Les femmes aiment que l'homme qui les aime, pendant qu'il les aime, leur donne un nom de nuit. C'est la marque de leur entente, la clé secrète du langage de l'amour que l'on parle à voix basse, quand chaque mot qui ne signifie rien dit tout. Et s'il arrive que ce nom de nuit échappe aux lèvres de l'homme pendant les heures diurnes, la femme sent tout à coup la chaleur de son sang dans son corps.
La raison rétrécit la vie, comme l'eau rétrécit la laine, si bien qu'on s'y sent coincé et on ne peut plus lever les bras.
Dieu n'est pas bon non plus. Il suffit de jeter un coup d'œil sur le monde pour se rendre à l'évidence. C'est la contradiction entre cette évidence et le bon Dieu vanté par des propagandistes puérils qui multiplie les incroyants.
Il faut que vienne le temps de l'évidence. Dieu doit nous être montré comme deux et deux font quatre.
Les hommes rêvent, se fabriquent des mondes idéaux et des dieux. Les femmes assurent la solidité et la continuité du réel.
Ce qui fait le prix et la qualité de la vie humaine, c'est sa brièveté.
L'amour, c'est l'oubli de soi.
Une femme qui aime n'admet pas qu'un homme puisse avoir une pensée, un geste, un soupir, qui ne lui soit pas destiné. Elle ne tolère pas qu'il travaille, qu'il respire.
La médecine dite préventive à base de piqûres, vaccinations, cuti-réactions et autres interventions violentes dans l'organisme, est une vaste entreprise de démolition de l'individu et de l'espèce. En luttant contre cinq ou six maladies hypothétiques, elle prépare la voie à toutes les autres. Que la médecine se borne donc à soigner les malades, et fiche la paix aux bien portants.
Ce qui s'apprend sans peine ne vaut rien et ne demeure pas.
La forme la plus exquise du comportement politicien consiste à utiliser un fait vrai pour en faire un mensonge.
Rien n'est impossible à la mauvaise volonté de l'homme.
Vous êtes toute ma vie. Vous êtes pour moi les fleurs du monde, toute la lumière et tout le bleu du ciel, et les chansons, et l'herbe fraîche qui pousse, et la rosée du matin. Mon amour, le jour qui approche et qui me donnera vous, tout abandonnée, dans mes bras, me brûle à l'avance d'une joie de soleil. Lorsque je pense au doux moment où vous m'appartiendrez, mon cœur devient brasier, et mon sang est de l'or en feu. Je voudrais vivre déjà cette heure merveilleuse, qui lèvera tout ce qui nous sépare encore, et fera de nous un seul être, à tout jamais.
Il n'est pas de joie aussi saine, aussi complète, aussi réconfortante, aussi naturelle, aussi propre, aussi exaltante, aussi apaisante, aussi nourrissante, que celle qu'éprouvent un homme et une femme jeunes, normaux, équilibrés, bien assortis et amoureux, à faire ensemble l'amour. Cela doit arriver à peu près à un couple sur mille. Et je crois que je me montre optimiste.
L'amour lié au sexe est égoïste, possessif, souvent furieux et destructeur. C'est le contraire de l'amour vrai, désintéressé, total. Celui-là, je crois qu'on ne le trouve que chez les chiens.
On est parvenu à donner la vie à des enfants sans père, mais jamais sans mère.
Le mal a commencé le jour où Dieu a donné une compagne à Adam.
La plupart des hommes ne font pas autre chose que gagner leur pain.
Les têtes bouillonnent sous les toits du Collège. Le temps des examens est proche. La chaleur, l'angoisse, l'impatience croissent chaque jour. Des joues se creusent, des yeux battus attestent des longues veillées passées à des révisions intensives. La tension nerveuse gagne les petites classes où elle se transforme, les premières chaleurs aidant, en paresse physique, en inattention et bâillements. Ces dernières semaines de l'année de travail sont les plus pénibles, interminables
L'homme doit retrouver la voie de l'amour, et au bout de l'amour il trouvera Dieu.
Ce qui pousse une fille vers un garçon, un garçon vers une fille, c'est le besoin de satisfaire le besoin le plus personnel. Lorsque cet appétit est réciproque, il donne naissance, chez l'un et l'autre partenaire, à un état nerveux particulier qui leur fait éprouver un intense bien-être à se retrouver, à rester ensemble, à se parler, à se regarder, à penser l'un à l'autre, sans même aller jusqu'à l'accomplissement de l'acte sexuel.
Tout le monde n'est pas capable d'être heureux. Il y a des couples qui, simplement, ne sont pas malheureux. Il y a ceux qui sont heureux et ceux qui sont très heureux. Et il y en a quelques-uns dont la désignation a été une réussite absolue, et dont l'union semble avoir commencé au commencement de la vie du monde.
Si les hommes veulent être heureux, qu'ils se chargent eux-mêmes de leur bonheur !
Je suis libre ! Je fais ce que je veux moi !
Vivre les malheurs d'avances, c'est les subir deux fois.
L'inutilité totale, degré suprême du luxe.
Si Dieu avait eu besoin d'être adoré, il n'eût créé que des chiens : le chien est plus apte que l'homme à l'amour.
La pièce la plus réussie est celle qui donne tout au spectateur.
Le meilleur roman est celui qui demande le plus à la sensibilité et l'imagination de son lecteur.
L'imagination n'est qu'un jeu de la mémoire qui construit ce qu'elle connaît.
Tout être vivant normalement constitué n'est qu'un organe de reproduction.
Tout le monde n'est pas capable d'être heureux.
La sagesse fait le bonheur de tous.
Votez oui, votez non, vous serez toujours les cons !
Les enfants sont des sages.
L'homme méchant n'est jamais qu'un pauvre imbécile.
Le sourire appartient aux enfants, et aux hommes qui leur ressemblent.
Les enfants qui s'aiment ne pensent à rien d'autre qu'à s'aimer.
Nos petits-enfants seront en paix, ou ne seront pas.
L'homme m'embête ! Si on l'écoutait, on ne s'occuperait que de lui !
La vérité, c'est ce qu'on croit.
Rien ne justifie la souffrance des innocents.
Tout homme en sait autant que Dieu, mais il ignore ce qu'il sait.
On se sait jamais rien, sauf ce qui est sans importance.
Un écrivain professionnel débute dans son métier à la maternelle, quand il trace son premier bâton.
Les amants inventent leur propre vocabulaire, mais il n'a de signification que pour eux.
Le monde est infini non seulement dans toutes les directions de l'espace, mais aussi dans ses vérités.
Quand on se croit obligé d'exprimer sa gratitude, on perd la moitié de sa joie.
Le naturel est miraculeux.
Un dé à coudre rempli de tourbillons de rien: c'est l'humanité.
Chaque fleur est un sexe. Y avez-vous pensé quand vous respirez une rose ?