Quand on aime, les yeux sont sujets au papillotage.
De la précaution, les amants n'en connaissent que le nom.
Un mari insipide, même insociable, vaut mieux qu'un amant insolent.
II y a des femmes assez maladroites pour confondre les grimaces avec les grâces.
Les femmes ne doivent donner que ce qu'on leur dérobe.
Toute la nature est morte aux yeux de l'homme insensible : les trois belles saisons pour lui se renouvellent en vain, l'hiver est toujours dans son cœur. Son oreille n'est pas plus émue du rythme poétique que de la marche uniforme et lourde de la prose rampante. L'amour pour lui n'est pas un sentiment actif ; son âme, purement passive, aime sans désirs, jouit sans transports. C'est une tâche qui lui pèse, et dont il souhaiterait pouvoir s'exempter. Une femme n'est pour lui qu'une femme.
L'Amour est le peintre aimé des femmes, il flatte tous leurs portraits.
Si la perspective des amants n'était pas une chimère, ils seraient trop heureux.
Les oiseaux, il en existe une espèce bien curieuse ; ils ne sont jamais plus beaux que quand ils n'ont pas encore d'ailes. Ils se nourrissent de baisers, et font leur nid sur des lèvres de rose ; ils aiment beaucoup à être caressés : le plaisir seul peut les apprivoiser. S'ils s'aperçoivent qu'on les néglige, ils tombent en langueur, il y a même à craindre pour leur vie. À mesure que leur plumage croît, il faut avoir grand soin de le couper, ou les mettre en cage : l'ingratitude ou la légèreté est leur défaut. Leur ramage est plus séduisant que celui du rossignol, mais il en coûte cher à qui l'écoute trop longtemps. Ces oiseaux sont en grand nombre en ce monde, il y en a de plusieurs sortes : les uns ont la morsure du serpent ; les autres le fiel de la vipère ; ceux-ci, la serre de l'épervier : quelques-uns ont la candeur de la tourterelle, ce sont les plus fidèles et les plus rares. Mais hélas ! de tels hommes on n'en trouve plus de nos jours.
L'amour n'est jamais plus armé que quand il est nu.
La robe d'un notaire est pour les amours ce que sont pour les oiseaux ces épouvantails de haillons noirs ou rouges, placés de distance en distance au milieu des champs couverts de fruits mûrs, ou de grains prêts à être récoltés.
La nonchalance est un agrément que quelques femmes croient se donner.
Un mot en amour, souvent, est plus que la chose.
On a toujours trop de loisir pour aimer.
Si voulez-vous faire observer des limites à l'amour, ne lui en prescrivez point.
Pour prix de la liberté que les femmes nous ont ravie, elles nous laissent prendre quelques libertés.
La jalousie est une proche parente de l'amour.
Jadis est un adverbe aussi fréquemment employé par les vieillards, qu'il l'est peu par les femmes.
Les inconséquences du cœur tirent toujours à conséquence.
L'impossibilité n'est qu'un mot pour l'amour.
Vieillards, ne croyez pas qu'une jeune fille puisse, ainsi que l'hirondelle, vous ramener le printemps.
Le plus grand grief en amour est de n'en pas avoir.
L'amour donne du génie, ou y supplée.
Le cœur peut très bien tenir lieu de l'esprit, mais l'esprit ne tient pas toujours lieu du cœur.
Il n'est rien qui n'enlaidit plus une femme que de ne plus l'aimer.
II faut aimer et être aimé pour connaitre l'usage et sentir toute l'énergie de l'adverbe « encore » prononcé et répété avec exclamation pendant les instants les plus heureux et les plus courts de la vie !
Il n'est qu'une seule éloquence, celle du cœur, et elle s'apprend sans rhéteur.
L'amour est, pour ainsi dire, une électricité morale et physique tout à la fois, le courant passe ou ne passe pas.
En amour, les détails valent mieux que l'ensemble.
On pardonne rarement un désistement injustifié de dernière minute.
II est aussi aisé de déplaire quand on n'est pas aimé qu'il est aisé de plaire quand on est aimé.
Dans les affaires de cœur, délibérer et choisir, ne sont qu'une seule et même chose.
II faut qu'une femme ait beaucoup de défauts, ou qu'elle soit bien maladroite, pour que son amant s'en aperçoive.
La décence ajoute à la beauté, embellit la laideur, multiplie les désirs, double le bonheur, et en rend la jouissance plus durable. C'est le vernis de l'amour et le sel des plaisirs. Une femme qui y manque, n'entend pas ses intérêts.
Le corps est le meilleur ami de l'âme.
L'amour sème dans les conversations, il recueille dans les tête-à-tête.
Le contrat de mariage est un consentement réciproque de ne plus s'aimer !
La consonance de deux cœurs est douce et rare.
Qui console est bientôt aimé.
La différence de l'hymen et de l'amour n'est pas grande. Chez l'hymen, on consent de s'aimer, et on ne s'en embarrasse guère ; en amour, on s'aime et on ne consent à rien.
Prenez quelquefois un conseil de l'amour, mais ne lui en donnez jamais.
La complaisance est un mot que les maris devraient écrire mille fois dans leur maison et sur leur porte, et même sur leur front, qui dès lors ne serait plus en danger.
Il n'y a point de légères circonstances quand on aime.
L'amour est aveugle, si l'on veut qu'il fasse un choix, il le fera donc à tâtons.
Les chimères sont la nourriture ordinaire de l'amour.
Amant, étudie le caractère de ta maitresse, de cette science dépend ta liberté ou ton bonheur.
Si vous désirez faire éprouver toute la force du mot « captiver » à vos adorateurs, belles, ne leur faites pas sentir tout le poids des chaînes que vous leur imposez.
La candeur est une qualité précieuse et rare, compagne de la jeunesse, et rarement de l'âge viril. Ce n'est pas une vertu, mais quand on la possède, on est capable de toutes les vertus. Le couple le plus beau que l'on pourrait imaginer serait l'amour et la candeur réunis.
Les cadeaux sont des messagers adroits et puissants qui rapportent toujours de bonnes nouvelles.
Cache ta vie, nous disait Epicure ; cache ton jeu, nous dit l'amour.
On ne peut faire deux métiers également bien, ni servir deux maîtres à la fois.
La brouillerie est un petit mal pour un grand bien.
Pauvre hymen, tu dors paisiblement, mais le braconnier veille à ta porte, et épie ton gibier.
Ne vous embarquez pas sans une boussole, vous ne mouilleriez jamais au port.
La bourse d'un homme ouverte, le cœur d'une femme s'ouvre.
Le monde est une boule entre les mains du jeune amour, il la tourne et ballotte en tous sens.
Que de femmes bien peintes, bien dorées, bien chargées de pierreries, ressemblent aux tableaux d'un faux connaisseur qui ne frappent que par la bordure !
La bouche d'une femme acariâtre, c'est la boëte de Pandore.
Une femme belle, quand elle est bonne, c'est le chef-d'œuvre de la nature.
L'homme est un bloc au sortir des mains de la nature. Les femmes le façonnent, le polissent, et l'amour l'anime. Les femmes, au contraire, naissent toutes façonnées, mais quelquefois elles meurent aussi avant d'être animées.
La bibliothèque des amants ne doit pas être bien volumineuse, malheur à ceux qui ont le temps de lire !
Aimer est le besoin du cœur, toutes ses autres passions ne font que factices, l'amour seul lui est naturel.
L'amour porte trois besaces, deux devant lui, et une derrière. La première contient les désirs, elle est d'une ampleur considérable ; la seconde est très petite et très légère, c'est celle des plaisirs. La troisième est immense, et pèse beaucoup plus que les deux autres réunies ; l'amour la porte seule sur son dos, cette besace contient les regrets et le repentir.
Les femmes nous bercent pendant notre enfance, elles recommencent encore pendant notre jeunesse. Elles ont quelquefois même la complaisance de le faire dans notre vieillesse, mais ce n'est plus impunément.
Une belle femme est un meuble précieux et rare qui figure bien dans un salon ; il faut avoir soin de le placer devant un miroir, mais sachez qu'il existe beaucoup de contrefaçons.
Les promesses banales trouveront toujours des cœurs crédules.
La baliverne est un terme outrageant dont se servent les cœurs froids, pour exprimer ces riens charmants qu'ils ont le malheur de ne pouvoir goûter, et qui sont d'un si grand prix pour deux âmes éprises du même feu.
Il n'y a pas qu'au bal que l'on porte un masque, les hypocrites en porte un tous les jours.
Quittez-vous à l'amiable, amants, qui vous surprenez tous deux bâillant ; quittez-vous bien vite, on vous prendrait pour des époux, alors qu'on vous permet plutôt d'être volages.
On peut être assez imprudent pour oser passer un bail avec l'amour, mais il faudrait être fou pour y compter.
Le babil n'est supportable que dans la bouche d'une jolie femme.
Pour être aimé, il vaut mieux plaire qu'aimer.
Il n'est pas d'avocat plus éloquent que le cœur.
Le plus beau triomphe d'une belle est d'avoir rendu amoureux un avare.
L'apathie est la mort du cœur, l'antipathie lui est préférable !
Peu prévoyant sur les apparences, l'amour s'y arrête et s'en repent.
L'amour est tout à la fois son poison et son antidote.
Les femmes font sujettes à faire de l'anachronisme, quand on les interroge sur leur âge.
Si les plaisirs de l'amour n'étaient pas si courts, on n'aurait rien à envier aux dieux.
Une jolie femme ne peut avoir d'amis, tous les hommes la désirent.
L'amour, sans alliage, est peut-être aussi rare à trouver que l'or pur.
L'amour est un petit dieu qui bien souvent ne vole que d'une aile.
L'admiration est un sentiment dont les belles femmes nous dispensent volontiers.
Combien d'adieux en amour amènent de retours !
Tout ou rien est la devise de l'amour ! Son pauvre frère, l'hymen, n'a qu'un mot à y changer pour en faire la sienne : tout et rien.
Le genre humain est divisé en deux factions : les hommes font la guerre offensive ; les femmes ne doivent faire que la guerre défensive. L'amour excite, agace les deux partis, et on en vient aux mains. L'amour se met dans la mêlée, en secouant son flambeau, mais bien différent des autres combats, celui-ci, loin de détruire les combattants, ne sert qu'à les multiplier.
Le cœur des femmes est à la merci de leurs yeux et de leurs oreilles.
La témérité n'a plus besoin d'excuse depuis que les femmes l'ont érigée en vertu.