Conforme ta conduite aux lois de la justice, le bonheur t'accompagnera jusqu'à l'extrême vieillesse.
Que les maux qui sont passés ne troublent point ton âme ; il est impossible que ce qui est fait ne le soit pas.
Ne te laisse pas accabler par le malheur ni transporter par les événements heureux ; il faut se défier souvent, dans la vie, de ce qui paraît le plus assuré.
La sagesse est inspirée par le ciel même. Rien n'est supérieur à l'homme qui se met sous son égide.
Ne montre pas à tes enfants un visage sévère ; que ta douceur gagne leur amour.
L'ignorance est incapable d'entendre les choses élevées. On n'est propre à rien quand on n'a pas cultivé son esprit.
Beaucoup ont la richesse, et non le savoir ; d'autres cherchent le beau et gémissent sous le poids d'une dure pauvreté. Tous incapables d'agir, ceux-ci faute de biens, ceux-là faute de bon sens.
Le plus odieux des maux ici-bas, un mal pire que la mort et que toutes les maladies, c'est pour un père d'être maltraité par ses fils, quand il les a nourris, pourvus de tous les biens de la vie, quand il a mis chez eux sa fortune en dépôt alors ils le haïssent, ils maudissent sa trop longue vieillesse, et le repoussent comme un misérable mendiant.
Épargner est une bonne chose, car personne ne pleure le mort qui ne laisse pas d'argent.
Travaille pour vivre des fruits de ton propre labeur, car tout paresseux est un voleur.
Pas de fausse honte : si tu ne connais aucun art, vis du travail de la bêche. Il y a toujours du travail pour qui veut travailler.
Si le cheval de ton ennemi s'abat sur la route, relève-le : il est doux de faire d'un ennemi un ami bienveillant.
Beaucoup sont dits nobles qui ne le sont ni en paroles ni en pensées.
N'envie pas le bonheur de tes égaux, ils ont des défauts ; n'aie que de l'indulgence. C'est la félicité des dieux de ne pas connaitre l'envie. La lune n'est pas jalouse de la clarté plus brillante du soleil ; la terre, contente de sa place, n'ambitionne pas la hauteur des cieux ; les fleuves ne disputent pas de grandeur avec les mers : tout est uni dans la nature par une concorde éternelle. Si la discorde se mettait parmi les dieux, le ciel serait renversé.
L'audace est pernicieuse dans les méchants ; elle est d'un grand secours à ceux qui veulent faire le bien.
L'émulation des hommes honnêtes est louable ; celle des méchants est funeste.
Sache commander à ta main et mettre un frein à ta colère. Trop souvent celui qui frappe devient meurtrier malgré lui.
Que les maux qui sont passés ne troublent point ton âme : il est impossible que ce qui est fait ne le soit pas.
Compatis aux malheureux ! Ne sois pas ébloui de l'éclat des grandeurs. L'excès du bien même est funeste aux mortels : plongés dans les délices, ils recherchent de nouvelles voluptés. La trop grande richesse conduit à l'orgueil et produit l'insolence ; la chaleur du sang dégénère en manie : la colère est un mouvement passager ; mais, exaltée, elle devient fureur.
Ne t'enorgueillis ni de tes richesses, ni de ta force, ni de ta sagesse. Dieu seul est sage, seul il est riche et puissant.
L'homme volontairement injuste est atroce. Je n'ose en dire autant de celui qui obéit à la nécessité, mais sonde bien le cœur du mortel que tu vois agir.
N'aie point un sentiment dans ton cœur, un autre sur tes lèvres. Ne ressemble pas au caméléon qui change de couleur comme de place.
L'avarice est la mère de tous les crimes. C'est l'or qui conduit et qui égare les hommes. Funeste métal ! Que tu es un guide infidèle ! Toi seul causes notre perte ; par toi seul tout est renversé. Plût aux dieux que tu ne fusses pas devenu pour nous un mal nécessaire ! C'est à toi que nous devons les combats, les rapines, les massacres : par toi, les pères ne trouvent que de la haine dans le cœur de leurs enfants ; par toi, les frères deviennent les ennemis de leurs frères.
Respecte dans la campagne le fruit qui n'est pas encore mûr.
Ne traverse pas le champ de ton voisin, et respecte son héritage. En tout, la modération est belle ; en tout, la transgression est condamnable.
Ceins l'épée pour te défendre, et non pour frapper ! et plût à Dieu que tu n'eusses jamais besoin de t'armer même pour une juste cause ! car tu ne peux donner la mort à l'ennemi, que tes mains ne soient souillées.
Si tu possèdes des richesses, partage-les avec le malheureux, et que l'indigence reçoive sa part de ce que Dieu t'a prodigué.
Toute navigation est incertaine ; prends pitié du malheureux qui a fait naufrage.
Donne à l'instant au malheureux ! Ne lui dis pas de revenir le lendemain, et souviens-toi que c'est à pleines mains qu'il faut donner à l'indigent.
Si tu prêtes un faux serment, ton ignorance même ne te servira pas d'excuse. Quel que soit le parjure, la haine de Dieu le poursuit.
Abstiens-toi de toute union charnelle qui ne soit pas précédée d'un contrat, et qui ne soit fondée que sur la violence ou la séduction.
Le juste milieu est le meilleur.
Présente la main à celui qui tombe ; sauve l'infortuné qui ne peut trouver d'appui. La douleur est commune à tous les hommes, la vie est une roue, et la félicité n'a rien de stable.
Non content d'être juste, ne permets par l'injustice.
Sans le travail rien n'est facile à l'homme ni aux immortels : Le travail ajoute encore à la vertu.
Ne retiens pas la récompense de l'homme laborieux, garde-toi d'opprimer le pauvre.
Aidons-nous des lumières de notre raison, ne précipitons jamais rien.
Le passé et l'avenir sont deux abîmes dans lesquels l'esprit humain se plaît à se perdre.
Ne condamnez jamais avec trop de précipitation celui qui vous paraît coupable.
Il est ordonné souvent de se taire, mais il est toujours défendu de mentir.
Le mensonge suppose toujours ou l'envie de cacher le mal que l'on a fait, ou de déguiser celui que l'on veut faire, et en même temps l'impuissance de commettre l'un ni l'autre en la présence de celui que nous craignons et que nous avons résolu de tromper ; le mensonge est un acte lâche.
Le mensonge est le vice d'un homme lâche.
L'or trouble la raison, et renverse les lois les plus sacrées de la nature.
L'hospitalité est la plus belle des vertus, partage ton pain avec celui qui a faim.
Que l'étranger soit reçu chez toi avec les mêmes honneurs que tes concitoyens.
Ne cueille point dans leur naissance les fruits des champs, respecte la nature.
Sois moins à toi-même qu'à tous ceux qui ont besoin de toi.
Que la générosité et la tendresse tiennent toujours ton cœur ouvert aux misères d'autrui.
N'abandonne point celui que tout le monde abandonne, mais veille sur lui.
Que ta maison soit l'asile du malheureux, le port de celui qui a fait naufrage.
Donne à pleines mains aux pauvres, il n'y a pas d'excès plus glorieux que la générosité.
Que tes paroles soient l'expression naïve de tes pensées, et la peinture exacte de tes sentiments.
Que la vérité soit toujours dans ton cœur et dans ta bouche.
Tout bien dont on ne peut jouit sans remords est un mal.
Le vrai bonheur en ce monde est d'être paisible.
Que tes premiers respects soient pour la Divinité, et tes seconds pour tes parents.
Conserve la modération, même dans les sacrifices que tu offres aux dieux.
Que ton jugement conduise ta langue, ensevelis ton secret dans ton sein.
Content de ce que tu possèdes, abstiens-toi de ce qui ne t'appartient pas.
Ne trame point de ruses, ne trempe point tes mains dans le sang.
Ne contracte pas de mariage furtif et scandaleux, ne te livre pas à des amours infâmes.
Dans tout ce que tu dis, sois l'interprète de la vérité, ne permets pas à ta bouche le mensonge.
Ne verse pas tes bienfaits sur les méchants, c'est semer sur les vagues de la mer.
Tu dois payer ta vie par ton travail.
Fuis toute action honteuse, et conserve la tempérance. Ne suis point de dangereux exemples, et ne repousse l'injustice que par l'équité.
Sache vivre de ce que tu as justement acquis : méprise les richesses que procure l'iniquité. Content de ce que tu possèdes, abstiens-toi de ce qui ne t'appartient pas.
C'est se rendre coupable que de cacher un scélérat et de procurer au crime l'impunité. Dévouer le méchant à la haine, voilà notre devoir : vivre avec des criminels, c'est s'exposer à mourir avec eux.
Apprends à te conformer aux circonstances, et ne souffle jamais contre le vent.
L'homme naît, vit comme il peut sans vraiment en profiter, puis est précipité de la terre au ciel.
L'homme habile est supérieur à l'homme fort.
Sers de guide à l'aveugle, prête ta main à celui qui ne peut se relever seul.
Présente la main à celui qui tombe ; relève celui qui a fait une chute.
Ne viole point les lois de sympathie et d'amitié que la nature a établi entre les hommes.
N'enlève pas à la fois tous les oiseaux du nid, respecte au moins la mère pour avoir encore des petits.
Sers de guide à l'aveugle, ouvre ta maison à l'exilé.
La cupidité est la source de tous les crimes.
Aie le faux témoignage en horreur, que ta langue soit l'organe de l'équité.
La raison est la meilleure défense de l'homme.
Crains en tout les extrêmes. En quelque chose que ce soit, la beauté résulte de la justesse des proportions.
Le peuple, le feu et l'eau sont des forces indomptables.
Accorde aux étrangers les mêmes égards qu'à tes concitoyens. Nous sommes tous également soumis à l'infortune, et la terre elle-même n'offre point à l'homme un sûr appui.
Respecte les cheveux blancs ; cède la place à la vieillesse ; ne dispute pas les honneurs dus à cet âge respectable.
Aie pour le sage vieillard tous les égards que tu aurais pour ton père.
Nos jours, nos mois, nos années ne sont que des instants dans l'immensité des siècles.
Notre âme seule ne peut éprouver la vieillesse ; seule, elle jouira d'une vie éternelle.
L'instant qui amène la douleur est suivi de l'instant qui amène la consolation.
Ne traverse pas les terres de ton voisin pour nuire à ses biens, respecte son travail.
Accorde aux étrangers les mêmes égards qu'à tes concitoyens.
Accorde à chacun ce qui lui est dû, sans jamais te laisser corrompre.
Ne garde pas le célibat, si tu ne veux pas finir tes jours dans l'isolement et l'abandon.
L'or corrompt l'innocence de nos mœurs, et la pureté de notre âme.