Bien souvent un exilé n'a pas d'amis, et ce malheur est bien plus cruel que l'exil même.
Garde-toi, dans ta colère, de reprocher à l'indigent la pauvreté qui flétrit l'âme. Les dieux font pencher comme il leur plaît la balance : souvent ils laissent nu celui qu'ils avaient comblé de biens.
La fortune peut prodiguer ses faveurs au plus méchant des hommes : il est peu de mortels à qui les dieux aient accordé la vertu.
Ne fonde pas ta gloire sur les richesses et la puissance : ces avantages ne t'appartiendraient pas, et seraient toujours du ressort de la fortune.
Rien de plus difficile à connaître que l'homme faux. Avec un peu d'habileté, on découvre aisément le mélange de l'or, mais on ne distingue pas de même l'ami perfide qui porte la bienveillance sur le front et la fourberie dans le cœur.
On ne manque jamais d'amis à table, mais on en trouve peu dans les moments difficiles de la vie.
Quelque projet qui se présente à ton esprit, consulte-toi deux et trois fois. Quand on agit avec précipitation, on ne peut éviter le reproche.
Sois prudent. Que le secret qui t'est confié reste enseveli dans ton cœur ; oublie même que tu l'as entendu.
Préfère toujours la pauvreté dans le sein de la justice à l'abondance que procure l'iniquité.
L'âme du sage est toujours constante ; elle lutte avec un courage égal contre le malheur et contre la prospérité.
Chacun honore le riche, méprise le pauvre ; c'est là l'esprit de tous les hommes.
Toutes les vertus sont comprises dans la justice, si tu es juste, tu es homme de bien.
Crains l'ennemi qui cherche à te rassurer par des paroles douces et agréables.
L'orgueilleux se vante, s'élève, et veut en imposer. Sait-il comment le jour finira pont lui ? Sait-il dans quel état la nuit va le trouver ?
Le sage ne doit jamais perdre le calme de l'âme. Ne te laisse point abattre par l'infortune ; ne triomphe pas imprudemment dans la prospérité.
Un homme sûr vaut son pesant d'or et d'argent.
Tout mortel a fait du bien, tout mortel a fait du mal : nul ne peut se vanter d'être parfaitement sage.
On n'attelle pas de force à un char, on n'attire pas violemment à l'amour.
Modère ta passion, que ton langage ait toujours la douceur du miel.
Respecte toujours tes amis, et garde-toi des serments perfides.
Le vin agit également sur le fou et sur le sage : bu sans règle, il leur rend l'esprit léger.
N'use jamais, envers personne, de violence et de mauvais traitements.
Fais du bien, et l'on t'en fera.
La jeunesse rend la raison légère et jette souvent le cœur de l'homme dans l'erreur.
Sache plier ton caractère à celui de tes divers amis, prends l'esprit de chacun.
Pour celui qui boit du vin avec modération, le vin n'est pas un mal, mais un bien.
La justice comprend en soi toutes les vertus. Celui-là est bon qui est juste.
Préfère une vie honnête, dans une fortune médiocre, à des richesses injustement acquises.
Il faut fuir l'homme méchant comme un port dangereux.
Garde-toi de t'ouvrir de tes desseins à tous tes amis indifféremment. Bien peu, dans le nombre, ont un cœur fidèle.
Ne fréquente point les mauvais ; ne t'attache qu'aux bons ; avec eux mange et bois, près d'eux seuls consens à t'asseoir ; cherche à plaire à ceux dont la puissance est grande.
Zeus lui-même, soit qu'il fasse tomber la pluie, soit qu'il la retienne, ne contente pas tous les hommes.
Ce qui est beau, on l'aime ; ce qui n'est pas beau, on ne peut l'aimer.
L'homme de bon sens, même s'il est lent, atteint un âge agile.
Il est plus facile de faire d'un bon un méchant que d'un méchant un bon.
Le mal est facile, le bien demande beaucoup d'efforts.
C'est l'amour des richesses qui cause la folie des hommes et leur perversité.
Le chagrin causé par le mal d'autrui est passager.
Une sage lenteur a raison de la hâte.