Quand on a du génie comme moi souffrir en silence est encore ce qu'il y a de plus digne.
Un nom ridicule est un bienfait, il donne l'énergie nécessaire pour devenir un grand homme.
Il faut admettre que si le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas, c'est que la raison est moins raisonnable que notre cœur.
Le malheur ne s'admet point ; seul le bonheur semble dû.
Pour un esprit en marche, la paresse n'existe pas.
Tout amour comporte sa jeunesse, son âge mûr, sa vieillesse.
J'admire avec ferveur tous les êtres qui donnent ce qu'ils ont de plus beau et qui, devant la mort s'inclinent et pardonnent aux auteurs de leurs maux.
Le bonheur ne réside pas dans la considération des voisins.
Tout âge porte ses fruits, il faut savoir les cueillir.
Nul sourire n'efface ce qu'imprime la souffrance sur un visage. Ce ne sont pas des rides ; le regard est pareil. Un homme qui a souffert n'a pas forcément vieilli. La transformation est plus profonde.
Vivre un conte de fées n'étonne pas. Son souvenir seul nous en fait découvrir le merveilleux.
Un geste, une inflexion de voix, tôt ou tard, trahissent les amants les plus prudents.
L'instinct est notre guide, un guide qui nous conduit bien souvent à notre perte.
Pour qu'il y ait entente ou mésentente, il faut des préoccupations communes.
Il en est des êtres comme des mers ; chez les uns l'inquiétude est l'état normal ; d'autres sont une Méditerranée, qui ne s'agite que pour un temps et retombe en la bonace.
L'amour veut faire partager sa béatitude. Ainsi, une maîtresse de nature assez froide devient caressante, nous embrasse dans le cou, invente mille agaceries. Je n'avais jamais tel désir que de l'embrasser.
Si la jeunesse est niaise, c'est faute d'avoir été paresseuse. Ce qui infirme nos systèmes d'éducation, c'est qu'ils s'adressent aux médiocres, à cause du nombre. Pour un esprit en marche, la paresse n'existe pas. Je n'ai jamais plus appris que dans ces longues journées qui, pour un témoin, eussent semblé vides, et où j'observais mon cœur novice comme un parvenu observe ses gestes à table.
Les morts que l'on n'attendait pas devant le ciel font les cent pas.
La vie est sommeil dont nous tire la mort, par les pieds, les cheveux.
La saveur du premier baiser m'a déçu comme un fruit que l'on goûte pour la première fois.
L'amour est paresse bienfaisante, comme la molle pluie qui féconde.
L'ordre, à la longue, se met de lui-même autour des choses.
Un bal costumé dégénère en carnaval si on ne lui impose pas une directive.
Le courage étonne toujours, car aux yeux de certains le courage n'est que de l'imprudence. Et, pour montrer de l'imprudence, il faut être sûr de soi.
La poésie tient plus de la précision que du vague.
Je trouve risible que vous vous mêliez de m'apprendre ce que je sais mieux que personne.
Rien n'absorbe plus que l'amour : on n'est pas paresseux, parce que, étant amoureux, on paresse.
Rien n'égale en énigmes le protocole des petites gens.
Le bonheur est un château de sable.
Rien ne nous rend moins sentimental que la passion.
La timidité empêche certaines choses et oblige à d'autres.
Faute de mieux, on se contente de ce qu'on a.
Croire une femme « au moment où elle ne peut mentir », c'est croire à la fausse générosité d'un avare.
Les moments où on ne peut pas mentir sont précisément ceux où l'on ment le plus, et surtout à soi-même.
L'amour seul excuse les fautes de goût.
Lorsqu'un amour est notre vie, quelle différence y a-t-il entre vivre ensemble ou mourir ensemble ?
La mort à deux n'est plus la mort, même pour les incrédules.
Envisager la mort avec calme ne compte que si nous l'envisageons seul.
L'amour est comme la poésie, même les plus médiocres, s'imaginent qu'ils innovent.
Celui qui aime agace toujours celui qui n'aime pas.
Le bonheur est égoïste.
Ce qui chagrine, ce n'est pas de quitter la vie, mais de quitter ce qui lui donne un sens.
L'homme très jeune est un animal rebelle à la douleur.
Un couple qui danse révèle son degré d'entente.
Ce n'est pas dans la nouveauté, c'est dans l'habitude que nous trouvons les plus grands plaisirs.
Souvent les ressemblances les plus profondes sont les plus secrètes.
L'insouciance ne s'improvise pas.