Les meilleures citations de Publilius Syrus :
L'innocence, traçant un lumineux sillon, s'illumine elle-même à son propre rayon.
Le clinquant est toujours un grossier hameçon qui d'un fin acheteur éveille le soupçon.
Le hasard ne séduit nul esprit raisonnable, au connu l'inconnu n'est jamais préférable.
Qui à sa santé ne porte un soin extrême, ne peut de ses douleurs accuser que lui-même.
À la frugalité la raison nous convie, car l'excès des plaisirs abrège aussi la vie.
Il est bon de prévoir et de se souvenir, un œil dans le passé, et l'autre vers l'avenir.
Sache prévoir les maux qui peuvent t'atteindre, un mal prévu d'avance est moins à craindre.
Fuis l'avarice, fuis le luxe et le fracas : L'avare et le prodigue, on en fait peu de cas.
Sois économe, l'argent, à la longue amassé, quand on en est prodigue, est si tôt dépensé.
De l'esprit et du corps fuis la double paresse, car où l'esprit languit, le corps aussi s'affaisse.
Redoute les bavards, aux doucereux discours ; simple est la vérité, le fourbe a ses détours.
En dépit des calomnies, poursuis ton devoir ; faire taire les envieux, n'est pas en ton pouvoir.
Sans culture, l'esprit s'use et perd son ressort : Une vie imbécile est semblable à la mort.
Parler en mal d'un ami véritable, c'est être indigne de lui, et c'est impardonnable.
Plus le vice en un cœur a pu s'invétérer, et moins facilement on l'en peut retirer.
Il est rare que l'homme, incertain, inégal, sache venir au bien sans passer par le mal.
Mieux vaut se prononcer entre deux ennemis, que d'avoir à juger des querelles d'amis.
Il vaut mieux déblatérer de deux ennemis, que d'avoir à prendre parti entre deux amis.
L'hypocrite cherche souvent à se déguiser, sous un masque souriant, ou sous un doux baiser.
Chassons de notre vie ces êtres vaniteux, qui à défaut de savoir écouter ne parlent que d'eux.
Il ne faut se hâter, ni de louer personne, ni d'accuser à tort quand peut-être on soupçonne.
L'homme, éternel jouet d'un mirage trompeur, sans cesse est ballotté de l'espoir à la peur.
Rien d'impossible à l'homme, ou de si difficile, qui se puisse soustraire à sa raison subtile.
La trop grande franchise est dupe bien souvent, et se prend aux pièges qu'on lui tend.
La mort, dont le moment est incertain, pendant qu'on songe à vivre arrive un beau matin.
À fort gros intérêts on place un bon office, quand la reconnaissance acquitte le service.
L'erreur est personnelle, et non héréditaire, nul homme ne doit souffrir des fautes de son père.
Déverser sur autrui l'injure et l'anathème, c'est la plupart du temps s'injurier soi-même.
L'aveu d'un tort dispose à l'indulgence, et se repentir d'une faute c'est presque l'innocence.
Il est rare qu'un homme, fût-il des moins sots, puisse parler beaucoup, et toujours à propos.
Il ne faut ni trop parler, ni se taire sans cesse, entre les deux se trouve la sagesse.
L'homme superficiel, où le bon sens sommeille, pour ses amis du jour oublie ceux de la veille.
L'avare ne jouit pas plus de son argent, que de l'or qu'il n'a pas ne jouit l'indigent.
Tout en obéissant, une femme de bien, pour commander son mari trouve toujours un moyen.
Les procédés d'autrui sont le retour des nôtres, ce que nous leur ferons attendons-le des autres.
Quand on ravit l'honneur d'autrui, on perd le sien.
Le voyageur qui craint de s'égarer et doute, fait mieux de tourner bride à moitié de sa route.
Avant d'être adultère, on l'est déjà dans l'âme, lorsque de son prochain on convoite la femme.
L'innocence est toujours environnée de son propre éclat.
D'un seul homme de bien le suffrage vaut mieux, que celui d'un public ignare et vicieux.
Qui se proclame heureux éveille la colère, des jaloux et des envieux qui vivent dans la misère.
Plus longue est notre vie, et plus nos repentirs, bourreaux de nos vieux jours font de nous des martyrs.
Le bien que l'on a semé dans la prospérité, une fois mûri se retrouve aux jours d'adversité.
La douleur, affolée et réduite aux abois, de la froide raison n'écoute plus la voix.
Nul vice qui ne trouve un complaisant appui, et ne traîne un essaim de flatteurs après lui.
Les vices haut placés, d'autant plus apparents, quelque petits qu'ils soient sont toujours les plus grands.
Quand le vrai mérite obtient sa récompense, le travail enhardi renaît à l'espérance.
Ne prends pas sans compter ce qu'un hâbleur avance : Ceux qui parlent beaucoup méritent peu créance.
Il n'est pas d'ennemi plus dangereux, ni pire, qu'un soi-disant ami qui contre nous conspire.
Les défauts des autres enseignent au sage à corriger les siens.
La fortune a parfois un enivrant poison, à ceux qu'elle veut perdre elle ôte la raison.
La méchanceté heureuse est la calamité des gens de bien.
Fou, qui veut exercer l'autorité suprême, et ne sait seulement commander à lui-même.
Le silence des sots a bien son avantage : Un sot veut-il se taire, il passera pour sage.
Si vraiment l'ignorance est un mal sans douleur, la pauvreté d'esprit, n'est-ce pas le bonheur ?
Dans la prospérité tel dont le front se dresse, devant les coups du sort s'humilie et s'abaisse.
Celui qui ne sait pas épargner ses amis, donne infailliblement prise à ses ennemis.
Quand l'esprit est distrait, et se trompe de route, les yeux ne tardent guère à ne plus y voir goutte.
Dans la justice même il faut de la mesure, et l'extrême justice est une extrême injure.
Discutée avec calme, une thèse s'éclaire, mais la vérité fuit aux cris de la colère.