Les 133 pensées et citations d'Élisabeth de Wied :
Si quelqu'un veut connaître les tortures du remords, qu'il prenne ma place !
Le grand hypocrite se donne des airs doux comme un agneau.
Je ne suis pas plus faite pour être nonne qu'une libellule. Il faut que je voltige çà et là et que je sois gaie !
Le souvenir est la seule chose que nul ne puisse nous ravir.
Un livre aimé rapproche tellement les lecteurs de l'auteur qu'ils croient le connaître comme s'ils avaient toujours vécu près de lui.
Je te suis aussi indifférent que le caillou sous ton pied !
Une humiliation involontaire est souvent salutaire, tandis qu'elle révolte lorsqu'elle est infligée.
La graisse et la fatuité rendent insensible au froid, ce qui ne les empêche pas de donner des vapeurs.
Les flatteurs commencent toujours par dire qu'ils ne sauraient flatter.
Beaucoup de blessures reçues font de vous un héros aux yeux du monde, un invalide aux vôtres.
Il n'y aurait pas de martyrs, s'il n'y avait pas de foule.
L'aphorisme est comme l'abeille, chargée de butin, mais munie d'un dard.
Il faut être ou très pieux, ou très philosophe ; il faut dire : Seigneur, que ta volonté soit faite ! ou : Nature, j'admire tes lois, même lorsqu'elles m'écrasent.
Le jugement est souvent le verre grossissant qui fait d'un microbe un dragon.
Nous sommes toujours le martyr de nos propres défauts.
Nous avons tant souffert ensemble ! Voilà l'hymne de l'amitié.
On commet presque un crime en causant une déception. L'effusion, ainsi refoulée, se retire d'autres auxquels elle aurait pu faire du bien.
L'amitié diminue lorsqu'il y a trop de bonheur d'un côté et trop de malheur de l'autre.
Les consolations tombent souvent dans le cœur comme des gouttes d'eau dans de l'huile bouillante. Elles le font crépiter et jaillir.
L'amitié qui ne tient qu'à la reconnaissance est comme une photographie, avec le temps elle pâlit.
L'amour méprise l'amitié parce qu'il se sent créateur, et l'amitié le lui rend parce qu'elle se sent éternelle.
Les larmes éteignent l'amour ; les larmes renforce l'amitié.
L'amour ne connait que le présent ; l'amitié dit : Te rappelles-tu ?
L'amour ne voit les défauts, mais l'amitié les aime et les respecte.
L'amour demande, mais l'amitié donne.
Beaucoup de femmes voudraient aimer comme Psyché, mais elles n'en ont pas la force.
L'amour transforme, mais le mariage sans amour ne transforme pas.
Dieu ne donna qu'un seul pilier à sa création : l'amour.
L'amour crée le monde et le perd ; pourvu que ce soit aussi l'amour qui le juge !
Dans le mariage, une sainte amitié vient remplacer l'amour au fil des années. Malheur à ceux qui ne le comprennent pas à temps !
Le bonheur conjugal est parfois compromis par une simple différence de vocabulaire.
Un enfant qui bégaye fait taire vingt personnes spirituelles.
Il y a une franc-maçonnerie entre les mamans, elles se comprennent toutes.
La pitié des femmes pour les femmes ressemble à la haine, et la pitié des hommes pour les femmes est le réverbère de l'amour.
Les enfants de l'amour sont généralement beaux et intelligents, dit-on. Quelle critique de nos ménages modèles !
Le soleil est le premier amoureux de la fleur. Pour les jeunes filles, le soleil est quelquefois une lampe à demi éteinte. Comment voulez-vous qu'elles s'épanouissent ?
Un amour malheureux est, pour l'homme, un prétexte de plaisir sans amour.
L'amour, c'est comme l'écureuil, il est hardi et timide à la fois.
On ne devient pas maman, on l'est de naissance. La famille nombreuse satisfait la vocation, elle ne la donne pas.
Une maison sans enfants est comme une cloche sans battant. Le son qui dort serait bien beau, s'il y avait quelque chose pour le réveiller !
Le chant du rossignol et le miaulement des chats sont deux manières d'exprimer le même sentiment, mais entre eux, ils ne se comprennent guère.
Entre mari et femme, on devrait toujours se faire un brin de cour.
La maman, c'est comme le bon Dieu : on l'appelle dans la détresse, on l'oublie dans le plaisir.
La jeune fille est un champ de blé vert sous la neige.
Il y a des femmes majestueusement pures comme le cygne. Froissez-les : vous verrez leurs plumes se hérisser pendant une seconde ; puis elles se détourneront silencieusement pour se réfugier au milieu des flots.
La véritable grande dame a les mêmes manières dans son cabinet de toilette que dans son salon, et la même politesse pour ses serviteurs que pour ses hôtes.
Quel douloureux spectacle de voir l'enfant servir de refuge et de protection à la mère !
Souvent la vertu d'une épouse doit être bien grande, puisqu'elle doit être utile pour deux.
Dieu, comme le soleil, change d'aspect suivant le point de la terre d'où les hommes le regardent.
Une femme est lapidée pour une action que peut commettre un parfait honnête homme !
Les femmes sont enclines à juger sur un seul exemple qu'elles généralisent, c'est ce qui les rend souvent passionnées.
Une femme malheureuse est une fleur exposée à la bise ; elle reste longtemps bouton, et, lorsqu'elle devrait s'épanouir, elle se fane.
Les mamans combattent surtout dans leurs enfants les défauts de leur mari et ceux de sa famille.
Une femme incomprise est une femme qui ne comprend pas les autres.
L'homme détruit à coups de cornes, comme le taureau, ou à coups de pattes, comme l'ours ; la femme à coups de dents, comme la souris, ou par une étreinte, comme le serpent.
Les hommes étudient la femme comme ils étudient le baromètre, mais ils ne comprennent jamais que le lendemain.
La toilette n'est pas une chose indifférente. Elle fait de vous un objet d'art animé, à condition que vous soyez la parure de votre parure.
C'est par égoïsme que les hommes ont fait les lois plus sévères pour la femme, sans se douter que, par-là, ils l'élèvent au-dessus d'eux.
Il y a des gens qui ont des cornes de taureau pour se défendre ; il y en a d'autres qui n'ont que des cornes de colimaçon.
La femme perdue ne voit dans la femme honnête qu'un miroir qui lui montre ses rides ; elle voudrait le briser de rage.