J'espère et crains, je me tais et supplie, or je suis glace et ores un feu chaud, j'admire tout et de rien ne me chaut, je me délace et puis je me relie.
Plus que mes yeux j'aime tes beaux cheveux, liens d'amour que l'or même accompagne, et je suis jaloux du bonheur de ton peigne, qui au matin démêle leurs beaux nœuds.
Pour retenir un amant en servage, il faut aimer et non dissimuler, de même flamme amoureuse brûler, et que le cœur soit pareil au langage.
La femme laide est belle d'artifice, la femme belle est belle sans fard.
L'homme est bien sot, qui aime sans connaître.
J'aime mieux tomber d'en-haut que voler bas.
La lune est coutumière de naître tous les mois, mais, quand notre lumière est éteinte une fois, longtemps sans s'éveiller nous faudra sommeiller.
Les amants éternels meurent toujours à la fleur de l'âge.
Vous, à la gorge rouge, étrangère hirondelle, si vous voyez aller ma nymphe en ce printemps pour cueillir des bouquets par cette herbe nouvelle, dites-lui pour néant que sa grâce j'attend.
Cueillez votre jeunesse, quand on perd son avril, en octobre on s'en plaint.
Je parangonne (compare) à ta jeune beauté, qui toujours dure en son printemps nouvelle, ce mois d'avril, qui ses fleurs renouvelle, en sa plus gaie et verte nouveauté.
Belle fin fait qui meurt en bien aimant.
Un Prométhée en passions je suis.
Votre œil me fait un été dans mon âme.
À l'homme qui est né peu de temps est donné ; pour se rire et s'ébattre, un bon jour en vaut quatre.
Ce sont les seuls interprètes des vrais dieux que les poètes.
La poésie est un feu consumant par grande ardeur l'esprit de son amant.
Mignonne, allons voir si la rose qui ce matin avait déclose sa robe de pourpre au soleil, à point perdu cette vêprée les plis de sa robe pourprée, et son teint au vôtre pareil.
J'aime à faire l'amour, j'aime à parler aux femmes ; à mettre par écrit mes amoureuses flammes.
Toujours le plaisir de douleur s'accompagne.
La jeunesse s'enfuit sans jamais revenir.
Heureux qui plus rien ne désire !
Cueillez, cueillez votre jeunesse ; comme à cette fleur, la vieillesse fera ternir votre beauté.
Le temps s'en va, le temps s'en va, madame ; las ! le temps, non, mais nous nous en allons.
Vivez si m'en croyez, n'attendez à demain ; cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.