Coeur sensible, cœur bon ; la sensibilité est le thermomètre de la bonté.
L'homme heureux, c'est l'émancipé de l'ignorance et des faux préjugés.
L'homme doit toujours avoir un but, un idéal nouveau à poursuivre ; un homme satisfait est un homme mort.
Il est bien difficile de s'enrichir rapidement sans faire quelque accroc à son honneur.
Rien n'est plus funeste à notre bonheur qu'une insatiable cupidité, que l'ambition d'une fortune rapide ; que l'envie du bonheur des autres.
La sagesse, fruit de la réflexion, dit que l'homme doit gagner de l'argent pour vivre et non vivre pour gagner de l'argent.
L'homme ne doit pas se surfaire, mais il doit s'estimer tout ce qu'il vaut. L'ignorance de soi-même est subversive des rapports sociaux.
L'admiration, éloge muet, concentré, fatigue ; l'éloge, admiration expansive, repose.
Le devoir de l'honnête homme qui a une bonne idée, c'est de la publier, c'est d'en essayer la réalisation sans trop s'inquiéter d'abord des moyens de réussir. Le devoir de ceux qui approuvent cette bonne idée, c'est d'aider, autant qu'il est en eux, à son incarnation.
Un homme en grandissant intérieurement, en redoublant, par un effort sublime, la vie morale, fait sans qu'il le sache une révolution dans le genre humain, qui tôt ou tard est obligé de se mettre à son niveau ; chaque homme porte en soi la chaîne de diamant qui soutient l'univers moral ; à mesure qu'il s'élève, il force l'Univers à monter avec lui.
Dans les temps d'égoïsme, le plus sûr moyen de parvenir est certainement de feindre qu'on est parvenu.
Le temps, hélas ! use notre cœur plus vite qu'il n'use la pierre !
Le travail du jour ne paie jamais que la dette de la veille.
Les théologiens disent : Charité bien ordonnée commence par soi-même. Jésus aurait dit : Charité bien ordonnée commence par les autres.
L'âme a, comme le corps, des congestions terribles qui ne peuvent être conjurées que par des saignées. Les larmes sont les saignées du cœur.
La véritable dévotion est aussi rare que la véritable amitié ; et l'humanité ne se compose guère que de bigots et de faux amis.
Rien ne ressemble à un homme important comme un sot qui sait se taire ; et rien n'a plus l'air d'un sot qu'un homme d'esprit qui ne sait pas parler.
Le véritable homme d'esprit est celui qui est, naturellement ou artificiellement, bête quelquefois. L'esprit continu touche à la bêtise continue ; les plus bêtes le sont moins, certainement, que ceux qui abusent de leur esprit.
L'homme vraiment grand est celui qui, maître de lui-même, sacrifie constamment son propre intérêt à l'intérêt des autres.
Quand l'or ne valait rien, c'était le siècle d'or ; quand l'or vaut tout, le siècle ne vaut rien.
Rechercher les généreux, fuir les égoïstes, voilà tout le secret du bonheur pour l'homme juste qui a fait la triste expérience des hommes.
Les critiques, les moralistes et les rhéteurs ressemblent à ces index barbouillés sur des poteaux aux carrefours des chemins, ils montrent la route qu'ils ne peuvent suivre.
Apprendre et oublier, c'est perdre son temps, On n'est pas savant par cela qu'on a appris, mais par cela qu'on a retenu. La répétition est donc d'une haute importance, elle est nécessaire, elle doit être incessante et se faire toujours sous un point de vue nouveau, afin d'apprendre à chaque fois quelque chose de plus.
S'il est dans la nature de l'homme d'apprendre et de retenir, il est aussi dans sa nature d'oublier. Or il n'y a qu'un seul moyen de fixer d'une manière durable et indélébile dans notre mémoire les idées qui lui ont été confiées, c'est la répétition. La répétition est le plus puissant de tous les exercices mnémoniques, il est la base de tous les autres.
L'Émancipation est un bien que tous les parents devraient ambitionner de laisser, en mourant, à leurs enfants, comme le trésor le plus réel et le plus précieux, comme un anneau magique et préservateur qui peut tenir lieu de tout, mais que rien ne peut remplacer !
Ce n'est pas le métier qui dégrade l'homme, mais bien l'homme qui dégrade le métier.
L'enfant est un artiste qui cherche le pourquoi de tout et qui le trouve.
Couper court et sans s'arrêter : voilà comment il faut passer un torrent à la nage. Le traverser en biais c'est allonger le chemin, et l'on se noie lorsqu'on s'arrête ou qu'on se laisse aller mollement au courant. Ah ! coupons court aussi le torrent du malheur !
Rien ne pare une femme qui aime comme le sentiment religieux, il ajoute à la beauté, et embellirait la laideur si une femme qui aime pouvait être laide.
L'amitié d'un sot est cent fois plus dangereuse que la haine d'un homme d'esprit. Un sot ami vous nuit toujours, et vous le verrez, tôt ou tard, devenir un de vos plus chauds ennemis.
Le plaisir est une rose églantine qui s'épanouit sur la terre, au bord des précipices, parmi des épines nombreuses, acérées, brûlantes ; le bonheur est un fruit qui ne mûrit qu'aux latitudes du ciel.
L'amitié n'est, hélas ! pour la généralité des hommes, qu'un vil commerce dans lequel chacun espère retirer un intérêt usuraire de ses avances.
L'amitié est un nuage transparent derrière lequel l'amour se lève dans le cœur des femmes.
S'il est vrai que les espèces évoluent et progressent, c'est-à-dire que les hommes d'aujourd'hui sont des singes d'hier, le meurtre d'un animal, pour s'en nourrir, est un homicide et une anthropophagie anticipés.
Femmes, retenez bien ceci : en général, toute déclaration verbale d'amour est un mensonge et un piège. Le véritable amour est muet, le véritable amour est modeste. Défiez-vous, Mesdames, des beaux parleurs, des menteurs et des hommes trop présomptueux.
La justice est le ciment de la société, l'injustice en est le dissolvant.
La pudeur est le plus bel ornement des femmes. L'impudicité les dégrade.
Quand une femme n'a pas de bien à dire d'une autre femme, elle devrait au moins ne pas en dire de mal.
L'arme naturelle des femmes, c'est la douceur : toute autre est pour elles une arme à deux tranchants.
Une femme est jeune tant qu'elle peut inspirer de l'enthousiasme ou de l'amour.
L'amitié embellit les jours mauvais, charme les ennuis, et évite les écueils de la si courte mais si périlleuse traversée de la vie.
L'usage modéré aiguise et l'abus émousse la pointe du plaisir. Cependant, l'abus des choses a cela de bon qu'il enseigne l'art d'en jouir.
Rendre le mal pour le mal est une vengeance vulgaire qui nous fait descendre au niveau de ceux qui nous ont offensés et qui les venge eux-mêmes. La plus cruelle manière de se venger, c'est de se montrer supérieur à l'offenseur par la générosité, par le pardon, par des services rendus. Cette vengeance est celle des grands orgueils et des âmes élevées.
Les égards consolent plus efficacement que les paroles. Rappeler à quelqu'un qu'il est misérable, c'est presque toujours lui dire qu'il est méprisé.
Les natures les plus indulgentes sont celles que tourmente le besoin d'estimer et d'aimer. Elles estiment, elles aiment avant de savoir si l'on est digne d'estime et d'amour, de peur de mourir sans avoir satisfait ce double et impérieux besoin de leur cœur.
À quoi bon tourmenter les autres et nous-mêmes de notre jalousie ? Si nous sommes aimés, nous n'avons rien à craindre ; si nous ne le sommes point, nous n'avons rien à perdre ni à regretter.
Coquette de corps, c'est bien ; coquette d'esprit, c'est mieux ; coquette de cœur, c'est très mal !
Les amants sages allument le flambeau de l'amitié au soleil couchant de l'amour.
L'amour s'éteint par l'absence ; il s'use, comme les habits, par le frottement continu. Mais un amour éteint peut se rallumer ; un amour usé jamais. Eteignons donc l'amour sans espoir ; hâtons-nous d'user celui qui, au lieu de nous élever, nous abaisse et nous dégrade.
En amour, comme en toute autre chose, le secret d'obtenir beaucoup c'est de demander peu. En demandant beaucoup, le solliciteur diminue, amoindrit trop la part de la liberté, de la spontanéité qui font tout le mérite du don, et met ainsi le sollicité en réaction fâcheuse contre lui.