Les citations de Saint Bernard de Clairvaux.

On découvre le fond du cœur par les plaies du corps.

Que vos yeux, clairvoyants pour vous, soient aveugles pour les imperfections d'autrui.

Ne prenez jamais parti dans les querelles d'autrui ; ayez en horreur toute espèce de murmures et de rapports malicieux. Regardez ces murmurateurs et ces médisants comme des serpents qui sifflent et qui répandent leur venin au milieu de leurs sifflements. Ce venin, qui pénètre doucement par les oreilles, porte toujours la mort avec lui ; celui qui médit et celui qui l'écoute avec complaisance sont tous les deux coupables.

Quel est le plus coupable le médisant ou celui qui l'écoute ? L’un et l'autre, tous les deux possèdent le démon : Le médisant sur la langue, l'autre dans les oreilles.

La gloire qui n'est pas le fruit de la vertu n'est pas légitime ; c'est à tort qu'on la souhaite, c'est avec péril qu'on cherche à l'acquérir.

Soyez partout charitable, reconnaissant, facile à vivre, et tous vous rendront témoignage.

La fausseté et le doute sont deux détestables filles d'une très mauvaise mère, l'ignorance.

Il n'est pas toujours au pouvoir du médecin de guérir son malade.

Les parents doivent thésauriser pour leurs enfants, et non les enfants pour leurs parents.

Les grossièretés, il ne suffit pas de les interdire à votre bouche, il faut encore les éloigner de votre oreille.

Entre gens du monde, les propos frivoles ne sont que propos frivoles ; dans la bouche d'un prêtre, ce seraient des blasphèmes. Si quelquefois pourtant il arrive qu'on en débite devant lui, il devra les supporter peut-être, mais jamais y répliquer par d'autres.

L'oisiveté est la mère des amusements futiles, la marâtre des vertus.

Celui-là est grand que le bonheur caresse sans pouvoir l'aveugler.

Celui-là est grand qui venant à tomber dans l'infortune ne décline aucunement en sagesse.

On n'est plus un homme intègre dès qu'il nous arrive de punir celui qui pouvait avoir des droits à la clémence ou de faire grâce à celui qui méritait le châtiment.

Comparez votre présent à votre passé ; voyez si vous avez fait des progrès en vertu, en sagesse, en intelligence, en mansuétude, ou si, ce qu'à Dieu ne plaise, vous n'auriez pas décliné. Si vous êtes plus patient ou plus impatient, plus emporté ou plus doux, plus fier ou plus humble, plus allable ou plus austère, plus humain ou plus intraitable, plus pusillanime ou plus courageux, plus sérieux ou plus dissipé, plus circonspect ou plus confiant, qu'il ne doit vous convenir de l'être.

Si l'œil est troublé par la colère, il ne voit rien avec clémence.

La beauté de l'époux, c'est son amour.

Examinez-vous, mais que votre propre examen soit exempt de mauvaise foi.

L'homme tempérant modère ses désirs, s'abstient du superflu, et ne néglige pas le nécessaire.

Le cœur prélude à sa chute en s'élevant trop haut.

Rien n'est excepté là où l'on n'a rien distingué.

Efforcez-vous d'arriver à la perfection au lieu de vous croire parfait, ou de vouloir le paraître aux autres avant de l'être réellement. Ne mettez ni négligence à rechercher tous vos défauts, ni répugnance à les reconnaître.

Nul ne peut faire de progrès s'il est satisfait de lui-même.

Qui est véritablement parfait ? Celui-là seul auquel on ne peut rien ajouter.

Apprenez que vous êtes le dernier des hommes si vous vous persuadez en être le premier.

Celui-là n'a aucune perfection, qui croit les avoir toutes.

C'est un assemblage monstrueux qu'un rang élevé et un cœur rampant, une dignité suprême et une vie abjecte, une langue qui promet beaucoup et une main qui n'agit pas, des paroles sans nombre et pas le moindre fruit, un visage grave et une conduite légère, une grande autorité et une volonté chancelante.

Un homme insensé assis sur un trône, c'est un singe placé sur le faîte d'une maison.

Si le travail vous effraie, que la récompense vous excite.

Soyez le premier objet de votre considération, soyez-en aussi le dernier.

Une promesse doit toujours être acquittée, dût-il être un peu tard.

Un débauché n'a jamais honte d'un autre débauché.

Un avare n'a jamais honte d'un autre avare.

Ce qui est certain ne peut devenir douteux.

L'amour n'a d'autre cause que lui-même, ni d'autre fruit : Son fruit, c'est d'aimer.

Quand tout le monde est également impur, la souillure d'un seul ne se remarque pas.

L'homme infecté par le vice ne craint point l'opinion de ceux qui lui ressemblent.

Les indécentes disputes d'avocats, ces assauts de paroles, sont bien plus propres à obscurcir la vérité qu'à la mettre en lumière. Ce sont des hommes qui ont formé leurs langues à soutenir l'imposture, éloquents contre le bon droit, habiles à défendre l'erreur. Les avocats sont des hommes qui affirment, non ce qu'ils ont appris, mais ce qu'ils inventent ; qui savent tirer de leur propre fonds des accusations contre l'innocence, qui embrouillent les vérités les plus simples, et qui empêchent la justice d'avoir son cours.

Soyez père et non tyran ; travaillez plutôt à être aimé qu'à être redouté.

Bien des hommes font la leçon à ceux dont ils devraient la recevoir.

Qui aime le péché hait son âme.

Je ne puis retirer mon secours aux opprimés, et refuser mon aide à ceux qui souffrent.

Partout en ce monde des puissants oppriment les faibles.

La fraude et la violence règnent aujourd'hui sur la terre, et les chicaneurs pullulent.

Des choses qui peuvent être fort utiles par la réflexion et la prévoyance deviennent dangereuses par la précipitation.

Celui qui fait ce que ne fait nul autre attire les regards de tous.

Le vrai amour est satisfait de soi-même, il ne veut point d'autre récompense que l'objet qu'il aime.

L'homme n'est qu'un souffle qui passe, et qui ne revient plus.

Un cœur endurci n'a ni aucune crainte de Dieu, ni aucun respect pour les hommes.

Un cœur endurci est insensible aux bienfaits, inhumain avec les hommes.

Un cœur endurci ne saurait être ni déchiré par le remords, ni attendri par la piété.

Une plaie n'est pas sans douleur quand la cicatrice n'a pu se former encore.

Il ne faut pas faire la porte plus grande que l'édifice.

Vivre dans la nécessité vaut mieux que vivre dans la cupidité.

L'éclat le plus vain est celui que l'ardeur n'accompagne pas.

On se rend indigne de toute faveur, quand on rabaisse le don d'un bienfaiteur.

Le désir de paraître est un désir pernicieux, mieux vaut encore brûler.

Le parfum de la bonté se compose des misères des pauvres, et des angoisses des opprimés.

Il faut réprimer les méchants pour empêcher de perdre les bons.

Le propre d'un cœur pervers est de ne pouvoir supporter ses propres afflictions, tandis qu'il est indifférent aux maux des autres.

Tout le mal vient de l'homme, et tout le bien vient de Dieu.

Chaque homme est sorti tout nu du sein de sa mère.

Déchirez ce voile de feuillages qui couvre votre confusion sans pouvoir guérir votre plaie.

Parfois la fin n'est que le commencement.

Là où est l'unité, là est la perfection. Les autres nombres ne deviennent pas plus parfaits, mais plus divisibles, en s'éloignant de l'unité.

Pour ce qui est de médire ou d'écouter les médisants, j'aurais de la peine à décider lequel des deux est le plus condamnable.

On trouve plus aisément des gens qui ont conservé leur sagesse dans les rigueurs de la fortune que des cœurs qui ne l'ont point perdue dans les faveurs.

L'homme heureux est celui qui trouve plus de bonheur à donner qu'à recevoir.

Chercher Dieu, c'est être cherché par lui.

L'insensé change comme la lune, tandis que le sage demeure stable comme le soleil.

Paraître - Elle est empruntée, la lumière qui ne vient pas du feu.

Si vous souhaitez tant l'éclat, efforcez-vous d'être ce que vous voulez paraître.

On accorde sans plaisir un bienfait qu'on sait devoir être accepté sans reconnaissance.

L'expérience seule donne l'intelligence des choses.

La patience éprouve, l'épreuve produit l'espérance.

La pureté n'enfante pas la corruption.

Pécher sans vergogne, rougir de la pénitence, c'est le comble de la folie.

Qui ne connaît pas son malheur ne peut connaître sa consolation.

C'est le comble de la douceur de voir les secrets de la sagesse dans la sagesse même.

La charité prudente a pour principe de donner avec abondance, mais non de s'épuiser.

L'orgueil est la source de tout péché.

Le Saint-Esprit est l'esprit de vérité à qui la fausseté est contraire.

Le Saint-Esprit est le baiser de Dieu.

Un cœur glacé est incapable de comprendre un langage de feu.

Pour celui qui n'aime pas, la langue de l'amour paraîtra barbare.

Admirable est celle qui n'est pas devenue humble par la perte de sa sainteté.

Que vous êtes belle, ma bien-aimée ! que vous êtes belle !

La beauté de l'âme, c'est l'humilité.