Les 67 pensées et citations de Virginia Woolf :
Rien n'est aussi étrange quand on aime que la complète indifférence des autres gens.
La beauté, c'est la bonté ; c'est la mer sur laquelle nous flottons.
Pourquoi penser dans un monde où l'instant présent existe ?
Aucun de nous n'est complet en lui seul.
Calme et solitude, voilà le seul élément dans lequel l'esprit se sente libre !
Que c'est agréable de n'être plus jeune ! Agréable de ne plus se préoccuper de ce que pensent les gens ! On peut vivre à sa guise... quand on a soixante-dix ans !
Je n'ai jamais détesté personne. Mon cœur est plein d'amour, mon cœur est plein de bonté.
On ne peut ni bien penser, ni bien aimer, ni bien dormir, si on n'a pas bien dîné.
La beauté du monde, qui doit si vite périr, a deux côtés, l'un de rire, l'autre d'angoisse, coupant le cœur en deux.
On n'a pas trop de temps pour se faire une situation.
Quand on est très jeune l'ignorance nourrit l'espoir.
Loin de briser la solitude fondamentale de l'être, le mariage l'accroît de celle de l'autre.
Hormis l'amour physique qui n'est que la satisfaction de l'instinct procréateur, il ne peut y avoir d'amour heureux. Dépareillés, solitaires, l'homme et la femme poursuivent isolément leur rêve sans se rejoindre autrement qu'entre les actes et dans l'affrontement.
Laissez vivre votre âme, c'est la seule vie qui en somme ne soit pas un attrape-nigaud.
J'aime les conversations d'hommes réunis dans les clubs ou dans les bars ; les paroles échangées dans la mine par des travailleurs à demi nus ; l'individu complètement dénué de prétentions, et sans autre but dans la vie que son dîner du soir, l'amour, l'argent, c'est-à-dire sans grandes espérances, sans idéal, sans rien de supérieur, et dont la seule ambition est de se débrouiller sans trop d'ennuis.
Je reste paresseusement au lit des jours entiers. Je dîne en ville, j'ouvre la bouche pour bâiller, comme un cabillaud. Je ne prends pas la peine de terminer mes phrases, et mes actions, le plus souvent si incertaines, acquièrent une précision toute mécanique.
Le Temps, ce pâturage ensoleillé où s'étale la lumière dansante. Le Temps, cette étendue plate comme les champs à midi, soudain se creuse, se change en gouffre. Le Temps s'écoule comme un lourd liquide s'égoutte hors d'un verre, laissant un dépôt.
L'intolérance offre son aide, mais c'est le pouvoir qu'elle désire ; brutale, elle écarte de son chemin les dissidents, les mécontents, mais elle accorde ses grâces à ceux qui, l'adorant, reçoivent d'elle, avec soumission, la lumière de leurs propres yeux.
L'argent, sujet sordide s'il en est, qui joue un rôle si capital dans notre destin, n'est plus sordide mais tragique quand sont en question non pas l'aisance et le statut social, mais l'honneur, la sincérité, la vie même.
Chacun doit bâtir son propre monde et lutter seul.
Je veux la solitude pour y déposer en paix mes possessions.
L'âme s'amuse d'un rien alors même que la mort s'en vient.
La beauté est partout, et la bonté n'est qu'à deux doigts de la beauté.
Nous, qui sommes des hommes et des femmes ordinaires, rendons grâce à la nature pour sa générosité en faisant bon usage de tous les sens dont elle nous a dotés ; sachons faire varier notre humeur ; tournons-nous de ce côté, puis de celui-là vers la chaleur et sachons profiter pleinement, avant que le soleil ne se couche, des baisers de la jeunesse et des échos d'une belle voix chantant Catulle. Chaque saison est aimable, tout comme les jours pluvieux et les jours ensoleillés, le vin rouge et le vin blanc, la compagnie et la solitude.
Le sommeil, ce frein déplorable aux joies de la vie, peut s'emplir de rêves.
La seule vie qui soit passionnante est la vie imaginaire.
L'amour, la haine, la paix : voilà les trois émotions qui forment la trame de la vie humaine.
Nous devrions prendre la route sans idée définie de l'endroit où nous allons passer la nuit, ni de la date de notre retour ; seul importe le chemin. Plus essentiel encore, quoique ce soit un bonheur des plus rares, nous devrions, avant de nous mettre en route, tenter de trouver un compagnon de voyage qui nous ressemble et à qui nous pourrons dire tout ce qui nous vient à l'esprit. Car nous ne saurions goûter notre plaisir sauf à le partager.
La vie est un rêve, c'est le réveil qui nous tue.
Il est des gens qui, quand ils voyagent, se couvrent soigneusement par le silence et le soupçon. Ils veulent qu'on leur serve à dîner la même nourriture que chez eux. Ils trouvent à redire à tout ce qu'ils voient, à toutes les façons de faire, à moins que cela ne ressemble à ce qu'ils trouvent dans leur propre village. Ils ne voyagent que pour pouvoir s'en retourner.