Les citations de Marguerite Yourcenar.

1 - Qui est Marguerite Yourcenar ?

Photo / portrait de Marguerite Yourcenar Biographie courte : Femme de lettres, romancière, poétesse et critique littéraire française née le 8 juin 1903 à Bruxelles en Belgique, Marguerite Yourcenar est décédée le 17 décembre 1987 à Bar Harbor dans l'État du Maine aux États-Unis à l'âge de 84 ans. (Marguerite Yourcenar sur Wikipédia)

2 - Ce dictionnaire vous propose 82 citations et pensées de Marguerite Yourcenar :

Je ne supporte pas bien le bonheur, par manque d'habitude.

- Les poèmes en prose : Feux (1936)

Il faut aimer un être pour courir le risque d'en souffrir. Il faut t'aimer beaucoup pour rester capable de te souffrir.

- Les poèmes en prose : Feux (1936)

La voie qui consiste à tout nier pour voir si l'on peut ensuite réaffirmer quelque chose, à tout défaire, pour regarder ensuite tout se refaire sur un autre plan ou à notre guise.

- L'Œuvre au noir, le 8 mai 1968.

À mesure que disparaissent ceux que nous avons aimés diminuent les raisons de conquérir un bonheur que nous ne pouvons plus goûter ensemble.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

Les confidences sont toujours pernicieuses quand elles n'ont pas pour but de simplifier la vie d'un autre.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

Ma mère, dans les derniers temps de sa vie, se plaisait à demeurer sans rien faire aux approches de la nuit. Il semblait qu'elle voulût s'habituer à l'inaction et aux ténèbres. Son visage, je suppose, prenait alors cette expression plus calme, plus sincère aussi, que nous avons lorsque nous sommes tout à fait seuls et qu'il fait complètement noir.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

La souffrance nous rend égoïstes, car elle nous absorbe tout entiers. C'est plus tard, sous forme de souvenir, qu'elle nous enseigne la compassion.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

Nous tenons par tant d'attaches aux lieux où nous avons vécu qu'il nous semble en les quittant plus facile de nous quitter.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

La première conséquence de penchants interdits est de nous murer en nous-mêmes : Il faut se taire, ou n'en parler qu'à des complices. J'ai beaucoup souffert, dans mes efforts pour me vaincre, de ne pouvoir attendre ni encouragement ni pitié, ni même ce peu d'estime que mérite toute bonne volonté.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

Nos défauts sont parfois les meilleurs adversaires que nous opposions à nos vices.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

À force de nous répéter ce que nous aurions dû faire, nous finissons par trouver impossible que nous ne l'ayons pas fait.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

Je n'ai jamais aimé les livres. Chaque fois qu'on les ouvre, on s'attend à quelque révélation surprenante, mais chaque fois qu'on les ferme, on se sent plus découragé. D'ailleurs, il faudrait tout lire, et la vie n'y suffirait pas. Mais les livres ne contiennent pas la vie ; ils n'en contiennent que la cendre ; c'est là, je suppose, ce qu'on nomme l'expérience humaine.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

Les gens qui parlent par ouï dire se trompent presque toujours, parce qu'ils voient du dehors, et qu'ils voient grossièrement. Ils ne se figurent pas que des actes qu'ils jugent répréhensibles puissent être à la fois faciles et spontanés, comme le sont pourtant la plupart des actes humains. Ils accusent l'exemple, la contagion morale et reculent seulement la difficulté d'expliquer. Ils ne savent pas que la nature est plus diverse qu'on ne suppose ; ils ne veulent pas le savoir, car il leur est plus facile de s'indigner que de penser.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

Les rêves sont parfois les avant-coureurs du désir.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

Rien ne rapproche les êtres comme d'avoir peur ensemble.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

Il y a certains moments de notre existence où nous sommes, de façon inexplicable et presque terrifiante, ce que nous deviendrons plus tard.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

Quand on s'est tant menti, et qu'on a tant souffert du mensonge, il n'y a vraiment pas grand risque à essayer si la sincérité guérit.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

J'ai lu souvent que les paroles trahissent la pensée, mais il me semble que les paroles écrites la trahissent encore davantage. Écrire est un choix perpétuel entre mille expressions, dont aucune ne me satisfait, dont aucune surtout ne me satisfait sans les autres. Une lettre, même la plus longue, force à simplifier ce qui n'aurait pas dû l'être : On est toujours si peu clair dès qu'on essaie d'être complet !

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

Mon amie, vivre est difficile. J'ai assez bâti de théories morales pour n'en pas construire d'autres, et de contradictoires : Je suis trop raisonnable pour croire que le bonheur ne gît qu'au bord d'une faute, et le vice pas plus que la vertu ne peut donner la joie à ceux qui ne l'ont pas d'eux-mêmes.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

Les coupables sont les seuls qui s'imaginent être innocents.

- Théâtre (1971)

Les femmes pleurent les yeux ouverts, mais elles jouissent les yeux fermés.

- Électre ou La chute des masques (1954)

Ne plus se donner, c'est se donner encore : C'est donner son sacrifice.

- Les poèmes en prose : Feux (1936)

Tout bonheur est un chef-d'œuvre : La moindre erreur le fausse, la moindre hésitation l'altère, la moindre lourdeur le dépare, la moindre sottise l'abêtit.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

Rien de plus sale que l'amour-propre.

- Les poèmes en prose : Feux (1936)

La mort n'est pas une fin, elle peut-être un commencement, une naissance ou un voyage.

- Le mystère d'Alceste (1963)

On n'est jamais tout à fait seul : par malheur, on est toujours avec soi-même.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

Tout en moi n'était pas mauvais, mais tout pouvait l'être.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

Chaque homme a honte de son visage entaché de sommeil.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

Le vin nous initie aux mystères volcaniques du sol, aux richesses minérales cachées : Une coupe de vin bue à midi, en plein soleil, ou au contraire absorbée par un soir d'hiver dans un état de fatigue qui permet de sentir immédiatement au creux du diaphragme son écoulement chaud, sa sûre et brûlante dispersion le long de nos artères, est une sensation presque sacrée, parfois trop forte pour une tête humaine.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

Cesser d'être aimée, c'est devenir invisible.

- Les poèmes en prose : Feux (1936)

Dire que mes jours sont comptés ne signifie rien ; il en fut toujours ainsi ; il en est ainsi pour nous tous. Mais l'incertitude du lieu, du temps, et du mode, qui nous empêche de bien distinguer ce but vers lequel nous avançons sans trêve, diminue pour moi à mesure que progresse ma maladie mortelle. Le premier venu peut mourir tout à l'heure, mais le malade sait qu'il ne vivra plus dans dix ans.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

Ce matin l'idée m'est venue pour la première fois, que mon corps, ce fidèle compagnon, cet ami plus sûr, mieux connu de moi que mon âme, n'est qu'un monstre sournois qui finira par dévorer son maître.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

Tout moment est dernier parce qu'il est unique.

- La tour de la prison (1977)

Rien n'est plus lent que la véritable naissance d'un homme.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

La passion comblée a son innocence, presque aussi fragile que toute autre.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

Il y a peu d'hommes auxquels on ne puisse apprendre convenablement quelque chose. Notre grande erreur est d'essayer d'obtenir de chacun en particulier les vertus qu'il n'a pas, et de négliger de cultiver celles qu'il possède.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

Les plus opaques des hommes ne sont pas sans lueurs.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

Tout silence n'est fait que de paroles qu'on n'a pas dites.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

La vie a plus d'horreurs que le gouffre des mers n'a de monstres errants dans ses replis amers.

- Le jardin des chimères (1921)

Il n'est pas de bonheur plus grand que nos amours ni plus profond que nos sourires.

- Le jardin des chimères (1921)

On dit : Fou de joie. On devrait dire : Sage de douleur.

- Les poèmes en prose : Feux (1936)

L'amour est sorcier : il sait les secrets ; l'amour est sourcier, il sait les sources.

- Les poèmes en prose : Feux (1936)

L'indifférence est borgne ; la haine est aveugle ; elles trébuchent côte à côte dans le fossé du mépris.

- Les poèmes en prose : Feux (1936)

Il faut jouir d'un être pour avoir l'occasion de le contempler nu.

- Les poèmes en prose : Feux (1936)

L'avenir comme le passé doit avoir ses fantômes, surtout quand l'avenir n'est distant que d'une matinée.

- Électre ou La chute des masques (1954)

Ni la beauté, ni la jeunesse, ni l'amour n'échappent à la pourriture ; la vie et son cortège de maux sont plus horribles encore que la mort elle-même, il vaut mieux périr que vieillir.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

Rien ne dure sans changer.

- Électre ou La chute des masques (1954)

Quand on aime la vie, on aime le passé, parce que c'est le présent tel qu'il a survécu dans la mémoire humaine.

- Les yeux ouverts (1980)

Tout bonheur est une innocence.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

Il faut toujours un coup de folie pour bâtir un destin.

- Les yeux ouverts (1980)

L'amour est un châtiment ; nous sommes punis de n'avoir pas pu rester seuls.

- Les poèmes en prose : Feux (1936)

C'est avoir tort que d'avoir raison trop tôt.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

La plus haute forme de vertu est la ferme détermination d'être utile.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

Un bon négociateur ne fait pas confiance.

- L'Œuvre au noir, le 8 mai 1968.

Des moments libres toute vie bien réglée a les siens, et qui ne sait pas les provoquer ne sait pas vivre.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

J'aime que le temps nous porte, et non qu'il nous entraîne.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

Construire, c'est collaborer avec la terre : c'est mettre une marque humaine sur un paysage.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

Il faut aimer les êtres pour apprivoiser leur méfiance.

- Les yeux ouverts (1980)

Dans tout combat entre le fanatisme et le sens commun, ce dernier a rarement le dessus.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

Nul ne peut dépasser les limites prescrites de sa vie.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

Avoir du mérite à s'abstenir d'une faute, c'est une façon d'être coupable.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

Comme tout le monde, je n'ai à mon service que trois moyens d'évaluer l'existence humaine : l'étude de soi, la plus difficile et la plus dangereuse, mais aussi la plus féconde des méthodes ; l'observation des hommes, qui s'arrangent le plus souvent pour nous cacher leurs secrets ou pour nous faire croire qu'ils en ont ; les livres, avec les erreurs particulières de perspectives qui naissent entre leurs lignes.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

Le véritable lieu de naissance est celui où l'on a porté, pour la première fois, un coup d'œil intelligent sur soi-même.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

C'est insulter les autres que de paraître dédaigner leurs joies.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

Je vois une objection à tout effort pour améliorer la condition humaine, c'est que les hommes en sont peut-être indignes.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

Il n'y a pas d'amour sans éblouissement du cœur, il n'y a guère de volupté véritable sans émerveillement de la beauté.

- Les nouvelles orientales (1938)

La tendresse du père est presque toujours en conflit avec les intérêts du chef.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

Le passé, pour peu qu'on y songe, est chose infiniment plus stable que le présent.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

La philosophie épicurienne, ce lit étroit, mais propre.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

On choisit son père plus souvent qu'on ne pense.

- Électre ou La chute des masques (1954)

La démarche de l'esprit se frayant un chemin à l'envers des choses menait à coup sûr à des profondeurs sublimes, mais rendait impossible l'exercice même qui consiste à être. Il avait trop longtemps aliéné le bonheur d'aller droit devant soi dans l'actualité du moment, laissant le fortuit redevenir son lot, ne sachant pas où il coucherait ce soir, ni comment dans huit jours il gagnerait son pain. Le changement était une renaissance et presque une métempsycose.

- L'Œuvre au noir, le 8 mai 1968.

Tout bonheur est un chef-d'œuvre.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

Il y a plus d'une sagesse, et toutes sont nécessaires au monde.

- Les mémoires d'Hadrien (1951)

La solidarité se dépense en petite monnaie journalière.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

Les femmes ne voient dans la tendresse qu'un acheminement vers l'amour.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

Il est reposant de penser que l'oubli est moins prompt, moins total qu'on ne suppose.

- Les nouvelles orientales (1938)

La vie est le mystère de chaque être, elle est si admirable qu'on peut toujours l'aimer. La passion a besoin de cris, l'amour lui-même se complaît dans les mots, mais la sympathie peut être silencieuse. Je l'ai ressentie, non seulement à des minutes prévues de gratitude et d'apaisement, mais envers des êtres que je n'associais à l'idée d'aucune joie.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

Peu durables sont les émotions les plus vives, pour vouloir, du rapprochement d'êtres périssables, engagés de toutes parts dans la mort, tirer un sentiment qui se prétende immortel. Ce qui nous émeut chez un autre ne lui est après tout que prêté par la vie. Je sens trop bien que l'âme vieillit comme la chair, n'est, chez les meilleurs, que l'épanouissement d'une saison, un miracle éphémère, comme la jeunesse elle même. À quoi bon nous appuyer à ce qui passe ?

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

Le plaisir est trop éphémère, la musique ne nous soulève un moment que pour nous laisser plus tristes, mais le sommeil est une compensation. Même lorsqu'il nous a quittés, il nous faut quelques secondes pour recommencer à souffrir ; et l'on a, chaque fois qu'on s'endort, la sensation de se livrer à un ami. Je sais bien que c'est un ami infidèle, comme tous les autres ; lorsque nous sommes trop malheureux il nous abandonne aussi. Mais nous savons qu'il reviendra tôt ou tard, peut être sous un autre nom, et que nous finirons par reposer en lui. Il est parfait quand il est sans rêves ; on pourrait dire que, chaque soir, il nous réveille de la vie.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

Les gens que l'on rencontre dans les rues, pendant le jour, donnent l'impression d'aller vers un but précis, que l'on suppose raisonnable, mais, la nuit, ils paraissent marcher dans leurs rêves. Les passants me semblaient, comme moi, avoir l'aspect vague des figures qu'on voit dans les songes, et je n'étais pas sûr que toute la vie ne fût pas un cauchemar inepte, épuisant, interminable.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

On s'habitue facilement à la solitude. Il y a une jouissance à savoir qu'on est pauvre, qu'on est seul et que personne ne songe à nous. Cela simplifie la vie.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

Il n'est pas difficile de nourrir des pensées admirables lorsque les étoiles sont présentes. Il est plus difficile de les garder intactes dans la petitesse des journées ; il est plus difficile d'être devant les autres ce que nous sommes devant Dieu.

- Alexis ou Le traité du vain combat (1929)

3 - La liste des auteurs populaires :

Le dictionnaire des meilleurs auteurs français et étrangers »
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