Voulez-vous des pièges du vice défendre un cœur pur et novice ? Ne chargez pas trop vos portraits ; le vice n'a que trop d'attraits : bien mieux que la vertu sauvage, du vase il emmielle les bords ; et, dans le premier feu de l'âge, souvent nos malheurs et nos torts sont la faute de nos mentors.
Si le goût éclairé refuse ses suffrages à nos travaux, apprenons à douter des fruits de notre muse ; mais plus d'illusion, de retard, ni d'excusé, s'ils sont applaudis par des sots.
Qui dit serpent, dit traître, dit méchant.
Les grands au monde ont été mis, dit-on, pour aider les petits, et les petits sont sur la terre pour les amuser et leur plaire.
Pour mendier un généreux secours, dans le malheur, le méchant peut tout feindre, il sait vous prendre au miel de ses discours ; fuyez, fuyez, car s'il peut vous atteindre, il reviendra plus fort et plus à craindre, ingrat surtout ; le méchant l'est toujours.
Point de bonheur, point de paix en ménage, sans droits communs et sans égalité.
Devant l'œil immortel tous mortels sont égaux.
Pour les autres gardons la pitié, le courage, pour les maux que le sort nous condamne à souffrir.
Vides d'esprit sur la terre combien de grands, bruit au dehors, et rien dedans.
Dans le premier feu de l'âge, souvent nos malheurs et nos torts sont la faute de nos mentors.
Nous nommons en nous sagesse l'inévitable effet du temps.
Il est au Tout-Puissant des choses impossibles.
Il faut, de temps en temps, aux récits comme aux faits un léger intervalle.
Chez le malheureux quelquefois le malheur perd encore ses droits.
On ne refait point la nature.
Pour censurer l'oisiveté, il faut, par des travaux plus grands et plus utiles, avoir instruit, charmé, servi l'humanité.
La plus obscure pauvreté est un trésor, quand elle assure un grand bien, la sécurité, un plus grand bien, la liberté.
Pour manger gaîment et digérer sans peine, ne soupons qu'avec nos égaux.
Le loup n'est pas longtemps mouton.
Les curieux font leur devoir : Tel qui sait tout au plus que le blanc n'est pas noir.
Tout avis n'est pas censure, apologue n'est pas injure.
L'homme est ingrat, il file doux devant qui lui montre les cornes.
Quelque fois pour le même crime, l'un est fêté, l'autre est pendu.
Nous voyons en autrui les biens, mais non les maux.
Avec l'âge, on devient humain et sage.
La richesse est bonne, mais la tranquillité vaut mieux.
Il faut, dit-on, juger chacun de nous par ceux qu'il hante.
On doit, pour réussir ici-bas, louer surtout les gens des vertus qu'ils n'ont pas.
Dans le monde voulez-vous plaire ? Ne parlez à chacun que de sa propre affaire, de ses besoins, de ses projets ; des autres rarement, de vous-même jamais.
Tout change, tout vieillit, tout périt, tout s'oublie ; mais qui peut oublier ses premières amours ?