Les 97 pensées et citations de Cécile Fée :
Bien des hommes projettent de grandes choses, le grand homme est celui qui les exécute.
Le malheur est le père des mauvaises pensées.
On achète plus facilement le mensonge que le silence.
La route consacrée par l'usage est toujours celle qui conduit le plus directement au but.
L'indolence est l'ennemi le plus redoutable de tout mérite, de toute fortune, de tout bonheur.
Le génie a toujours devancé les lumières, c'est à son feu que les sciences ont allumé leur flambeau.
Pour vouer au mensonge l'aversion qu'il mérite, il faut avoir longtemps cherché la vérité.
La vérité peut se voiler, mais non se travestir.
Un défaut que nous remarquons chez autrui nous parait d'autant plus condamnable que nous sommes plus près du défaut opposé, et nous ne songeons pas que celui-ci est presque toujours aussi blâmable que le premier. Pourquoi le prodigue se moque-t-il de l'avare, et l'avare du prodigue ? Ce n'est qu'au sage économe qu'il appartient de rire de tous les deux.
Le souvenir agréable d'une bonne action en prépare une nouvelle.
L'intrigue et le hasard gouvernent le monde.
Le plus souvent c'est la place qui ennoblit l'homme, mais quelquefois aussi c'est l'homme qui ennoblit la place.
La multitude ne juge des causes que par leurs effets ; un homme supérieur prédit les effets en voyant les causes.
Méfiez-vous toujours de votre jugement lorsque vous êtes seul de votre avis.
On ne déracine guère une passion sans en arracher en même temps quelques autres qui vivaient à ses dépens comme autant de plantes parasites.
La tendresse fait qu'on s'oublie, la vertu qu'on se sacrifie.
Le plus impitoyable de tous les tyrans, c'est la nécessité.
Il y a tant de puérilités dans la vie privée, tant de minuties dans les soins journaliers du ménage, tant de mesquinerie dans les commérages de société, que beaucoup réfléchir et lire des ouvrages sérieux sont, pour une femme, les deux seuls moyens de rester au-dessus du vulgaire et de conserver une certaine indépendance d'esprit, nécessaire au bonheur.
Regardez de bien près les mystifications du monde, et vous verrez que le beau rôle est presque toujours celui de la dupe.
On doit distinguer les défauts qui naissent de l'absence des bonnes qualités des défauts qui n'en sont que l'excès ; il est rare que l'âge n'augmente pas les uns et ne diminue pas les autres.
On est toujours mieux dans le monde par les défauts que l'on n'a pas que par les qualités que l'on a.
La mort doit nous délivrer de tous nos chagrins et de tous nos maux, et cependant, cruels que nous sommes, nous nous plaignons en mourant si personne ne doit pleurer notre perte, souffrir de notre absence, être inconsolable de notre mort !
Il est ami peu sûr celui qui doute de son ami.
La susceptibilité est en raison inverse de l'amitié.
On est encore plus heureux de ce qu'on peut faire que de ce qu'on fait.
L'expérience est fille du temps et de la réflexion.
S'éclairer est un besoin, éclairer les autres est un devoir.
On goûte un plaisir mélancolique à lire les anciens : cette conformité de pensées, de sentiments, de passions entre les hommes qui ne sont plus et les hommes d'une époque nouvelle, fait toujours naître de profondes et instructives réflexions.
Un livre que nous aimons est un ami qui nous suit jusqu'au tombeau.
Une curiosité qui n'est pas encore satisfaite est presque une espérance.