La fortune, qui veut être prise de force, avec le vrai mérite inactif fait divorce.
On voit le laid d'un autre, et soi l'on se croit beau ; le plus mal éclairé, c'est le pied du flambeau.
D'un argent mal gagné le bruit fait triste son ; où le diable a moulu, farine devient son.
Pour prendre un cœur comme un poisson, l'éloge est le meilleur hameçon.
Les médiocrités ont des travers pédants : ne peut sortir du sac que ce qu'il a dedans.
Qui veut frapper l'honneur d'autrui, la flèche lancée revient sur lui.
La flamme qui jaillit s'apaise ; le feu couvert fait longue braise.
Ne rien devoir nous rend service, une dette payée est un bénéfice.
Dans l'œil de la fourmi Dieu mit la clairvoyance, il faut aux plus petits plus grande prévoyance.
On attire les dieux qui nous ont entendus, non par les bras croisés, mais par les bras tendus.
Dans ses légèretés, l'imprévoyant succombe, qui ne regarde pas devant, derrière tombe.
Le destin hait et fuit cette lâche rêveuse, l'oisiveté, elle est du vice l'éternelle couveuse.
On est riche avec peu de soins, quand on est pauvre de besoins.
Fais du bien à ton prochain, ne lui fais pas la guerre, songe que tôt ou tard tout rentre sous la terre.
Repents-toi de ta faute, Dieu voit tes douleurs, sa foudre s'éteint dans tes pleurs.
Pardonne à qui te nuit, car lorsque l'encens fume, l'encens embaume encore le feu qui le consume.
Toujours par un excès un excès se compense, où facile est le gain, facile est la dépense.
Le corbillard du riche, où le néant le porte, a rarement les pleurs du pauvre pour escorte.
Aide ton ennemi dans un péril extrême, l'arbre offre son ombre au bûcheron lui-même.
L'adversité grandit l'âme en ses grands projets, sans douleur le génie est un roi sans sujets.
La vertu qui conseille à froid ne sert à rien, il faut connaître le mal pour conseiller le bien.
L'orgueil ne veut que lui, l'égalité l'enrage, toute comparaison lui devient un outrage.
Le repentir, beau temps après la lune rousse, redonne à nos vertus une nouvelle pousse.
Le cœur fait des ingrats bien plus qu'on ne le pense, le bienfait en lui seul trouve sa récompense.
Pour apprendre à se bien connaître, le malheur est le plus grand des maîtres.
Les fortes volontés craignent peu la défaite, l'impossible à qui veut est déjà chose faite.
L'égoïsme est une prison, n'ayant que soi pour seul horizon.
L'avarice, qui entasse bien sur bien, est un vol fait à ceux qui n'ont rien.
L'amitié, c'est l'esprit qui choisit et s'épure, une pensée, un sentiment, c'est une lumière qui dure.
Le temps, qui dans les cœurs ne fait pas long séjour, ajoute à l'amitié ce qu'il ôte à l'amour.
L'amour pur, l'amour vrai devient, maître du sort, plus vivant que la vie et plus fort que la mort.
Toujours entre l'homme et la femme, la plus chaste amitié garde un parfum d'amour.
Un amour usé se consume ; un amour éteint se rallume.
L'amour de l'homme exhale un parfum d'égoïsme, l'amour de la femme un parfum d'héroïsme.
Deux êtres en s'aimant font leur destin si beau, qu'ils s'aiment encore dans leur tombeau.
L'amour est l'estime suprême, si tu veux devenir meilleur, aime.
Avec l'amour aux saints accords, le corps est âme, et l'âme est corps.
À toute chose sa saison : jeune, l'amour ; vieux, la raison.
Le mariage, jeune fille, c'est travailler, enfanter et souffrir.
La femme, dont la vie est une chaste ruse, donne ce qu'elle veut dans ce qu'elle refuse.
Rien ne pare et n'éclaire un visage de femme comme les doux reflets de la beauté de son âme.
Le charme des sens le plus vainqueur, la chasteté, parfum du cœur.
Qu'il est doux de l'entendre et plus doux de la voir, une mère qui vit, l'âme ravie, et pour qui l'innocence et l'amour du devoir, sont les deux pôles de la vie !
La rose a son éclat, le printemps sa fraîcheur, l'aube du jour sa chaste flamme, le lis sa grâce et sa blancheur, la femme sa pudeur, ce doux parfum de l'âme.
L'homme n'est qu'avec lui dans sa paternité ; la femme est avec Dieu dans sa maternité.
Une maman endort nos douleurs au berceau balancées ; elle écoute venir nos premières pensées, nous regarde sourire et croître à ses genoux, et sa vie en doublant recommence avec nous.
La femme nous apprend, jeune amante : l'honneur ; mère : le sentiment ; épouse : le bonheur.
Femme, après Dieu, c'est toi qui fais la vie humaine ; c'est dans ton cœur qu'est ta beauté ; Reine de la maison, c'est là qu'est ton domaine, ta sagesse est ta royauté.
La vertu, ce travail des âmes, par qui du sort on est vainqueur, elle est l'héroïsme des femmes, c'est l'Esprit-Saint au fond du cœur.
Apprendre à penser, c'est apprendre à vivre.
Toute chose qu'on fait est bonne ou bien mauvaise : bonne, toutes les mauvaises langues la blâment à leur aise ; mauvaise, tous les bons la blâment à bon droit : qu'importe ce qu'ils pensent, crois en toi, agis bien, et va toujours droit.
L'esprit de Dieu descend dans les travaux humains, c'est pour nous en servir qu'il nous donna des mains.
Dans les scènes d'amour on joue au dévouement, la mort du meilleur cœur en est le dénouement.
Enthousiasme, foi, dévouement, loi profonde, c'est pour autrui que l'homme vaut ; qui n'a que son moi pour pivot, en tournant sur lui-même est absent de ce monde.
La femme enfant nous plaît par son cœur qui fleurit ; jeune, par sa beauté ; vieille, par son esprit.
La femme dans ses flancs nous forme de son être, nous existons en elle avant même de naître, son sang est notre sang, nous sommes ce qu'elle est, enfants, nous recevons son âme avec son lait.
Aimer, c'est n'avoir plus l'empire de soi-même ; on est esclave en sa maison : on a mis tout entier son cœur dans l'être qu'on aime, et c'est au cœur qu'est la raison.
Comprendre qu'on s'égare et ne pas reculer, c'est tenir dans le feu la main sans la brûler.