Auguste Émile Faguet.

1 - Qui est Émile Faguet ?

Photo / portrait d'Émile Faguet Biographie courte : Écrivain, professeur de poésie et critique littéraire français né le 17 décembre 1847 à La Roche-sur-Yon en Vendée, Émile Faguet est décédé le 7 juin 1916 à Paris à 68 ans.

Les dates clés de sa carrière :

Émile Faguet commence ses études au lycée de Poitiers, où son père était professeur distingué ; il les achève au lycée Charlemagne, entre en 1867 à l'École normale, et, de 1868 à 1883, il est successivement professeur dans les lycées de la Rochelle, de Bourges, de Poitiers, de Moulins, de Clermont-Ferrand, et de Bordeaux. Revenu à Paris le 3 novembre 1883, il devient docteur ès lettres, puis retrouve le lycée Charlemagne. De là, il passe au lycée Condorcet puis à Janson-de-Sailly où il exerce jusqu'en 1896. Il est choisi comme suppléant à la faculté des lettres de la Sorbonne en 1890. Le 15 février 1900, Émile Faguet est élu membre de l'Académie française en remplacement de Victor Cherbuliez. Ses principales distinctions : le Prix Montyon en 1887, puis le Prix Vitet en 1892.

Ses principales oeuvres :

La Tragédie française au XVIe siècle (1883), Questions politiques (1902), Études littéraires (1903), et L'art de lire (1912). (Émile Faguet sur Wikipédia)

2 - Ce dictionnaire vous propose 70 citations et pensées d'Émile Faguet :

Savoir écouter, c'est le secret de plaire.

- Le féminisme (1910)

Le bonheur humain, c'est un malheur à quoi l'on a réussi à s'accoutumer.

- Le féminisme (1910)

Le mensonge est toujours une lâcheté, il est la plus haïssable et la plus méprisable des choses.

- Propos littéraires (1910)

Il y a des maris qui sont tellement amoureux de toutes les femmes qu'ils le sont même de la leur.

- Propos de théâtre (1905)

Une femme franche est une femme qui ne ment que quand elle a intérêt à mentir.

- Propos littéraires (1910)

On ne saurait pas penser à tout, disent généralement les gens qui ne songent à rien.

- Le féminisme (1910)

Le mensonge par imagination est le commencement de la mégalomanie, et la mégalomanie est presque le fond même de l'homme.

- Propos littéraires (1910)

Il est difficile de vivre en société et ne pas mentir, bien souvent la politesse elle-même est un mensonge, pas autre chose.

- Propos littéraires (1910)

Le caractère de l'homme de nos jours est de rechercher l'argent qui est devenu le seul signe et le moyen de bien-être.

- Propos de théâtre (1905)

Il faut dans le mariage cet amour, très particulier, mais non pas si rare, cet amour qui est susceptible de se transformer en affection.

- Propos littéraires (1910)

La beauté passe, mais il en reste toujours quelque chose et quand ce ne serait que le souvenir.

- Propos littéraires (1910)

La femme doit être, sinon la beauté, au moins la grâce de la maison.

- Propos littéraires (1910)

Les poètes seuls, et non pas le commun des hommes, s'émeuvent des doux accents des poètes : les rayons de la lune soulèvent la mer, mais ne font pas monter l'eau des puits.

- Propos littéraires (1910)

L'homme qui ne parle que de lui, l'homme qui se raconte, l'homme qui s'étale, ne peut pas bien savoir s'il ment, puisque, après tout, il ne ment que comme un homme qui raconte ses rêves. Ce qu'il vous dit de lui, de ses succès, de ses conquêtes, de ses triomphes, de ses apothéoses, ne vous y trompez pas, c'est bien lui ; mais c'est, non pas ce qu'il a fait, mais ce qu'il a songé. Or c'est bien lui encore. C'est même le fond de lui-même. Après tout, il ne lui a manqué que l'occasion pour être en effet ce qu'il vous dit si éloquemment qu'il fut. Ce n'est cependant pas sa faute si l'occasion lui a fait défaut. Il est bien l'homme qu'il vous récite. Seulement les circonstances ne se sont pas prêtées à ce qu'il le fût en acte.

- Propos littéraires (1910)

Comme l'ombre avant midi et l'ombre au baisser du soleil, telles sont les amitiés que formant les méchants et celles qui unissent les bons : l'une diminue, l'autre s'accroît avec le temps.

- Propos littéraires (1910)

Le menteur, c'est bien souvent celui que l'on croit qui ne ment pas !

- Propos littéraires (1910)

Le besoin de parler de soi mène infailliblement au mensonge continu, car parler de soi et en dire la vérité, on conviendra que ce n'est pas très flatteur pour l'amour-propre et que mieux vaudrait n'en parler jamais.

- Propos littéraires (1910)

La critique ne sera jamais que la rencontre de deux esprits, l'un créateur, l'autre analyseur, et l'expression de l'effet qu'aura produit le premier sur le second.

- Propos de théâtre (1905)

Le but de la vie est le bonheur, et il faut chercher le bonheur dans la modération.

- Propos littéraires (1910)

La femme intelligente est la femme qui est instruite et qui cause agréablement ; et c'est aussi celle qui raisonne bien de tout ce à quoi la raison peut s'appliquer. Elle s'applique à beaucoup de choses, notamment à tout. La femme intelligente de la maison en est tout simplement la Providence.

- Propos littéraires (1910)

Une femme bête est tellement exaspérante, et à tout moment exaspérante, que c'est désirer l'enfer au ménage que de jeter son dévolu sur une jeune fille offrant ce genre particulier de garantie. Il faut pencher plutôt du côté de l'intelligence que du côté de la sottise.

- Propos littéraires (1910)

Mourir à quatre-vingt-dix ans ce n'est pas quitter la vie, c'est quitter le souvenir qu'on avait de la vie. C'est lâcher une ombre.

- Propos littéraires (1910)

La foule n'aime que deux choses : la première qu'on lui répète ce qu'on lui a toujours dit. Et la seconde, la foule veut qu'on la console. Avec cela et un peu de talent on va très loin. Avec cela et du génie, on va toujours.

- Propos littéraires (1910)

Victor Hugo est le plus optimiste de tous les écrivains optimistes qui aient illustré la littérature optimiste.

- Propos littéraires (1910)

Chez les femmes, la haine n'est jamais, ne peut jamais être qu'un effet de l'amour, ou, pour mieux dire, qu'une forme de l'amour, parce que les femmes sont amour des pieds à la tête.

- Propos de théâtre (1905)

J'aime tout, car tout est compliqué, mais c'est précisément parce que tout est compliqué qu'il ne faut pas s'appliquer à compliquer chaque chose encore davantage.

- Propos littéraires (1910)

Dans bien des situations, ce n'est pas au change qu'on gagne, c'est à la persistance. Si je suis malheureux ici, c'est en grande partie ma faute. En transportant ailleurs mes raisons d'être malheureux, c'est-à-dire mon caractère, je déplacerai mon malheur, ce qui n'est pas devenir heureux.

- Le féminisme (1910)

Je vois les bornes de mon esprit, et je ne vois pas les bornes de l'esprit humain ; et je reconnais que c'est plus facile.

- Propos de théâtre (1905)

L'indifférence est froide, calme et tranquille, elle n'est pas véhémente. Si elle est véhémente, elle n'est plus de l'indifférence.

- Le féminisme (1910)

Tout grand homme qu'il soit, un homme est homme, c'est-à-dire un sot.

- Propos littéraires (1910)

Pour faire la sottise d'épouser un homme il faut au moins avoir l'excuse d'être amoureuse de lui.

- Le féminisme (1910)

La haine impuissante n'est un supplice que pour celui qui la ressent et un amusement pour celui qui en est l'objet.

- En lisant les beaux livres (1911)

La Terre est un lieu de plaisirs mêlés de beaucoup de souffrances et n'est de repos pour personne.

- En lisant les beaux livres (1911)

Choisir entre les passions celles qui ne peuvent nous procurer que du bonheur, c'est entre les passions choisir la raison.

- En lisant les beaux livres (1911)

Si partir c'est mourir un peu, revenir c'est un peu renaître.

- En lisant les beaux livres (1911)

On ne peut avoir plus d'un ami qu'à la condition que vos amis soient amis les uns des autres autant qu'ils le sont de vous.

- En lisant les beaux livres (1911)

La véritable amitié est une union et une sorte de confusion de deux âmes l'une avec l'autre, l'une dans l'autre.

- En lisant les beaux livres (1911)

On choisit son ami, on ne choisit pas son père ni son frère. L'amitié a pour essence même le choix et la liberté volontaire qui ne se trouvent pas dans les liens de la famille, quelque naturellement forts qu'ils soient.

- En lisant les beaux livres (1911)

L'ennui est l'ennemi le plus redoutable de l'homme.

- En lisant les beaux livres (1911)

On ne s'ennuie jamais avec ceux qui sont gais et joyeux, ils ont un tour d'imagination divertissant, ils sont féconds en mots drôles et en fantaisies curieuses ; ils parlent inépuisablement et sans dire toujours la même chose.

- En lisant les beaux livres (1911)

La vie n'est donnée à personne en propriété, chacun n'en a que l'usufruit.

- Les préjugés nécessaires (1911)

Qui veut trop prouver arrive souvent à ce résultat que son interlocuteur prenne ses dires à rebours.

- Les préjugés nécessaires (1911)

L'amour de la vie consistant, en tant qu'idée, à croire que la vie est belle, est très vrai semblablement une illusion. Il y a une duperie à nous faire croire que la vie est belle, si quelqu'un nous y fait croire il y a autosuggestion séductrice si nous y croyons de nous-mêmes, et dans ce cas c'est de nous-mêmes que nous sommes dupes.

- Les préjugés nécessaires (1911)

Travailler pour un avenir incertain n'est pas autre chose que jouer ; on joue pour soi-même contre soi-même.

- Les préjugés nécessaires (1911)

Travailler pour sa vieillesse, c'est travailler pour l'incertain, sacrifier le présent qui est sûr à l'avenir qui n'est qu'une hypothèse.

- Les préjugés nécessaires (1911)

Lire, c'est penser avec un autre, penser la pensée d'un autre, et penser la pensée, conforme ou contraire à la sienne, qu'il nous suggère.

- L'art de lire (1912)

Que l'homme riche soit l'égal devant la justice de l'homme pauvre.

- L'œuvre sociale de la révolution française (1901)

Dans la vie pratique il faudrait croire énergiquement à son libre arbitre et ne pas croire à celui des autres.

- Les préjugés nécessaires (1911)

L'amour de la vie est le désir d'action, car on ne se sent vivre que dans l'action ; et le désir de vivre longtemps.

- Les préjugés nécessaires (1911)

Il n'est pas inutile d'être idiot pour être souverainement intelligent.

- Les propos littéraires, Première série (1902)

Il ne faut point parce que nous avons trouvé contre un raisonnement un peu faible de l'auteur un raisonnement assez fort, croire toujours avoir raison contre lui.

- L'art de lire (1912)

Le pressentiment ne fait pas avancer d'un pas dans le pays de la certitude.

- Les préjugés nécessaires (1911)

Je ne souhaite pas que les auteurs abondent en contradictions, mais je souhaite que les lecteurs puissent en trouver.

- L'art de lire (1912)

Le plaisir d'offenser, de provoquer, c'est l'instinct de lutte.

- L'art de lire (1912)

Le critique doit inviter à relire ou à repenser sa lecture.

- L'art de lire (1912)

Le patriotisme vrai ne calcule pas ; il est un dévouement. Il consiste à aimer son pays parce que c'est le pays.

- Politiques et moralistes (1891)

Rien ne révèle la débilité et ne l'entretient comme la moquerie.

- L'art de lire (1912)

La lecture, certaines précautions prises, est un des moyens de bonheur les plus éprouvés.

- L'art de lire (1912)

Charité bien ordonnée commence par dureté envers soi-même pour être charitable envers le prochain.

- Les préjugés nécessaires (1911)

La lecture est une victoire de l'ennui sur l'amour-propre. L'amour-propre est un ennemi de la lecture, terrible quand il est amour-propre d'auteur, notable encore quand il est amour-propre de n'importe qui.

- L'art de lire (1912)

L'art de lire, c'est l'art de penser avec un peu d'aide.

- L'art de lire (1912)

Lire, c'est penser avec un autre, penser la pensée d'un autre.

- L'art de lire (1912)

Pour apprendre à lire, il faut d'abord lire très lentement et ensuite il faut lire très lentement et, toujours, jusqu'au dernier livre qui aura l'honneur d'être lu par vous, il faudra lire très lentement. Il faut lire aussi lentement un livre pour en jouir que pour s'instruire par lui ou le critiquer.

- L'art de lire (1912)

Un compliment c'est un peu d'amour dans beaucoup d'esprit.

- Études littéraires (1894)

L'habitude de se défier du sentiment mène à se moquer du sens commun, qui est précisément un humble mélange de sentiment et de raison ; elle accoutume l'esprit à prendre plaisir à heurter l'opinion commune ; elle lui donne une habitude de taquinerie.

- Politiques et moralistes (1891)

La bonté est le luxe des hommes forts ; la pitié est le luxe des hommes forts qui se souviennent d'avoir été faibles.

- Les préjugés nécessaires (1911)

L'honneur est devoir envers soi-même pour les autres et devoir envers les autres en considération de soi-même : il lie et noue la personnalité et la collectivité du lien et du nœud le plus fort et le plus étroit.

- Les préjugés nécessaires (1911)

Le mécontentement, c'est le désir de mécontenter.

- L'art de lire (1912)

Il n'y a pas de plaisir à n'avoir pas de plaisir.

- L'art de lire (1912)

La sympathie est la clef par laquelle on entre dans un cœur.

- L'art de lire (1912)

3 - La liste des auteurs populaires :

Le dictionnaire des meilleurs auteurs français et étrangers »
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