Quand l'hiver fait pleurer les grands troncs jaunissants,
Qu'un vent humide et froid passe dans les ramées,
Par légers tourbillons les feuilles bien-aimées
Délaissent aussitôt les arbres gémissants.
Mais lorsque les beaux jours, les midis caressants
Couvrent de rayons d'or les tiges ranimées,
Les feuilles à l'envi fraîches et parfumées
Reparaissent autour des rameaux verdissants.
Voilà bien les amis, ou ceux qu'ainsi l'on nomme !
On les voit tour à tour s'envoler loin de l'homme
Sur lequel a soufflé le vent froid du malheur.
Que des soleils nouveaux, une saison plus douce,
Éloignent de son ciel l'hiver de la douleur,
Un feuillage d'amis autour de lui repousse.