Les 133 pensées et citations d'Alphonse Karr :
La femme aime plus à être aimée qu'elle n'aime véritablement elle-même. Son cœur ne s'embrase pas d'un feu spontané, il ne s'allume qu'au contact du cœur flagrant de l'homme.
Le pays a été saisi depuis un certain nombre d'années d'une fièvre de bavardage inouïe dans les fastes de la sottise humaine. Tout le monde veut parler, on a recours pour cela à des subterfuges incroyables. Tout le monde converse en même temps, et personne ne se comprend.
Sous prétexte de protéger certaines industries, on protége en France certains industriels.
À la maison, au charme d'être belle, la femme est encore plus belle pour ne charmer qu'un.
L'homme exagère sa force et son courage, comme la femme exagère sa faiblesse et sa timidité.
Une fois pour toutes, je vous le déclare hautement, je n'aime que ceux qui m'aiment.
La musique commence où la poésie finit.
Je vois bien que l'homme perfectionne tout autour de lui, mais je ne vois pas qu'il se perfectionne lui-même.
Une femme sage reste sage quelquefois, par cela seul qu'elle l'a été longtemps.
Le bonheur n'est pas une rose bleue, le bonheur est l'herbe des pelouses, le liseron des champs, le rosier des haies, un mot, un chant, n'importe quoi.
On en est arrivé, par haine de l'esprit, à appeler esprit l'absence de bon sens, et à appeler bon sens l'absence d'esprit.
Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ; chez elle, elle est tout le bouquet.
On n'adore la plupart des femmes que faute de les pouvoir aimer.
Les yeux noirs sont plus vifs qu'expressifs, ils expriment profondément ce qu'ils disent mais ils ne peuvent tout dire. Ils sont semblables à un instrument mélodieux qui n'aurait que quelques notes. Les yeux bleus au contraire expriment toutes les nuances, même les plus délicates et les plus insaisissables ; c'est un instrument mélodieux et harmonieux qui possède tous les tons et les demi-tons.
Pour plaire aux femmes, tout le monde s'épuise en compliments. On n'attaque la place que par un côté ; il y a avantage à se présenter du côté qui n'est pas attaqué, et par conséquent pas défendu. D'ailleurs les femmes, avant tout, veulent plaire ; elles n'ont rien à faire près de ceux qui les trouvent adorables, et qui se récrient à chacun de leurs gestes, à chacune de leurs paroles. Mais si un homme ne les admire pas sans restriction, c'est celui-là qu'elles veulent charmer, et s'il ne se rend pas de suite, il a beau jeu, et peut faire une bonne capitulation.
Le premier attrait de l'amour est la nouveauté, presque tous les amours meurent avec elle, car alors il n'y a plus rien, la nouveauté n'est plus ; l'habitude n'est pas encore, mais si l'amour survit à cette crise, et devient une habitude, il ne meurt plus.
Il y a toujours dans l'amour beaucoup d'illusion et de curiosité : — Quand on a exprimé le jus d'un limon, que ce soit dans une limonade ou pour s'en laver les mains, on jette également l'écorce.
L'ami d'une femme peut, à la faveur d'un moment et d'une occasion, devenir son amant ; mais l'homme qu'elle n'a jamais vu a mille fois plus de chances favorables que lui pour réussir.
Par la lecture, on s'absente de soi-même et de sa propre vie.
Le langage de l'amour a une si douce musique qu'on n'est pas exigeant pour les paroles.
L'amour, c'est le parfum de l'âme qui s'épanouit.
La femme est un animal qui s'habille, babille et se déshabille.
J'aime la fleur, comme l'oiseau qui chante, et le bleu de vos yeux comme le bleu du ciel.
L'amour est une chasse où le chasseur doit se faire poursuivre par le gibier.
La mélancolie est la chaîne qui lie la fin de l'homme à son commencement.
Dans la vie commune, une femme doit s'appuyer sur un homme un peu plus grand qu'elle.
L'amour, la seule passion qui cherche son bonheur dans celui d'un autre.
Travailler à soixante-dix ans ! Oh ! non, j'aimerais mieux mendier par les rues.
Il n'y a que les gens qui aiment qui comprennent les saintes délicatesses de la chasteté.
On va vite en amour, surtout quand on va seule !