Les gens maniérés sont presque toujours froids et faux.
L'amour, avec des manières, est un dieu ; sans manières, c'est une bête.
Le vice des flatteurs est qu'ils applaudissent au mal aussitôt qu'au bien.
L'espérance, lorsqu'elle n'est pas douteuse, est un plaisir qui ne le cède guère à la jouissance.
Les talents font l'homme de mérite, comme les vertus font l'homme de bien.
Discuter sérieusement une opinion avec un sot, c'est porter une lanterne devant un aveugle.
Il faut tuer le temps avant que le temps nous tue.
Le caractère d'un flatteur est de renoncer à la vérité par politesse et sans scrupule.
La morale enseigne à modérer ses passions, à cultiver ses vertus et à réprimer ses vices.
Il vaut mieux ne rien dire que de dire des petitesses.
N'osant accuser la Providence, nous déchargeons notre mauvaise humeur sur les créatures.
Ceux que la fortune favorise la regardent comme une récompense de leur mérite.
Le principal emploi de la morale est de donner des préceptes pour régler ses passions, et de détromper la raison des erreurs de son imagination et de ses sens.
L'homme malheureux, lorsqu'il paraît pensif, écoute son âme qui se déchire.
Quand les louanges sont fines, elles séduisent jusqu'aux plus austères.
C'est louer les gens grossièrement que de les louer en face.
Le bonheur d'autrui est un poison pour l'envieux.
Le génie ne garantie pas des misères de la vie.
Ne faites jamais couler de larmes, un dieu vengeur en compte les gouttes.
La complaisance fondée sur le tempérament et l'éducation est la plus sûre et la plus égale.
S'efforcer d'être plaisant, c'est le vrai moyen de ne pas l'être.
Le doute est le commencement de la science.
La misère dompte le cœur le plus fier, et le plus superbe.
La saine philosophie n'a d'autre but que le contentement et la tranquillité de l'esprit.
La philosophie est l'étude de la nature et de la morale fondée sur la raison.
Le chemin de la gloire est parsemé de ronces et d'épines.
La foi est la première de toutes les vertus, mais la charité est plus parfaite.
L'homme ne doit haïr personne, mais il ne doit aimer que les vertueux.
Il n'y a pas d'ennemi plus à craindre que celui qu'on ne craint pas.
L'espérance donne de la joie, dit l'Apôtre ; mais lorsqu'elle est différée, dit le Sage, elle afflige l'âme.
Les pensées sont les images des choses, comme les paroles sont les images des pensées.
Il vaut mieux ne rien faire que de faire des riens : ne rien faire, c'est tout au plus paresse, mais faire des riens, c'est pusillanimité.
La curiosité indiscrète marque presque toujours quelque légèreté d'esprit.
Le vieillard qui ne peut plus prendre de plaisirs les condamne chez les autres.
Il faut que notre empressement à bien user du temps égale la vitesse avec laquelle il s'écoule.
La solitude vaut mieux que la compagnie d'un sot.
La solitude est un asile contre les passions.
Savoir se taire à propos est un plus grand avantage que de savoir bien parler.
La confiance d'un secret nous flatte, parce que c'est une marque qu'on nous croit prudents.
La sagesse perce par les rayons de sa vérité les ténèbres les plus profonds de l'âme, et les dissipe.
Un homme religieux traite avec la divinité comme avec un ami ; le superstitieux, comme un esclave avec son despote.
La religion se persuade et ne se commande pas : plus on fera de violence pour faire embrasser une religion, plus on fera douter de sa vérité.
La religion ne doit pas être moins chère parce qu'elle a des membres qui la défigurent.
Entre gens d'honneur, la parole est un contrat.
La science des égards est la science de la politesse et l'âme de la société, elle fait qu'on rend à chacun ce qui lui appartient.
La perfection d'une chose consiste dans son essence ; il y a des scélérats parfaits, comme il y a des hommes d'une parfaite probité.
La pauvreté mène au travail comme un maître dur, mais raisonnable.
La patience adoucit les amertumes de la vie.
Tout l'agrément des bons offices dépend de la manière dont ils sont mis en œuvre.
Obliger de bonne grâce, c'est obliger doublement.