Un jour vient où, à force de raideur, plus rien n'émerveille, tout est connu, la vie se passe à recommencer. C'est le temps de l'exil, de la vie sèche, des âmes mortes. Pour revivre, il faut une grâce, l'oubli de soi ou une patrie.
Changer les choses de place c'est le travail des hommes. Il faut choisir de faire cela ou rien.
La vérité, comme la lumière, aveugle. Le mensonge, au contraire, est un beau crépuscule, qui met chaque objet en valeur.
Il vient toujours un moment où l'on a trop vu un paysage, de même qu'il faut longtemps avant qu'on l'ait assez vu.
La tentation commune à toutes les intelligences : le cynisme.
On croit difficilement aux fléaux lorsqu'ils vous tombent sur la tête.
Vouloir dominer quelqu'un, c'est souhaiter la stérilité, le silence ou la mort de ce quelqu'un.
Il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser.
Le chemin importe peu, la volonté d'arriver suffit à tout.
Plus la vie est exaltante et plus absurde est l'idée de la perdre.
La plaie qu'on gratte avec tant de sollicitude finit par donner du plaisir.
Il est plus facile de mourir de ses contradictions que de les vivre.
Il y a un temps pour vivre et un temps pour témoigner de vivre.
La vie ordinaire est la moyenne de tous nos crimes possibles.
On se fatigue de la pitié quand la pitié est inutile.
Le devoir est auprès de ceux qu'on aime.
La terre serait une cage splendide pour des animaux qui n'auraient rien d'humain.
Connaissez-vous beaucoup d'hommes « aimants » qui refuseraient une jolie femme s'offrant ?
Nous n'avons pas le temps d'être nous-mêmes, nous n'avons que le temps d'être heureux.
Au cinéma de quartier, on vend des pastilles de menthe où est écrit : « M'épouserez-vous un jour ? » « M'aimez-vous ? » Et les réponses : « Ce soir », « Beaucoup », etc. On les passe à sa voisine qui répond de la même manière. Des vies s'engagent sur un échange de pastilles de menthe.
Ne pas aimer les autres, c'est s'aimer trop soi-même.
Il faut savoir se prêter au rêve lorsque le rêve se prête à nous.
Il n'y a pas d'amour de vivre sans désespoir de vivre.
Tout le malheur des hommes vient de l'espérance.
Faire souffrir est la seule façon de se tromper.
Tout le monde ment ; bien mentir, voilà ce qu'il faut.
La vie est courte et c'est péché de perdre son temps. Je suis actif, dit-on.
Il n'y a pas de limites pour aimer, et que m'importe de mal étreindre si je peux tout embrasser.
L'amour, c'est tout donner, tout sacrifier sans espoir de retour.
Un homme est toujours la proie de ses vérités.
Il n'y a que l'amour qui nous rende à nous-mêmes.
Vivre, c'est ne pas se résigner.
Tout homme est un criminel qui s'ignore.
Une attitude saine comprend aussi des défauts.
De toutes les gloires, la moins trompeuse est celle qui se vit.
L'homme est cette force qui finit toujours par balancer les tyrans et les dieux.
Il y a seulement de la malchance à n'être pas aimé ; il y a du malheur à ne point aimer.
Je dois m'occuper d'être heureux.
Le terrorisme est un crime qu'on ne peut excuser.
Il faut mettre ses principes dans les grandes choses, aux petites la miséricorde suffit.
Une législation trop sévère va à l'encontre de son propre but.
Le naturalisme ne vaut que par ce qu'il ajoute à la vie.
Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde.
La vérité jaillira de l'apparente injustice.
Il faut bien que vieillesse se passe.
La joie est une brûlure qui ne se savoure pas.
Il vaut mieux être mal mariée que de souffrir de la passion.
Le malheur c'est comme le mariage, on croit qu'on choisit et puis on est choisi.
Quand nous serons tous coupables, ce sera la démocratie.
Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume.