Recueil de poésie et de citations ainsi que des proverbes.

Les citations de Charles-Joseph de Ligne.

1 — Qui est Charles-Joseph de Ligne ?

Photo de Charles-Joseph de Ligne Biographie courte : Maréchal, diplomate, dramaturge, écrivain et homme de lettres belge né le 12 mai 1735 à Bruxelles au sein d'une des plus grandes famille de la noblesse wallonne, Charles-Joseph de Ligne est décédé le 13 décembre 1814 à Vienne en Autriche. Ses funérailles ont lieu en l'église des Écossais à Vienne, il est ensuite inhumé au petit cimetière situé sur le versant sud du Kahlenberg à Vienne avec sa femme, et sa petite-fille.

2 — Notre citation favorite de Charles-Joseph de Ligne :

Portrait de Charles-Joseph de Ligne On n'est jamais si sot qu'avec les sots ; on cave au plus fort avec eux ! Les gens d'esprit, en revanche, sont des brasiers qui échauffent l'imagination des autres. Ceux qu'on soupçonne le moins de philosophie sont souvent ceux qui en ont le plus ; la véritable philosophie est le plaisir. Qu'on y fasse entrer ses devoirs. Une fois nos devoirs remplis, qu'on ne respire que dissipation, joie, jeu, chasse, fêtes, spectacle, bonne chère, bonne société, choses extraordinaires, de la folie même, et des folies surtout ; mais toujours du goût. Il y a des gens en ce monde à qui tout va parce qu'ils ont de la grâce et du tact. Source : Mes écarts ou ma tête en liberté (1796).

3 — Les 54 pensées et citations de Charles-Joseph de Ligne :

La femme la plus sage a son vainqueur ; si elle n'est pas encore subjuguée, c'est qu'elle n'a pas encore rencontré cette moitié de soi-même qu'on cherche toujours et qui fait faire tant d'extravagances.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

Les femmes font les mœurs, quand même elles les déferaient quelquefois ; il n'en est pas moins vrai que les hommes qui s'éloignent de leur société cessent d'être aimables et ne peuvent plus le devenir.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

On doit compter pour bonheur tout ce qui n'est pas malheur. Être préparé à tout, n'être étonné de rien, se faire des préparatifs ou des curatifs, ou des conservatifs ou des préservatifs à tout supporter et ne rien craindre.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

L'incrédulité est si bien un air que si on en avait la bonne foi, je ne sais pas pourquoi on ne se tuerait pas à la première douleur du corps ou de l'esprit. On ne sait pas assez ce que serait la vie humaine avec une irréligion positive. Les athées vivent à l'ombre de la religion.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

La vie est un rondeau, elle finit à peu près comme elle a commencé ; les deux enfances en sont la preuve.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

L'intérêt personnel le moins malhonnête est celui qui, examinant les choses sous les deux faces qu'elles ont presque toujours, ne prend le parti qui lui convient le mieux, qu'après s'être convaincu qu'il ne nuit pas trop aux autres. Cela prouve au moins qu'il a discuté la matière avec lui-même, et tant que les hommes se croient honnêtes gens ils le sont encore un peu.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

J'aime l'esprit de ceux qu'on ne peut nommer précisément hommes d'esprit. Ils en ont souvent par leur manière juste de voir, de sentir et de l'exprimer. Du reste, ils ne savent rien, ne pourraient pas faire un vers, et ne sont pas fort aimables ; mais ils sont justes et clairs.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

L'homme tel que je le désire, capable de grandes choses, ne peut pas avoir deux mois de raison par an. Je parie que César, Alexandre, le grand Condé, n'en ont jamais eu davantage.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

Pourquoi peint-on toujours la justice avec une épée et avec une balance ? Je voudrais quelquefois lui mettre un voile. Il est souvent de la justice de ne pas faire justice.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

Vilaines gens que nous sommes, comme nous sommes nés méchants et cruels ! L'enfant qui est au monde depuis quelques semaines frappe sa nourrice : à six semaines il bat tout ce qu'il rencontre, et tourmente ordinairement le petit chien de la maison. Le valet cherche un valet plus valet pour le tourmenter ; et puis c'est un postillon de la poste qu'il gronde ou qu'il bat, et puis un pauvre qu'il rebute. L'ouvrier de la ville, le savetier insultera à celui qui travaille au village ; et celui-ci cherchera peut-être encore quelqu'un plus petit à ses yeux pour le maltraiter. Nous sommes toujours opprimés ou opprimants.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

Ce n'est pas à prendre un amant que les femmes se perdent de réputation, c'est à hésiter de le rendre heureux. Sans s'en douter, elles sont la fable du public qui les juge déjà avec rigueur. C'est devant lui que les premières scènes se passent ; et il en suppose de plus agréables dans le particulier.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

On est bien plus brillant devant l'ennemi quand on est avec des gens dont on fait du cas, surtout quand on n'a pas encore été avec eux dans le feu. On fait alors des prodiges, que seul on ne ferait peut-être pas autant.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

La jalousie dure plus longtemps que l'amour. On est déjà bien détaché l'un de l'autre ; on est même déjà attaché ailleurs, qu'on s'imagine encore avoir des droits sur l'autre. C'est que l'amour-propre est le dernier qui s'en va.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

Le poltron ne calcule pas bien. L'incertitude d'un coup d'épée ou d'un coup de fusil devrait se comparer à la certitude du déshonneur, et à l'incertitude d'avoir vingt mauvaises affaires pour ne s'être pas bien présenté à la première. Ils finissent toujours par être tués.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

L'amour-propre d'un sot est aussi dangereux que celui d'un homme d'esprit est utile. L'un a toujours peur qu'on dise qu'il se laisse conduire ; il fait un petit choix honteux et ténébreux pour qu'on ne le sache pas ; ou va réellement tout seul, et de travers. L'autre demande les avis des gens de mérite, et ne suit que les meilleurs. Le premier est en proie à des gens inconnus ; et le second ne craint pas qu'on l'accuse de se laisser mener.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

C'est faire bien de l'honneur aux nobles que de s'en embarrasser. Ils tombent d'eux-mêmes, s'ils sont des gens sans valeur, et décréditent bien mieux la noblesse qu'un sot décret. Cela se voit tous les jours. Si l'on a quelque égard pour un grand nom, c'est comme on en a pour une vieille pièce de monnaie.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

Il y a des enfants sérieux, et c'est la plus mauvaise espèce. Il y en a qui n'ont jamais ri, qui n'ont aucun goût, aucun plaisir dans le monde ; ils blâment celui des autres ; ils empêchent d'en prendre ; ils n'admirent rien ; ils rabaissent tout. Je sais mieux qu'eux que rien n'est parfait, et que le bon est rare : mais du moins je le cherche ; si j'en trouve un peu chez un homme, ou dans un livre, je suis content.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

N'est-il pas déplorable qu'on ne se soit pas contenté de quelques progrès de la raison, et qu'on ait choisi le temps où elle avait le plus gagné, pour en abuser par le philosophisme, et la destruction de tout ce qu'il y a de plus sacré et de plus nécessaire ?

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

Si l'on ne me trouve pas assez de sensibilité qu'on me plaigne ou qu'on m'envie. Ce ne sont pas ceux qui en parlent le plus qui en ont davantage.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

Il y a des gens à qui il va si mal d'avoir l'air de penser, qu'ils veulent le faire croire. Ils aiment à dire qu'ils ont des sujets de réflexion, même de tristesse ce jour-là. Il n'en est rien : ils sont comme toujours.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

À force d'esprit, n'en ayons plus.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

S'il y a beaucoup de coquins en ce monde, il y a aussi beaucoup de coquines.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

Un sot du grand monde voit mieux sur tout plein d'objets qu'un homme de lettres : son imprimeur, un journaliste qu'il ménage, un financier qui lui donne à souper, une fille de Paris qui, voulant faire la savante, partage avec lui un poulet étique ; et toutes les académies dont il peut être, ne lui apprendront jamais à connaître les hommes.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

Un original est souvent bon diable. Son originalité est fondée sur la certitude qu'il a de son caractère ; cela fait qu'il néglige les manières communes. Il pourra avoir beaucoup de défauts, mais il ne sera sûrement ni faux ni rampant.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

J'aime mieux les gens bornés tout-à-fait que les demi-éclairés.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

La vigueur exempte de la rigueur.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

La mauvaise humeur est comme une mauvaise herbe qui mange tout, et empêche tout ce qui est bon, en plantes et en semences de grandir, et par conséquent de se reproduire et de profiter.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

Pour plaire, il faut savoir descendre de son piédestal et se mettre à la portée du plus grand nombre.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

L'amour-propre et le défaut d'esprit gâtent souvent tout dans la société comme dans les affaires.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

Les fourbes sont toujours sur leur garde, et les sots aussi ; les bons et les gens d'esprit jamais. Les fourbes croient lire dans les yeux d'autrui qu'ils sont découverts ; les sots, eux, se méfient de tous ceux à qui ils trouvent de la supériorité ; et les hommes bons ou spirituels, ont assez bonne opinion des autres pour s'en croire aimés.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

Ceux qu'on soupçonne le moins sont bien souvent ceux dont on devrait le plus se méfier.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

La générosité d'argent est bien trop facile, il n'y a qu'à être riche pour être généreux. Mais celle qui ne coûte pas un sou, la générosité de l'âme, est celle que j'estime. C'est une belle chose qu'un homme vraiment généreux, car il n'y a de grandeur sur la terre que dans le sacrifice de soi.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

On est injuste envers la mort en la peignant comme on le fait : on devrait la représenter en vieille femme bien conservée, grande, belle, auguste, douce et calme, les bras ouverts pour nous recevoir et nous accueillir : La mort est l'emblème du repos éternel après la malheureuse vie inquiète et orageuse.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

L'inquiétude bannit le sommeil.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

Plus on a de courage, et plus on est sensible : en toutes choses, c'est l'émotion qui est sublime.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

On fait bien des chutes avant d'attraper la raison, elle se sauve parce qu'elle croit valoir la peine qu'on coure après elle ; elle passe par les endroits les plus glissants et veut éprouver ses véritables amants : celui qui prétend l'avoir acquise tout de suite est un fat.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

Je n'aime pas à parler de moi, et le Je m'est odieux quand je m'en sers.

Charles-Joseph de Ligne - Lettre au roi de Pologne (1785)

La philosophie est l'arrière-garde des malheurs, des goûts et des passions.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

Pour peu qu'on soit assez considéré dans le monde pour y jouer un rôle, on est lancé comme une boule qui ne reprend jamais sa tranquillité.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

Un bon censeur est un don du ciel. S'il y a quelque chose d'un peu neuf, qui étonne le petit esprit, il en développe l'utile ou l'agréable, et le communique au public : donc, il est capable de faire lui-même un bon ouvrage. Le bon censeur est sensé et sensible, ne fait, ne dit, et ne voit pas le mal où il n'y en a pas ; le petit esprit le met à la place du bien qu'il ne peut point comprendre.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

Il ne faut jamais se laisser dominer par ses affaires : un habile homme se met au-dessus. Quand même il manquerait d'exactitude, il se rattrape et se met au courant. Il faut de l'ordre sans doute, et de la méthode ; mais il faut n'en pas être esclave. La peur de faire des injustices en fera commettre. Le génie fait tout percer, tout deviner, tout réparer, et s'élever au-dessus des formes. L'absence du génie fait d'un ministre un commis, d'un général un major, d'un président un avocat, d'un intendant un subdélégué, d'un médecin un apothicaire, mais presque jamais un prêtre d'un évêque.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

Il faut toujours être en garde contre soi ; il faut même s'abstenir des bonnes choses. Par exemple, la retraite est admirable pour faire des retours sur soi-même ; cependant on peut en abuser. Je m'y accoutume trop tous les jours ; et c'est par principe que je m'y arrache dans ce moment-ci, pour aller chercher un ennui à un bal superbe, ou je le trouverai sûrement au milieu de cent femmes dont aucune ne m'intéresse.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

On ne réfléchit au passé et à l'avenir que pour gâter le présent.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

L'amour-propre d'un sot est aussi dangereux que celui d'un homme d'esprit est utile.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

La timidité allonge l'amour et lui donne de la vivacité.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

L'audace fait quitter aussi aisément que l'audace a fait avoir.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

L'indifférence pour la gloire est incompatible avec l'élan du génie qui fait voler à la victoire.

Charles-Joseph de Ligne - Mes écarts ou ma tête en liberté (1796)

On croit que le persiflage rend ridicule. Oui, sûrement ; mais c'est la personne qui s'en sert, car plus le persiflé aura d'esprit, moins il aura l'air de croire qu'on emploie ce mauvais genre contre lui. Il y a beaucoup de choses qu'il faut déjouer en ne les remarquant pas.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

Il y a beaucoup d'esprit dans la bonté, elle suppose plus de pénétration que le blâme.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

Le temps passé est toujours regretté, c'est le présent qui le sert. On voit en bien tout ce qui n'est plus, et en mal tout ce qui est.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

Malheur à celui qui veut des lauriers au milieu de gens qui n'en ont pas, il sera écrasé.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

Il ne faut peut-être pas toujours avoir raison pour plaire ; il y a une manière d'avoir tort qui est faite pour réussir. Il y a même des travers fort agréables, quand ils ne sont pas joués.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

Un original est souvent un bon diable : son originalité est fondée sur la certitude qu'il a de son caractère ; cela fait qu'il néglige les manières convenues ; il aura peut-être beaucoup de défauts, mais il ne sera sûrement ni faux, ni rampant.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

Les sottises de ceux qui sont préférés aux gens de mérite, les vengent et couvrent de boue les protégés bien bas, les protecteurs bien bêtes et les plats intrigants qui se mêlent de tout ce qui est injuste.

Charles-Joseph de Ligne - Les lettres, maximes et pensées (1809)

4 — La liste des auteurs populaires :

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