Les 28 pensées et citations d'Albert Samain :
Mon cœur, tremblant des lendemains, est comme un oiseau dans tes mains qui s'effarouche et qui frissonne. Il est si timide qu'il faut ne lui parler que pas trop haut pour que sans crainte il s'abandonne.
Il est des heures d'agonie où l'on rêve la mort bénie au long d'une étreinte infinie.
Il est des soirs d'amour subtil, des soirs où l'âme, semble-t-il, ne tient qu'à peine par un fil.
La parole a des notes d'or ; le silence est plus doux encor, quand les cœurs sont pleins jusqu'au bord.
Je veux au bord de l'eau, ô bien-aimée, à ta lèvre d'amour boire un peu de ton âme.
Rien n'est doux comme l'agonie de la lèvre à la lèvre unie dans la musique indéfinie.
Les amants, dont l'âme au firmament s'abîme, enivrés de la nuit transparente et sublime, parfois ferment les yeux et soudain, ô douceur ! Retrouvent tout le ciel étoilé dans leur cœur.
Nous irons, si tu veux, jusqu'au soir, à pas lents, bercer l'été qui meurt dans nos cœurs indolents.
Viens, que je cueille sur tes dents la fleur de ton baiser !
Ta voix me sonne au cœur comme un chant dans le soir.
Blotti comme un oiseau frileux au fond du nid, je songe à l'infini.
Ces beaux yeux que j'implore, quand tu les ouvres, c'est comme un ciel à l'aurore.
Ton souvenir est comme un livre bien aimé, qu'on lit sans cesse, et qui jamais n'est refermé.
Prends garde, il est des cœurs trop tendres pour l'amour. Toute âme devient folle à l'odeur de la femme. Prends bien garde !
Depuis qu'elle est entrée en riant dans ma vie, je souffre !... Toute paix d'autrefois m'est ravie... D'abord, ce fut charmant ; les jours passaient légers, on eût dit une abeille à travers mes vergers. Puis l'aimant, je voulus être beau pour lui plaire, quant, tout à coup, saisi de trouble et de colère, je vis que j'étais laid !
Ce soir, je veux me fondre sous tes dents comme un fruit, tant je t'aime !
Mon cœur est un enfant qui désespère et crie.
Quand vous devenez pessimiste, regardez une rose.
Le reproche est bavard ; la rancune égoïste.
Mon Âme est une infante en robe de parade.
Mon orgueil est ma vie, et mon royal trésor.
Le repos succède aux travaux des longs jours.
Rien jamais n'est plus grand que notre misère !
Les heures de la nuit sont filles de la peur.
Il est des nuits de doute où l'angoisse vous tord.
Il est d'étranges soirs où les fleurs ont une âme.
Lèvres ! Baiser qui meurt, baiser qui mord ; lèvres, lit de l'amour profond comme la mort !
Il est des soirs de rancœur où la fontaine du cœur est si pleine !