Les femmes vont au but par le chemin le plus court, parce que leurs regards s'attachent, en général, à ce qu'elles ont sous la main.
Arthur Schopenhauer - Œuvre : Les aphorismes sur la sagesse dans la vie (1886)
Les femmes vont au but par le chemin le plus court, parce que leurs regards s'attachent, en général, à ce qu'elles ont sous la main.
Le regard des hommes dépasse, sans s'y arrêter, les choses qui lui crèvent les yeux.
Les femmes ne voient dans les choses que ce qu'il y a réellement ; les hommes, sous le coup de leurs passions excitées, grossissent les objets, et ils se peignent des chimères.
La nature, en refusant la force aux femmes, leur a donné, pour protéger leur faiblesse, la ruse en partage. De là leur fourberie instinctive et leur invincible penchant au mensonge.
La jeunesse sans beauté a toujours de l'attrait, la beauté sans jeunesse en a peu.
La fidélité dans le mariage est artificielle pour l'homme, et naturelle à la femme.
L'homme est toujours en quête d'autres femmes, la femme elle reste fidèlement attachée à un seul homme ; car la nature la pousse instinctivement et sans réflexion à conserver près d'elle celui qui doit nourrir et protéger la petite famille.
L'homme est par nature porté à l'inconstance dans l'amour, et la femme à la fidélité. L'amour de l'homme baisse d'une façon sensible à partir de l'instant où il a obtenu satisfaction.
L'amour rend aveugle sur les incompatibilités. S'il en résulte un mariage, ce mariage sera nécessairement très malheureux.
Tout amour vulgaire ou éthéré a sa source dans l'instinct sexuel.
Les heures s'écoulent d'autant plus rapides qu'elles sont plus agréables, d'autant plus lentes qu'elles sont plus tristes, parce que ce n'est pas la jouissance qui est positive, c'est la douleur, c'est elle dont la présence se fait sentir.
L'ennui nous donne la notion du temps, la distraction nous l'ôte.
L'homme ne vit que dans le présent, qui fuit irrésistiblement vers le passé, et s'abîme dans la mort : sauf les conséquences qui peuvent rejaillir sur le présent, et qui sont l'œuvre de ses actes et de sa volonté, sa vie d'hier est complétement morte, éteinte.
Tout bonheur en cette vie n'est que chimère, la souffrance seule est réelle.
Le bonheur est toujours dans l'avenir ou dans le passé, et le présent est comme un petit nuage sombre que le vent promène sur la plaine ensoleillée ; devant lui, derrière lui, tout est lumineux, lui seul jette toujours une ombre.
La vie est une tâche dont il faut s'acquitter laborieusement.
Le sommeil est pour l'ensemble de l'homme ce que le remontage est à la pendule.
Chaque matin est une petite jeunesse, chaque coucher avec sa nuit de sommeil une petite mort.
Quand on veut vivre parmi les hommes, il faut laisser chacun exister et l'accepter avec l'individualité, quelle quelle soit, qui lui a été départie.
Personne ne peut sortir de son individualité.
On ne parviendra jamais à faire d'un imbécile né un penseur.
Qui critique les autres travaille à son propre amendement.
Autant les hommes ont peu d'aptitude et de curiosité pour les vérités générales, autant ils sont avides de vérités individuelles.
La dissimulation est innée chez la femme, chez la plus fine comme chez la plus sotte.
Ma philosophie ne m'a rien rapporté, mais elle m'a beaucoup épargné.
Toutes les richesses ne sauraient satisfaire un caractère avide, envieux et méchant.
Un homme d'esprit, dans la solitude la plus absolue, trouve dans ses propres pensées et dans sa propre fantaisie de quoi se divertir agréablement, tandis que l'être borné aura beau varier sans cesse les fêtes, les spectacles, les promenades et les amusements, il ne parviendra pas à écarter l'ennui qui le torture.
Une santé parfaite, voilà un avantage que nul rang, nulle richesse ne sauraient remplacer.
Un mendiant bien portant est plus heureux qu'un roi malade.
La santé par-dessus tout l'emporte sur les biens extérieurs.