Les accidents imprévus étonnent les plus grands hommes.
Une mère ne change pas de fils comme une coquette d'amants.
Déplorer les faits est plus facile que de les justifier.
Les traîtres sont odieux à ceux mêmes qu'ils servent.
L'esprit de sévérité rend amer jusqu'au bien qu'il fait !
L'ivresse produit des querelles qui se bornent rarement aux injures.
Vivre, c'est vieillir, et cesser de vieillir, c'est cesser de vivre.
Une méchante paix est pire que la guerre.
L'éloignement augmente le prestige.
On croit plus aisément ce que l'on ne comprend pas.
On délibère lorsqu'on ne saurait feindre ; on décide quand on ne peut se tromper.
L'animal même sauvage, quand on le tient enfermé, oublie son courage.
Les plus grandes inimitiés sont entre proches parents.
L'exercice a produit l'adresse, et de l'adresse est née la grâce.
Fermer sa porte à un homme, quel qu'il soit, est un crime.
Les princes combattent pour la victoire, les compagnons pour le prince.
On est plus prompt à répondre à l'injure qu'au bienfait, parce que la reconnaissance est un fardeau et la vengeance un profit.
Du moment qu'on a de l'inclination pour quelqu'un, on interprète tout en sa faveur.
On juge qu'un homme est capable des grandes choses par l'attention qu'il apporte aux plus petites.
Tous ceux qui adoptent le projet d'une grande entreprise doivent examiner si ce projet est utile, glorieux pour eux-mêmes, d'une exécution facile, ou du moins praticable. On doit considérer aussi celui qui le donne, s'il partage les dangers de l'entreprise qu'il conseille, et en cas que le succès la couronne, à qui en reviendra le plus d'honneur.
Le propre de l'esprit de l'homme est de haïr ceux qu'il offense.
Le plus sage des hommes, Socrate, avait bien raison d'affirmer que si l'on ouvrait l'âme des tyrans, on y verrait mille traits aigus qui la déchirent ; que la cruauté, la débauche, l'injustice, font sur l'âme ce que les fouets font sur le corps.
L'oisiveté produisit toujours la licence et la discorde.
II est dans le cœur des méchants de haïr ceux qu'ils ont offensés.
Une mort honorable est préférable à une vie honteuse.
De l'étude de la philosophie on recueille la juste mesure qui fait la sagesse.
La témérité qui se précipite à travers les écueils y cherche une mort ambitieuse.
Un caractère prompt à la haine est d'autant plus implacable qu'il est plus dissimulé.
Les coupables doivent porter la peine de leurs fautes.
La postérité distribue à chacun l'honneur mérité.
Aucune douleur n'aura assez de force pour m'arracher la vérité.
La finesse de l'esprit n'empêche pas les perplexités de son jugement.
L'expérience de la bonne et de la mauvaise fortune aguerrit contre la crainte.
Il y aura des vices, tant qu'il y aura des hommes.
Vieillir est aussi naturel que vivre.
Il est dans la nature humaine de haïr ceux que l'on a lésés.
L'intérêt personnel est le poison de tout sentiment vrai.
Les vieillards s'amusent toujours à rapprocher le passé du présent.
La modération des désirs enrichit.
Une femme qui a perdu sa pudeur n'a plus rien à refuser.
Les bienfaits qui deviennent trop grands sont payés de haine.
Les bienfaits sont agréables tant que l'on croit pouvoir s'acquitter.
La vengeance n'est pas le remède au mal.
Qui menace, avertit.
Du mépris de la réputation naît celui de la vertu.
L'homme ne peut souffrir ni une entière liberté, ni une entière servitude.
Tout favorise le vainqueur, tout est contraire au vaincu.
La foi, la liberté et l'amitié sont les principaux biens de l'âme de l'homme.
C'est le plus réjoui qui porte le deuil le plus ostensible.
Pour devenir le maître, il faut agir en esclave.
Le dédain de la renommée augmente le renom.
Mépriser la renommée, c'est mépriser les vertus.
On impose, à distance, plus de respect.
S'irriter d'un reproche, c'est reconnaître qu'on l'a mérité.
De bonnes mœurs font plus d'effet là-bas, qu'ailleurs de bonnes lois.
Rare félicité des temps, où il est permis de penser ce qu'on veut, et de dire ce qu'on pense !