Les 44 pensées et citations de Simone Weil :
Le présent, nous y sommes attachés. L'avenir, nous le fabriquons dans notre imagination. Seul le passé, quand nous ne le refabriquons pas, est réalité pure.
Un esprit enfermé dans le langage est en prison.
Toute forme de récompense constitue une dégradation d'énergie.
La beauté séduit la chair pour obtenir la permission de passer jusqu'à l'âme.
La contemplation du temps est la clef de la vie humaine.
La politique m'apparaît comme une sinistre rigolade.
La beauté, c'est l'harmonie du hasard et du bien.
L'amour instruit les dieux et les hommes, car nul n'apprend sans désirer apprendre.
On dégrade l'inexprimable à vouloir l'exprimer.
Il faut mettre des bornes à l'égoïsme et à l'orgueil.
La science, aujourd'hui, cherchera une source d'inspiration au-dessus d'elle ou périra.
La charité qu'il faut faire à un pauvre affamé est de lui donner un morceau de pain ; la charité qu'il faut faire à un riche repu est de lui demander un morceau de pain.
Pour se rendre invisible n'importe quel homme n'a pas de moyen plus sûr que de devenir pauvre.
Désirer échapper à la solitude est une lâcheté.
Le Père fait être le Fils par amour, parce que le Fils est le Bien.
Sacrifice de soi : Principe ! tout amoindrissement de soi est mauvais.
Le sacrifice s'apparente au suicide.
La joie est notre évasion hors du temps.
L'intérêt est un principe d'action égoïste qui ne peut engendrer des maux illimités.
Le mal est à l'amour ce qu'est le mystère à l'intelligence.
Accepter le mal qu'on nous fait comme remède à celui que nous avons fait.
L'enfer c'est de s'apercevoir qu'on n'existe pas et de ne pas y consentir.
Dieu ne juge pas : par lui les êtres se jugent.
Dans une âme chrétienne, la présence de la vertu païenne du patriotisme est un dissolvant.
Ce n'est pas parce que Dieu nous aime que nous devons l'aimer. C'est parce que Dieu nous aime que nous devons nous aimer.
Le beau est ce qu'on ne peut pas vouloir changer.
On peut, si on veut, ramener tout l'art de vivre à un bon usage du langage.
Consentir à ne pas être, c'est consentir à la privation de tout bien.
L'homme est libre de consentir ou non à la nécessité.
Aimer, c'est consentir à la distance, c'est adorer la distance entre soi et ce qu'on aime.
L'amour est une chose divine ; s'il entre dans un cœur humain, il le brise.
C'est un grand danger d'aimer Dieu comme un joueur aime le jeu.
L'amour a besoin de réalité.
L'enfer est du néant qui a la prétention et donne l'illusion d'être.
La vie les vend cher, les progrès qu'elle fait faire.
Jouissez du printemps, humez l'air et le soleil, lisez de belles choses.
La réalité de la vie, ce n'est pas la sensation, c'est l'activité.
On vit au milieu de fantômes ; on rêve au lieu de vivre.
Rien au monde ne peut empêcher l'homme de se sentir né pour la liberté.
La pureté est le pouvoir de contempler la souillure.
Seul est éternel le devoir envers l'être humain comme tel.
Tuer par la pensée tout ce qu'on aime : seule manière de mourir.
Une science qui ne nous approche pas de Dieu ne vaut rien.
Parmi les êtres humains, on ne reconnaît pleinement l'existence que de ceux qu'on aime.