L'amour rend aveugle sur les incompatibilités. S'il en résulte un mariage, ce mariage sera nécessairement très malheureux.
Tout amour vulgaire ou éthéré a sa source dans l'instinct sexuel.
Les heures s'écoulent d'autant plus rapides qu'elles sont plus agréables, d'autant plus lentes qu'elles sont plus tristes, parce que ce n'est pas la jouissance qui est positive, c'est la douleur, c'est elle dont la présence se fait sentir.
L'ennui nous donne la notion du temps, la distraction nous l'ôte.
La vie ne se présente nullement comme un cadeau dont nous n'avons qu'à jouir, mais bien comme un devoir, une tâche dont il faut s'acquitter à force de travail.
L'homme ne vit que dans le présent, qui fuit irrésistiblement vers le passé, et s'abîme dans la mort : sauf les conséquences qui peuvent rejaillir sur le présent, et qui sont l'œuvre de ses actes et de sa volonté, sa vie d'hier est complétement morte, éteinte.
Tout bonheur en cette vie n'est que chimère, la souffrance seule est réelle.
Le bonheur est toujours dans l'avenir ou dans le passé, et le présent est comme un petit nuage sombre que le vent promène sur la plaine ensoleillée ; devant lui, derrière lui, tout est lumineux, lui seul jette toujours une ombre.
La vie est une tâche dont il faut s'acquitter laborieusement.
Le sommeil est pour l'ensemble de l'homme ce que le remontage est à la pendule.
Chaque matin est une petite jeunesse, chaque coucher avec sa nuit de sommeil une petite mort.
Tout imbécile a de la raison ; donnez-lui les prémisses, il tirera la conséquence.
Quand on veut vivre parmi les hommes, il faut laisser chacun exister et l'accepter avec l'individualité, quelle quelle soit, qui lui a été départie.
Personne ne peut sortir de son individualité.
On ne parviendra jamais à faire d'un imbécile né un penseur.
Qui critique les autres travaille à son propre amendement.
Autant les hommes ont peu d'aptitude et de curiosité pour les vérités générales, autant ils sont avides de vérités individuelles.
La dissimulation est innée chez la femme, chez la plus fine comme chez la plus sotte.
Ma philosophie ne m'a rien rapporté, mais elle m'a beaucoup épargné.
Toutes les richesses ne sauraient satisfaire un caractère avide, envieux et méchant.
Une santé parfaite, voilà un avantage que nul rang, nulle richesse ne sauraient remplacer.
Un mendiant bien portant est plus heureux qu'un roi malade.
La santé par-dessus tout l'emporte sur les biens extérieurs.
Un benêt restera toujours benêt, un lourdaud restera lourdaud jusqu'à sa fin.
On allège les maux en les supportant en commun.
La vie n'est jamais belle, seules les images de la vie sont belles.
Ce n'est le plus souvent que la perte des choses qui nous en enseigne la valeur.
L'essentiel pour le bonheur de la vie, c'est ce que l'on a en soi-même.
Il ne faut pas empiéter sur l'avenir en demandant avant le temps ce qui ne peut venir qu'avec le temps.
Mieux vaut manifester sa raison par tout ce que l'on tait que par ce qu'on dit.
Tout pour moi, rien pour les autres, voilà la devise de l'égoïste.
Tout égoïste fait de lui-même le centre de l'univers.
La vérité n'est pas une fille qui saute au cou de qui ne la désire pas.
Très peu de gens savent réfléchir, mais tous veulent avoir des opinions.
Exiger l'immortalité de l'individu, c'est vouloir perpétuer une erreur à l'infini.
Dégoûté de l'un nous en louons un autre, jusqu'au moment où celui-ci nous inspire le même sentiment.
S'il y avait un Dieu, je n'aimerais pas être ce Dieu, la misère du monde me déchirerait le cœur.
Les religions sont comme les vers luisants : pour briller, il leur faut de l'obscurité.
Si le bon Dieu a créé le monde au profit du diable, il aurait mieux fait de s'abstenir.
La haute opinion d'autrui s'obtient plus sûrement en gardant un silence qu'en parlant.
La vanité rend causeur ; l'orgueil, taciturne.
La richesse est pareille à l'eau de mer : plus on en boit, plus on a soif.
On n'est libre qu'en étant seul.
Plus un homme est bête et moins l'existence lui semble mystérieuse.
L'ignorance est la fille de la paresse.
Tout enfant est dans une certaine mesure un génie, et tout génie est en quelque façon un enfant.
Voleur un jour, voleur toujours.
Le besoin sexuel est le plus violent de nos appétits : le désir de tous nos désirs.
Les femmes se partagent en femmes trompées et en femmes trompeuses.
L'orgueil à bon marché, c'est l'orgueil national.
La modestie est une vertu inventée principalement à l'usage des coquins.
L'éloignement et la longue absence nuisent à toute amitié.
Le monde dans lequel chacun vit dépend de la façon de le concevoir.
On porte ses défauts comme on porte son corps, sans le sentir.
Le sommeil est un emprunt fait à la mort.
Les femmes sont comme des miroirs, elle réfléchissent mais ne pensent pas.
Cent fous mis en un tas ne font pas encore un homme raisonnable.
Les deux plus grands ennemis du bonheur sont la douleur et l'ennui.
Les amis se disent sincères, or ce sont les ennemis qui le sont.
Chacun est enfermé dans sa conscience comme dans sa peau.
Vaincre des obstacles est la plénitude de la jouissance dans l'existence humaine.
Entre les désirs et leurs réalisations s'écoule toute la vie humaine.
L'égoïsme régit le monde.
Le destin mêle les cartes et nous jouons.
Mieux vaut être seul que parmi les traîtres !
Tout ce qui est exquis mûrit lentement.
Attribuer une haute valeur à l'opinion des hommes, c'est leur faire trop d'honneur.
La richesse est comme de l'eau salée : plus on en boit, plus elle altère.
Dans l'âge mûr, on s'entend mieux à se garder contre le malheur, dans la jeunesse à le supporter.
Chaque journée est une petite vie, chaque réveil et chaque lever une petite naissance.
Le matin, c'est la jeunesse du jour : tout y est gai, frais et facile.
La règle suprême de toute sagesse dans la vie : Le sage poursuit l'absence de douleur et non le plaisir. Le fou court après les plaisirs de la vie et trouve la déception ; le sage évite les maux.
Dans la jeunesse, c'est la contemplation ; dans l'âge mûr, la réflexion qui domine ; l'une est le temps de la poésie, l'autre plutôt celui de la philosophie.
La femme est un animal à cheveux longs et à idées courtes.