Comme l'imprudence est la source de toutes les disgrâces de la vie, la prudence en fait tout le bonheur.
Certains maux se laissent guérir ou du moins soulager par les remèdes, mais le mal de l'amour charme ceux qui en sont atteints et leur fait craindre la guérison.
Il faut parler modérément de son mérite et fortement de celui des autres.
Le jour tire son éclat du soleil et nous tirons le nôtre des gens qui nous protègent.
Ceux qui aiment les plaisirs n'ont guère d'amour pour la gloire.
Celui qui entreprend doit mesurer son pouvoir avant que d'irriter celui des autres sinon il court risque d'être deux fois vaincus : la première par son ambition et la seconde par la force de son adversaire.
L'amour est semblable au feu : il brille et plaît quand on en est éloigné, mais il brûle et consume quand on s'en approche de trop près.
Il y a des gens qui aiment mieux demeurer dans leurs défauts que de se donner la peine de les corriger.
Si l'on ne sait point prendre son parti, on manque l'occasion.
Une âme généreuse ne se soumet jamais aux volontés d'autrui qu'elle ne se soit soumise à la raison.
La beauté ressemble à la rose : elle est belle un jour et passe le lendemain.
La jalousie est un mal à qui toutes choses servent de nourriture et pas un de remède.
La colère n'est qu'une courte fureur, mais ses effets souvent sont de longues folies.
Les grands parleurs tombent dans la redite, dans la raillerie ou dans la médisance et empêchent les autres de parler, ce qui les rend odieux.
Il n'est rien de si malheureux que n'avoir point d'esprit.
Celui qui loue pour plaire fait de son jugement la dupe de sa complaisance.
On plaît par la beauté, par la douceur, par la ressemblance, par la complaisance et surtout par être nécessaire ; un peu de jalousie ou de défiance détruit toutes ces qualités et nous attire la haine.
Pour être sage, il faut que l'esprit et la raison soumettent le cœur ; et pour être méchant, il faut que le cœur domine la raison et l'esprit.
Qui peut sacrifier aux grâces peut être assuré de l'amour.
Une âme se peut dire généreuse quand elle prend plus de plaisir à donner qu'à recevoir.
L'admiration est la fille de l'ignorance.
La difficulté de bien vivre ensemble provient de ce que nous voulons qu'on nous passe toutes choses et que nous ne voulons rien passer aux autres.
La faveur fait la fortune, et la fortune soutient la faveur.
La vraie générosité consiste à faire plaisir sans espérance de revanche.
Le fruit de la faute est la douleur, et celui des bonnes actions le plaisir.
Qui commence à aimer doit se préparer à souffrir.
La fidélité devient quelquefois infidèle, comme l'on aime plus son intérêt que son ami.
Les premiers traits de l'amour partent des yeux et les seconds de la parole.
Une honnêteté qui ne se fait point attendre en vaut deux.
La confiance produit la fidélité dans les magnanimes, et excite la trahison dans les lâches.
La crainte aguerrit contre les maux et en évite la surprise.
L'orgueil ne réussit jamais mieux que quand il se couvre de modestie.
Qui se fait une peine du travail se fait un supplice de son devoir.
Le temps qui apporte des remèdes aux maux les rend quelquefois incurables.
On dit vrai dans on dit qu'on n'adore que le soleil levant ; celui qui se couche n'est regardé que pour tirer des présages du lendemain. De même, l'amitié de nos amis ne dure qu'autant de temps que notre fortune subsiste, celle-là s'évanouit d'abord que celle-ci diminue.
Celui qui dissimule un affront fait croire qu'il ne le connaît pas ou bien qu'il le méprise ; et celui qui veut se venger, et qui ne le peut, montre sa faiblesse et s'expose à d'autres injures.
Il faut penser à loisir et exécuter promptement.
La beauté est le premier présent que la nature nous donne, et le premier qu'elle nous enlève.
Où l'intérêt domine, la raison a beau parler, elle n'est guère écoutée.
La manière d'obéir fait le mérite de l'obéissance.
La complaisance et la douceur sont les moyens propres à vaincre et à se faire aimer.
Il ne faut jamais juger du mérite des hommes par l'éclat de leurs emplois.
Il ne faut jamais rien faire dont on puisse avoir regret ; celui qui doit suivre son action se rend deux fois coupable avant que de l'être une seule.
La modestie est une gêne au voluptueux et le travail un supplice au fainéant. Le délicat plaint le laborieux et l'ignorant celui qui étudie.
Trois choses ne se reconnaissent bien qu'en trois lieux différents : La hardiesse dans le péril, l'ami dans le besoin et la sagesse dans les attaques de la colère.
La lâcheté est le pire de tous les défauts.
L'amitié sans la crainte produit le mépris, et la crainte sans l'amitié engendre la haine.
La crainte de la mort fait oublier tous les maux et toutes les incommodités de la vie.
Nous ne sommes point attentifs quand on nous parle, à moins que ce ne soit de nos plaisirs ou de nos intérêts, parce que nous en avons l'esprit rempli, ou de ce que nous voulons dire nous-mêmes.
L'honnête homme ne doit jamais lier de commerce avec les personnes décriées.