Bernardin de Saint-Pierre.

1 - Qui est Bernardin de Saint-Pierre ?

Photo / portrait de Bernardin de Saint-Pierre Biographie courte : Botaniste, romancier et écrivain français né le 19 janvier 1737 au Havre, Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre est mort le 21 janvier 1814 à Éragny dans le Val-d'Oise.

La famille de Saint-Pierre :

Fils de Nicolas de Saint-Pierre (1691-1765), directeur des carrosses et messageries du Havre, et de Catherine Godebout (1704-1757), membre d'une famille de brasseurs. De leur union célébrée le 31 août 1734 à Dieppe en l'église Saint-Remy naît le 19 janvier 1737 au Havre Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre. Il fut baptisé le 20 janvier, dans l'église Notre-Dame, par l'abbé Jean-Joseph Aubourg, vicaire. Cinq autres enfants, issus de l'union de Nicolas et de Catherine, sont également nés au Havre.

Etudes et formation :

Mis en pension chez un curé de Caen ou il apprend les éléments des langues anciennes, il est placé ensuite au collège des Jésuites de Caen et y étudie les sciences sous la direction de l'abbé de La Caille. Puis la philosophie au collège de Rouen avant d'entrer en 1757 à l'École nationale des ponts et chaussées. Il en sort ingénieur et intègre à la fin de ses études le corps des ingénieurs militaires à Versailles. Envoyé à Düsseldorf en 1760, il est privé peu après de son grade pour insubordination.

Les dates clés de sa carrière :

Envoyé en mission en 1768 comme ingénieur civil à l’île de France (actuelle île Maurice), et après un détour à l’île Bourbon (actuelle Réunion), il rentre en France en juin 1771. Bernardin de Saint-Pierre fréquente à Paris la Société des gens de lettres, le salon de Julie de Lespinasse, et se lie plus étroitement avec Jean-Jacques Rousseau. En 1773 il publie, sous forme de lettres, son Voyage à l'Île de France, à L'Île Bourbon, et au Cap de Bonne-Espérance, trois récits de ses trois années passées dans l'archipel des Mascareignes. En 1784, sous le titre d'Études de la Nature, il obtient un succès prodigieux. Alors âgé de 47 ans, il se révèle à la France comme un de ses écrivains les plus remarquables. Son chef-d'œuvre, Paul et Virginie publié en 1788, connut un immense succès qui dépassa les frontières.

Principales distinctions :

Lauréat de l'Académie de Besançon, Bernardin de Saint-Pierre est nommé intendant du Jardin des Plantes de France et du cabinet d'histoire naturelle en 1791. Il devient professeur de morale à l'École normale en 1794. Élu à l'Académie Française en 1803, il reçoit la Légion d'Honneur en 1806.

Décès et inhumation :

Retiré dans sa propriété d'Éragny-sur-Oise, il s'y éteint le 21 janvier 1814 à l'âge de 77 ans. Bernardin de Saint-Pierre repose au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

Ses principales oeuvres :

Voyage à l'Île de France (1773), L'Arcadie (1781), Paul et Virginie (1788), Les vœux d'un solitaire (1789), La chaumière indienne (1790), Le café de Surate (1790), De la nature de la morale (1798), et Harmonies de la nature, ouvrage publié en 1815. (Bernardin de Saint-Pierre sur Wikipédia)

2 - Ce dictionnaire vous propose 109 citations et pensées de Bernardin de Saint-Pierre :

Aimez de bonne heure, si vous voulez aimer tard. Il n'y a d'amours survivant à la tombe que celles qui sont nées au berceau.

- Harmonies de la nature (1815)

Oh ! que la vie est une carrière rapide ! Heureux qui peut l'employer à faire du bien !

- Études de la nature (1784)

Pourquoi nous faut-il toujours des nouveautés pour nous procurer des plaisirs ? L'animal est, sur ce point, plus heureux que l'humain ; ce qui lui plaisait hier lui plaira encore demain ; il se fixe à un terme, sans aller au-delà ; ce qui lui suffit lui semble toujours beau et bon.

- Études de la nature (1784)

La cruauté qu'on exerce envers les animaux n'en est que l'apprentissage envers les hommes.

- Pensées et notes (1826)

L'homme sans la femme, et la femme sans l'homme, sont des êtres imparfaits dans l'ordre naturel. Mais plus il y a de contraste dans leurs caractères, plus il y a d'union dans leurs harmonies. C'est de leurs oppositions en talents, en goûts, en fortunes, que naissent les plus fortes et les plus durables amours. Le mariage est l'amitié de la nature, et la seule union véritable qui ne soit pas exposée, comme celles qui existent entre les hommes, à la rivalité et aux changements que le temps apporte à nos inclinations.

- Études de la nature (1784)

La lumière de la vérité ne ressemble pas à la lueur funeste des tonnerres qui naît du choc des éléments ; elle ressemble à la lueur du soleil qui n'est pure que quand le ciel est sans nuages.

- Études de la nature (1784)

Dans nos collèges, bien souvent, on élève à l'empire un écolier qui sera destiné toute sa vie à vendre du poivre.

- Études de la nature (1784)

Un tombeau est un monument placé sur les limites des deux mondes. Il nous présente d'abord la fin des vaines inquiétudes de la vie, et l'image d'un éternel repos ; ensuite il élève en nous le sentiment confus d'une immortalité heureuse.

- Études de la nature (1784)

Le courage le plus rare et le plus nécessaire est celui qui fait supporter chaque jour sans témoin et sans éloges les traverses de la vie, c'est la patience. Elle s'appuie, non sur l'opinion d'autrui ou sur l'impulsion de nos passions, mais sur la volonté de Dieu.

- Pensées et notes (1826)

L'homme et la femmes, plus il y a de contraste dans leurs caractères, plus il y a d'union dans leurs harmonies.

- Études de la nature (1784)

L'homme sans la femme, et la femme sans l'homme, sont des êtres imparfaits dans l'ordre naturel.

- Études de la nature (1784)

L'indigence du peuple est un grand fleuve qui s'accroît chaque année, qui surmonte toutes les digues, et qui finira par les renverser.

- Études de la nature (1784)

Quand l'homme commence à raisonner, il cesse de sentir.

- Pensées et notes (1826)

Les gens qui raisonnent par analogie sont trop à craindre. Quand ils n'ont pas de bonnes raisons à nous donner, ils nous citent des autorités, des exemples, et finissent par nous persuader quelque sottise.

- Voyage à l'Île de France (1773)

Les sens et l'esprit peuvent se tromper ; mais un cœur simple, encore qu'il puisse être trompé, ne trompe jamais.

- La chaumière indienne (1790)

Un ami raisonné est le plus grand présent que la bonté des dieux puisse accorder à un homme.

- L'Arcadie (1781)

Il y a plus de force à avouer ses fautes qu'il n'y a de faiblesse à les commettre.

- L'Arcadie (1781)

L'azur du ciel est moins beau que le bleu de tes yeux, et le chant des bengalis moins doux que le son de ta voix.

- Paul et Virginie (1788)

Le plaisir du repos s'achète par la fatigue ; celui de manger, par la faim ; celui de boire, par la soif.

- Paul et Virginie (1788)

Quand on se charge d'une commission, il faut la remplir dans toutes ses circonstances.

- La pierre d'Abraham (1883)

Que le ciel vous éclaire et qu'il vous conduise dans tout ce que vous entreprendrez.

- La pierre d'Abraham (1883)

Quand les maux sont à leur comble, ils touchent à leur fin.

- La pierre d'Abraham (1883)

Si la solitude a ses jouissances, elle a aussi ses privations ; elle paraît à l'infortuné un port tranquille d'où il voit s'écouler les passions des autres hommes sans en être ébranlé ; mais, pendant qu'il se félicite de son immobilité, le temps l'entraîne lui-même. On ne jette point l'ancre dans le fleuve de la vie ; il emporte également celui qui lutte contre son cours et celui qui s'y abandonne, le sage comme l'insensé, et tous deux arrivent à la fin de leurs jours, l'un après en avoir abusé, et l'autre sans en avoir joui.

- La chaumière indienne (1790)

La vérité est comme la rosée du ciel ; pour la conserver pure, il faut la recueillir dans un vase pur.

- La chaumière indienne (1790)

Sans ses lumières un bon cœur est aveugle.

- La pierre d'Abraham (1883)

Instruit par le malheur, jamais je ne refuse mon secours à un plus malheureux que moi.

- La chaumière indienne (1790)

La vérité est utile à tous les hommes ; l'erreur n'est profitable qu'à quelques-uns, et est nuisible à tous, parce que l'intérêt particulier est l'ennemi de l'intérêt général quand il s'en sépare.

- La chaumière indienne (1790)

Quand on est frère et sœur et qu'on en rencontre un des deux quelque part, on est sûr que l'autre n'est pas bien loin.

- Paul et Virginie (1788)

Les ignorants ont coutume de faire ce qu'on leur dit quand on leur donne des avis dont ils ne comprennent pas le sens.

- L'Arcadie (1781)

Un enfant, monté sur les épaules d'un grand homme, voit plus loin que celui qui le porte.

- L'Arcadie (1781)

Les inventeurs en chaque science sont les plus dignes de louange, ils en ouvrent la carrière aux autres hommes.

- L'Arcadie (1781)

Celui qui veut faire du bien aux hommes doit se préparer de bonne heure à en recevoir que du mal.

- L'Arcadie (1781)

La vérité se présente quelquefois à nous pendant le sommeil.

- Paul et Virginie (1788)

Rien n'arrive dans le monde sans la permission de Dieu. Les songes annoncent quelquefois la vérité.

- Paul et Virginie (1788)

Les caractères vifs, sur lesquels glissent les peines légères, sont ceux qui résistent le moins aux grands chagrins.

- Paul et Virginie (1788)

Les malheurs du premier âge préparent l'homme à entrer dans la vie.

- Paul et Virginie (1788)

L'enfance qui connaît des caresses tendres ne connaît pas de plus doux noms que frère et sœur.

- Paul et Virginie (1788)

Tout mal a pour racine quelque erreur, comme tout bien émane de quelque vérité.

- La chaumière indienne (1790)

La vie de l'homme, avec tous ses projets, s'élève comme une petite tour dont la mort est le couronnement.

- Paul et Virginie (1788)

Aucune douleur suite à la perte d'un enfant n'est égale à la douleur maternelle.

- Paul et Virginie (1788)

Il y a des maux si terribles et si peu mérités que l'espérance même du sage en est ébranlée.

- Paul et Virginie (1788)

Il y a dans la femme une gaieté légère qui dissipe la tristesse de l'homme. Ses grâces font évanouir les noirs fantômes de la réflexion. Sur son visage sont les doux attraits et la confiance. Quelle joie n'est rendue plus vive par sa joie ? Quel front ne se déride à son sourire ? Quelle colère résiste à ses larmes ?

- Paul et Virginie (1788)

Lisez ! Les sages qui ont écrit des livres avant nous sont des voyageurs qui nous ont précédés dans les sentiers de l'infortune, qui nous tendent la main et nous invitent à nous joindre à leur compagnie, lorsque tout nous abandonne. Un livre est un bon ami.

- Paul et Virginie (1788)

En peu de temps les grandes craintes succèdent aux grandes espérances. Les passions violentes jettent toujours l'âme dans les extrémités opposées. Tout travail me déplaît ; toute société m'ennuie.

- Paul et Virginie (1788)

Pour les pauvres un plaisir au milieu des maux est une fleur au milieu des épines : ils en goûtent vivement la jouissance.

- Paul et Virginie (1788)

Le parfum de milles roses ne plaît qu'un instant, mais la douleur que cause une seule de leurs épines dure longtemps après sa piqûre. Un mal au milieu des plaisirs est pour les hommes une épine au milieu des fleurs.

- Paul et Virginie (1788)

Les talents sont encore plus rares que les richesses ; ils sont de plus grands biens, puisque rien ne peut les ôter, et que partout ils nous concilient l'estime publique. Mais ils coûtent cher. On ne les acquiert que par des privations en tout genre, par une sensibilité exquise qui nous rend malheureux au-dedans, et au-dehors par les persécutions de nos contemporains.

- Paul et Virginie (1788)

Les objets que nous voyons habituellement ne nous font pas apercevoir de la rapidité de notre vie ; ils vieillissent avec nous d'une vieillesse insensible : mais ce sont ceux que nous revoyons tout à coup, après les avoir perdus quelques années de vue, qui nous avertissent de la vitesse avec laquelle s'écoule le fleuve de nos jours.

- Paul et Virginie (1788)

Plantez en terre des noyaux ou des pépins, il en viendra des arbres qui donneront leurs fruits à quelque voyageur, ou au moins à un oiseau.

- Paul et Virginie (1788)

Pour moi, je me laisse entraîner en paix au fleuve du temps, vers l'océan de l'avenir, qui n'a plus de rivages ; et par le spectacle des harmonies actuelles de la nature, je m'élève vers son auteur, Dieu, et j'espère dans un autre monde de plus heureux destins.

- Paul et Virginie (1788)

Si je me communique à tout le monde, je ne me livre à personne.

- Paul et Virginie (1788)

Si je rencontre quelque infortuné, je tâche de venir à son secours par mes conseils, comme un passant, sur le bord d'un torrent, tend la main à un malheureux qui s'y noie.

- Paul et Virginie (1788)

Après le rare bonheur de trouver une compagne qui nous soit bien assortie, l'état le moins malheureux de la vie est sans doute de vivre seul. Tout homme qui a eu beaucoup à se plaindre des hommes, cherche la solitude. La solitude ramène en partie l'homme au bonheur naturel, en éloignant de lui le malheur social. Au milieu de nos sociétés divisées par tant de préjugés, l'âme est dans une agitation continuelle ; elle roule sans cesse en elle-même mille opinions turbulentes et contradictoires, dont les membres d'une société ambitieuse et misérable cherchent à se subjuguer les uns les autres. Mais dans la solitude elle dépose ces illusions étrangères qui la troublent ; elle reprend le sentiment simple d'elle-même, de la nature et de son auteur. Ainsi l'eau bourbeuse d'un torrent qui ravage les campagnes, venant à se répandre dans quelque petit bassin écarté de son cours, dépose ses vases au fond de son lit, reprend sa première limpidité, et, redevenue transparente, réfléchit, avec ses propres rivages, la verdure de la terre et la lumière des cieux.

- Paul et Virginie (1788)

Je tiens pour principes certains du bonheur qu'il faut préférer les avantages de la nature à tous ceux de la fortune, et que nous ne devons pas aller chercher hors de nous ce que nous pouvons trouver chez nous.

- Paul et Virginie (1788)

Il faut obéir à la Providence, à nos vieux parents, même s'ils sont parfois injustes. C'est un sacrifice, mais c'est l'ordre de Dieu. Il s'est dévoué pour nous ; il faut, à son exemple, se dévouer pour le bien de sa famille.

- Paul et Virginie (1788)

Il faut chercher la vérité avec son cœur, et non avec son esprit. Les hommes sentent tous de la même manière, et ils raisonnent différemment, parce que les principes de la vérité sont dans la nature, et que les conséquences qu'ils en tirent sont dans leurs intérêts. C'est donc avec un cœur simple qu'on doit chercher la vérité ; car un cœur simple n'a jamais feint d'entendre ce qu'il n'entendait pas, et de croire ce qu'il ne croyait pas.

- La chaumière indienne (1790)

La médisance, sous une apparence de justice, dispose nécessairement le cœur à la haine ou à la fausseté ; car il est impossible de ne pas haïr les hommes si on les croit méchants, et de vivre avec les méchants si on ne leur cache sa haine sous de fausses apparences de bienveillance.

- Paul et Virginie (1788)

Dieu ne laisse jamais un bienfait sans récompense.

- Paul et Virginie (1788)

La nécessité donne de l'activité, et souvent les inventions les plus utiles ont été dues aux hommes les plus misérables.

- Paul et Virginie (1788)

En tout temps la plus tendre affection unit tous les membres de leurs familles, et les jeunes gens y écoutent, avec le plus grand respect, les conseils des vieillards.

- L'Arcadie (1781)

La solitude rétablit aussi bien les harmonies du corps que celles de l'âme.

- Paul et Virginie (1788)

La vertu est un effort fait sur nous-mêmes pour le bien d'autrui dans l'intention de plaire à Dieu seul.

- Paul et Virginie (1788)

La mort est un bien pour tous les hommes ; elle est la nuit de ce jour inquiet qu'on appelle la vie. C'est dans le sommeil de la mort que reposent pour jamais les maladies, les douleurs, les chagrins, les craintes qui agitent sans cesse les malheureux vivants.

- Paul et Virginie (1788)

Toutes les sciences sont encore dans l'enfance, mais celle de rendre tous les hommes heureux n'est pas encore au jour.

- Pensées et notes (1826)

Examinez les hommes qui paraissent les plus heureux : vous verrez qu'ils ont acheté leur prétendu bonheur bien chèrement ; la considération publique par des maux ; la fortune par la perte de la santé ; le plaisir si rare d'être aimé par des sacrifices continuels et souvent, à la fin d'une vie sacrifiée aux intérêts d'autrui, ils ne voient autour d'eux que des amis faux et des parents ingrats.

- La chaumière indienne (1790)

Partout où les peuples ont eu des mœurs, les femmes ont régné.

- Discours sur l'éducation des femmes (1777)

L'homme est le seul, de tous les êtres sensibles, qui compose sa vie d'expériences continuelles. Toute la vie humaine n'est qu'une longue éducation. Les saisons, les événements, les passions, l'âge, l'opinion d'autrui, font varier ses principes et ses mœurs depuis la naissance jusqu'à la mort.

- Discours sur l'éducation des femmes (1777)

La parure la plus simple est la plus favorable à la beauté ; les fleurs s'harmonient bien mieux avec le visage des femmes que les perles et les diamants.

- Harmonies de la nature (1815)

Les discours de mes ennemis ne m'affligent pas ; et si j'ai quelquefois murmuré, ce n'est pas contre ceux qui me haïssent, mais contre ceux que j'ai aimés.

- Pensées et notes (1826)

Les hommes se bercent de vaines illusions autour de quelques vapeurs qui s'élèvent de la terre, tandis que la mort, comme un oiseau de proie, passe au milieu d'eux, les engloutit tour à tour sans interrompre la foule qui cherche le plaisir.

- Harmonies de la nature (1815)

La naissance d'un sentiment ne nous laisse heureux qu'autant que nous sommes cause d'un bonheur qui est hors de nous.

- Fragments sur J.-J. Rousseau (1818)

Une des plus séduisantes illusions de l'amour c'est d'imaginer qu'on fait le bonheur de ce qu'on aime.

- Essai sur J.-J. Rousseau (1818)

La nature console de tout en nous conduisant doucement de la vue de ses ouvrages au sentiment de la Divinité.

- Essai sur J.-J. Rousseau (1818)

Aimables enfants, choisissez, dans l'âge de l'innocence, un modèle qui puisse vous guider dans celui des passions ; vous qui avez également à craindre et les sociétés corrompues et les sociétés vertueuses et vous-mêmes, suivez donc la route de la nature, qui ne trompe jamais.

- Harmonies de la nature (1815)

Quelque longue que soit la lettre d'une femme, elle n'y met jamais sa pensée la plus chère qu'à la fin.

- Paul et Virginie (1788)

Si la galanterie est le mensonge de l'amour, le libertinage en est la corruption.

- Discours sur l'éducation des femmes (1777)

Dans un mariage bien assorti, les âmes se communiquent leurs forces mutuelles. Le lien du mariage forme, avec les chagrins et les douleurs, des chaînes plus puissantes que les plaisirs mêmes. Heureux celui qui trouve dans une femme chérie la sagesse et les grâces !

- Discours sur l'éducation des femmes (1777)

L'harmonie conjugale réunit tout le genre humain : elle s'embellit des enchantements de l'amour ; et c'est de son sein qu'on voit sortir ces tendresses ravissantes qui unissent les enfants à leurs mères et les hommes à leur patrie.

- Harmonies de la nature (1815)

L'harmonie conjugale réunit non seulement des individus de la même espèce, mais aussi les genres les plus disparates. Comme la vigne rampante a besoin du soutien de l'orme pour mûrir ses grappes, et que l'orme, qui donne ses semences au printemps, a besoin à son tour de décorer son feuillage des fruits de la vigne ; ainsi, souvent, on voit l'oiseau et le quadrupède se rapprocher l'un de l'autre par des besoins mutuels.

- Harmonies conjugales (1815)

Le travail est un don du ciel : il est le vrai lien de l'harmonie conjugale, il bannit l'oisiveté, il pourvoit à nos besoins et à nos plaisirs. En nous présentant de nouvelles jouissances, il empêche les passions de s'égarer ; quand il se combine avec le désir de plaire à un être aimé, il remplit l'âme d'un sentiment délicieux.

- Harmonies conjugales (1815)

La femme se doit au bonheur d'un seul homme.

- Études de la nature (1784)

Si les femmes cherchent à plaire à tous, c'est peut-être parce qu'étant filles il ne leur était pas permis d'en aimer un seul.

- Études de la nature (1784)

Quand on rapporte tout au bonheur du genre humain, on est sûr de juger comme Dieu agit.

- Voyage en Silésie (1807)

On n'acquiert le superflu qu'aux dépens du nécessaire.

- Pensées et notes (1826)

Les heureux du siècle, qui n'ont rien à faire, ne savent à quoi l'employer.

- Études de la nature (1784)

Les maladies sont des efforts du tempérament pour chasser les humeurs nuisibles. La nature n'envoie pas les maladies pour perdre les corps, mais pour les sauver. Elles sont toujours la suite de quelque infraction à ses lois, ou physiques, ou morales.

- Études de la nature (1784)

Le sommeil nous ôte nos chagrins plus doucement et plus sûrement qu'un livre de morale.

- Études de la nature (1784)

Toujours mécontent du présent, l'homme est le seul être qui regrette le passé et qui redoute l'avenir.

- Études de la nature (1784)

Il vaut mieux que les bêtes vivent avec l'homme que l'homme avec les bêtes.

- Études de la nature (1784)

J'ai méprisé les vaines joies du monde, et maintenant je suis heureux.

- Études de la nature (1784)

Les riches et les puissants croient qu'on est misérable et hors du monde quand on ne vit pas comme eux ; mais ce sont eux qui, vivant loin de la nature, vivent hors du monde.

- Études de la nature (1784)

La prospérité d'une terre dépend, avant toute chose, de celle de ses habitants.

- Études de la nature (1784)

Tout gouvernement, quel qu'il soit, est heureux au dedans et puissant au dehors lorsqu'il donne à tous ses sujets le droit naturel de parvenir à la fortune et aux honneurs ; et le contraire arrive lorsqu'il réserve à une classe particulière de citoyens les biens qui doivent être communs à tous. Il ne suffit pas de prescrire au peuple des limites, et de l'y contenir par des fantômes effrayants ; le peuple force bientôt ceux qui les font mouvoir de trembler plus que lui. Quand la politique humaine attache sa chaîne au pied d'un esclave, la justice divine en rive l'autre bout au cou du tyran.

- Études de la nature (1784)

Les nuages du malheur ont obscurci ma propre vie, et je n'ai pu être heureux, même en songe.

- Études de la nature (1784)

L'homme naît bon, c'est la société qui fait les méchants, et c'est notre éducation qui les prépare.

- Études de la nature (1784)

Il est heureux, pour beaucoup d'enfants qui ont de mauvais parents, qu'il y ait des collèges : ils y sont moins malheureux que dans la maison paternelle. Les défauts de leurs maîtres, étant exposés à la vue, sont, en partie, réprimés par la crainte de la censure publique ; mais il n'en est pas ainsi de ceux de leurs parents.

- Études de la nature (1784)

Il n'y a de durable que la vertu. La beauté du corps passe ; la fortune inspire de vains désirs ; la grandeur fatigue ; la réputation est inconstante ; le talent et le génie même s'affaiblissent, mais la vertu est toujours belle, toujours variée, toujours égale et toujours forte, parce qu'elle est résignée à tous les événements, aux privations comme aux jouissances, à la mort comme à la vie.

- Études de la nature (1784)

Semblable au flambeau, le savant éclaire ce qui l'environne, et reste bien souvent lui-même dans l'obscurité.

- Études de la nature (1784)

L'orgueil d'un bourgeois est morne et stupide ; c'est l'orgueil en robe de chambre.

- Études de la nature (1784)

Le plus petit acte de vertu vaut mieux que l'exercice des plus grands talents.

- Études de la nature (1784)

Quiconque a attaché fortement son cœur à Dieu s'est délivré heureusement de toutes les afflictions qui lui peuvent arriver en ce monde et en l'autre.

- Études de la nature (1784)

Le bonheur du peuple est la loi suprême, parce que son malheur est le malheur général.

- Études de la nature (1784)

La continence et la tempérance de l'homme assurent sa santé ; le mépris des richesses et de la gloire, son repos.

- Études de la nature (1784)

Le malheur est le chemin des grands talents, ou au moins celui des grandes vertus, qui leur sont bien préférables.

- Études de la nature (1784)

L'ambition ne s'élève qu'aux dépens d'autrui, elle est l'ennemie de toute vertu. Elle est la source des vices les plus dangereux, de la jalousie, de la haine, de l'intolérance et de la cruauté ; car chacun cherche à la satisfaire à sa manière.

- Études de la nature (1784)

La bonne fortune ranime nos passions, et rallume dans nos cœurs les guerres que son absence y avait suspendues.

- Études de la nature (1784)

L'amour s'accommode de toutes les positions, de la bonne et de la mauvaise fortune, de la gaieté, de la tristesse, de la santé, de la maladie. Tout réveille dans nos cœurs le désir et le besoin d'aimer.

- Études de la nature (1784)

Tout homme qui n'est pas prêt à donner sa vie pour la trouver n'est pas digne de la connaître.

- Études de la nature (1784)

Il n'y a pas d'homme, quelque misérable qu'il soit, qu'on ne trouve supérieur à soi-même par quelque avantage où il nous surpasse, soit en jeunesse, en santé, en talents, en beauté, en quelque bonne qualité, quelles que soient nos perfections.

- Études de la nature (1784)

3 - La liste des auteurs célèbres :

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