À ma pauvre mère, de Louis de Veyrières.
Titre : À ma pauvre mère.
Recueil : Les poèmes et sonnets de famille (1869)
La vie est un sombre esclavage :
Quittant le seuil de tes aïeux,
Tu t'affranchis d'un long servage
Et tu pris ton vol vers les cieux !
Pour moi ce fut comme un veuvage ;
Mais toujours des songes pieux
Me ravirent près du rivage
Où tu charmais encor mes yeux !
Ma mère, douleur imprévue !
Cette nuit, je ne t'ai point vue,
Et souffre autant qu'à ton trépas !
Maintenant seul, triste, je veille,
Ou dors sans repos, ô merveille,
Quand de toi je ne rêve pas !
Louis de Veyrières