Ces beaux yeux que j'implore, quand tu les ouvres, c'est comme un ciel à l'aurore.
Albert Samain ; Polyphème (1904)
Ces beaux yeux que j'implore, quand tu les ouvres, c'est comme un ciel à l'aurore.
Ton souvenir est comme un livre bien aimé, qu'on lit sans cesse, et qui jamais n'est refermé.
Prends garde, il est des cœurs trop tendres pour l'amour. Toute âme devient folle à l'odeur de la femme. Prends bien garde !
Depuis qu'elle est entrée en riant dans ma vie, je souffre !... Toute paix d'autrefois m'est ravie... D'abord, ce fut charmant ; les jours passaient légers, on eût dit une abeille à travers mes vergers. Puis l'aimant, je voulus être beau pour lui plaire, quant, tout à coup, saisi de trouble et de colère, je vis que j'étais laid !
Ce soir, je veux me fondre sous tes dents comme un fruit, tant je t'aime !
Mon cœur est un enfant qui désespère et crie.
Quand vous devenez pessimiste, regardez une rose.
Le reproche est bavard ; la rancune égoïste.
Mon Âme est une infante en robe de parade.
Mon orgueil est ma vie, et mon royal trésor.
Le repos succède aux travaux des longs jours.
Rien jamais n'est plus grand que notre misère !
Les heures de la nuit sont filles de la peur.
Il est des nuits de doute où l'angoisse vous tord.
Il est d'étranges soirs où les fleurs ont une âme.
Lèvres ! Baiser qui meurt, baiser qui mord ; lèvres, lit de l'amour profond comme la mort !
Il est des soirs de rancœur où la fontaine du cœur est si pleine !