Les beaux habits couvrent les sots : pourquoi ne les cachent-ils pas ?
Certaines femmes d'esprit ont épousé des sots, et elles l'ont fait exprès.
Les sots vont à la recherche des flatteurs, comme de leur côté les flatteurs vont à la recherche des sots.
De vénérables sages de vingt-cinq ans, et de jeunes fous de cinquante ans, n'ont que faire de se disputer la préséance ; ils sont aussi sots et aussi ridicules les uns que les autres.
La gravité est aux sots ce que le fard est aux coquettes.
Les sots étalent ce qu'ils ont appris, les habiles le laissent entrevoir et les sages le cachent.
Les sots sont moins à plaindre qu'à craindre.
Les sots prennent la gravité pour l'uniforme de la sagesse.
Les sots qui mettent la main sur la science sont des aveugles en possession d'un télescope.
On connaît des sots heureux, mais ils n'ont jamais qu'un bonheur de rencontre, endossé comme un habit fait pour d'autres et qui leur va plus ou moins mal ; tandis que les gens intelligents tissent eux-mêmes, taillent et s'ajustent leur bonheur ; aussi leur sied-il mieux.
La nation des sots se compose de plus de tribus que n'en comptèrent les descendants de Jacob, et la tribu des sots spirituels est la plus malfaisante de toutes.
Les sots devraient apporter à ne pas parler autant de soin que les lâches à ne point tirer l'épée.
On peut mettre les sots au rang des sourds, mais quel dommage qu'on ne puisse pas les compter au nombre des muets.
Aux yeux des sots toute exception est une difformité.
Il faut bien se résigner à compter avec les sots, comme avec un ennemi qui a l'avantage du nombre.
Ce que le philosophe aime, c'est la pensée ; ce que l'artiste aime, c'est la muse ; et le savant la science. Les femmes le sentent, et comme elles détestent le partage, elles se livrent aux sots.
Les sots et les moines, si vous tirez la barbe à l'un d'eux, toutes les barbes de sots et de moines dodelineront, d'un pôle à l'autre.
On dit que les sots aiment par-dessus tous les plaisirs. Mais les plaisirs n'aiment guère les sots, puisque à leur contact ils se transforment en ennuis !
Les sots sont faits pour être croqués, et être exploités par les hommes d'esprit.
Il y a des sots et des débauchés partout, même dans les hautes affaires de l'État.
Les sots courent après ces femmes qui à chaque sottise qu'ils font, à chaque inconvenance, à chaque grivoiserie qu'ils débitent, grivoiserie qu'ils ont lue dans des journaux faits exprès pour eux, les proclament charmants, spirituels, irrésistibles, tout en leur soutirant leur argent.
On pilerait un sot dans un mortier, dit Salomon, il resterait sot. Ces messieurs s'ennuient quand ils sont chez eux ou seuls avec eux-mêmes. Plus une pensée est haute pour les sots, plus elle est au-dessus de leur portée. Qu'importe le soleil à la taupe ! Rien d'idéal, rien de vraiment beau ne les touche ; ils ne recherchent que les plaisirs et les amis de débauche, pourvu qu'ils soient bien grossiers.
On se fait à bon marché un renom d'originalité auprès des sots, en prenant le contre-pied de l'opinion commune ou même du sens commun.
Je crains les ennuyeux et les sots. Il me semble que leurs défauts se gagnent.
La vanité des sots autorise l'orgueil des gens d'esprit.
L'opiniâtreté est une qualité de bêtes, de sots et d'enfants.
Les sots en entrainent d'autres, et de sots en sots, l'innocence et la vérité restent opprimées.
Les sots s'humilient en se prodiguant leurs éloges.
Interdire la suffisance aux sots serait priver le pauvre de sa besace.
Les sots font tant de bruit que leurs troupes paraissent bien plus nombreuses qu'elles ne le sont réellement. La preuve en est que l'opinion publique est presque toujours juste. La grande majorité se compose donc de gens qui ont assez de bon sens pour déférer aux jugements de ceux qui sont en état de les diriger.
En voulant commenter un imprudent propos, pour l'aggraver encore il n'est tel que les sots.
II est des faiblesses qui caractérisent les sots, et qu'ils ont le privilège de ne partager avec personne.
Les diseurs de vérités philosophiques sont trop souvent des sots.
Le sort a toujours eu un faible pour les sots.
En fait de sots, les meilleurs sont ceux qui le sont tout à fait.
Les sots, accoutumés à juger sur les apparences, jugent naturellement mal.
Avec les sots, les mêmes conversations reviennent toujours, et on sait déjà ce que l'on va répondre.
Si tous les sots se condamnaient un jour au silence, il y aurait dans la société plus de bon sens.
Si le pauvre d'esprit, qui n'a pas le sentiment de sa misère, a l'étoffe d'un sot, l'étoffe brille d'un tout autre éclat chez l'homme d'esprit qui se croit important.
L'imagination des sots n'atteint pas à l'esprit, celle des sages n'atteint pas au génie.
Rire toujours aux éclats est le ridicule des sots?