à un certain âge où l'on ne voudrait pas recommencer la vie, tant elle contient de fatigues et de peines.
Je répète constamment à mes confrères que nos œuvres ne dureront pas : ils ne veulent pas me croire.
Que de choses il faut pour retenir l'homme : la religion, l'autorité, l'opinion publique, ses devoirs, ses intérêts, sa conservation, son repos ! Et il n'est pas retenu du tout !
L'homme connu, lorsqu'il est dans un lieu public, s'y fait remarquer. On le voit, on le raille, on ne peut pas en faire autant.
Les réconciliations ont un intérêt tout spécial et qu'il faut savoir apprécier. Ce sont des rechutes légères dont on revient complètement guéri.
La vie est dure, elle a des nécessités cruelles qui irritent, des satisfactions grossières qui répugnent. On souhaiterait, sa journée finie, de trouver une maison bienveillante et des visages affectueux.
Les hommes ne sont guère heureux ; célibataire ou cocu, il y a bien peu de choix !
On ne prend plus le temps d'observer les autres, ni de les entendre, on n'a que le temps de les blâmer.
En vieillissant, nous perdons nos qualités : nous n'en gardons que l'habitude.
Seule, une femme est une femme ; mais avec d'autres femmes, ce sont toutes des coquines.
Les grandes fortunes sont faites d'infamies ; les petites, de saletés.
Parler n'est rien, rêver n'est rien non plus ; ce qu'il faut, c'est agir et vivre.
La grandeur qui se transmet m'a toujours paru peu de chose auprès de celle qui se conquiert.
Je perds tout en perdant ton sourire.
Toutes les idées sont justes, toutes les bouches sont fausses.
En vieillissant, on s'aperçoit que la vengeance est encore la forme la plus sûre de la justice.
Le temps et ses leçons amères ne nous guérissent qu'à moitié ; nous reconnaissons nos chimères, sans pouvoir les prendre en pitié.
Voici mon nom et mon adresse, écris-moi vite, écris demain, allons faire un bout de chemin, avec une pointe d'ivresse.
Je n'ai rien qui me la rappelle, pas de portrait, pas de cheveux ; je n'ai pas une lettre d'elle ; nous nous détestions tous les deux.
Le défaut des jeunes filles est de préférer ce qui est reluisant à ce qui est sincère.
Dans les services d'argent, celui qui devrait se souvenir oublie, et celui qui devrait oublier se souvient.
Tout s'explique, et rien ne se justifie.
La morale n'est peut-être que la forme la plus cruelle de la méchanceté.
La vie est bien courte, lorsqu'on approche de la fin.
La décision est souvent l'art d'être cruel à temps.
L'homme meurt de fatigue, la femme de chagrin.
Les préjugés de famille, je m'en moque ; les convenances sociales, je les foule aux pieds.
Femme gourmande, femme fidèle.
L'homme simple, franc et ouvert, est toujours écouté avec attention : on le met dedans.
Les femmes ! elles vous tombent dans les bras au moment où l'on n'y pense plus.
On est honnête ou on ne l'est pas. Ou tout l'un ou tout l'autre !
Indépendant j'ai vécu, indépendant je mourrai.
L'amour n'a que l'importance d'un passe-temps aux yeux des hommes, ils traitent bien légèrement l'honneur d'une femme qui a été assez imprudente pour l'exposer.
Ô hommes ! que vous êtes légers, ingrats et cruels ! Vous choisissez pour vos victimes les créatures les plus généreuses et vous les écartez sans pitié, après les avoir frappées sans remords.
Il y a deux époques dans la vie d'un écrivain : la première où l'on parle de lui, la seconde où il en parle lui-même.
Si vous vivez dans la retraite, vous aurez tout le monde contre vous. Les hommes exigent qu'on participe à leurs faiblesses, et les femmes ne pardonnent pas qu'on échappe à leur domination.
Il faut peut-être entendre par démocratie les vices de quelques-uns à la portée du plus grand nombre.
Les commerçants font leurs affaires avec ceux qui les paient et leur fortune avec ceux qui ne les paient pas.
Il est bien difficile de dire si l'homme naît méchant ou s'il le devient tout de suite.
L'homme vraiment bien élevé vit chez sa maîtresse et meurt chez sa femme.