Titre : Le rendez-vous d'autrefois.
Recueil : Les nouvelles poésies (1829)
J'espère encor : c'est l'unique plaisir 
Que peut goûter ma malheureuse flamme, 
Au rendez-vous tu ne dois plus venir, 
Mais je t'attends pour consoler mon âme.
Je dis aux lieux où tu t'assis souvent : 
Elle était là recevant mes caresses ; 
Elle était là s'enivrant tendrement 
De mon amour, de mes folles ivresses !
Mais quel ennui, quelle affreuse douleur 
Troublent cette âme où tu régnais sans crainte ! 
La mort, la mort commence par le cœur, 
Un doux murmure est son unique plainte.
Des pas légers viennent troubler mon cœur... 
As-tu pitié de mes tourments extrêmes ? 
Est-ce bien toi, Néris, mon seul bonheur ! 
Cruelle erreur ! c'est deux autres nous-mêmes.
Il a passé ce siècle de douleur ; 
Adieu Néris, adieu toi que j'adore ! 
Demain, demain, soulageant mon malheur, 
Je reviendrai pour t'espérer encore.
Claude-Charles Pierquin de Gembloux