Les 76 pensées et citations de Félix Bogaerts :
Le travail dont il ne reste rien est un travail perdu.
Dans l'absence des grandes choses, les petites le deviennent.
L'emportement à vouloir avoir raison est souvent la logique de celui qui a tort.
Quelque grande que soit la violence des flots qui battent le rocher, ils n'en sauraient arracher l'arbuste dont les racines se cramponnent aux entrailles du granit : quelque terribles que soient les vagues de l'infortune, elles ne sauraient non plus vous entraîner dans leur cours, si les leçons de la sagesse ont jeté dans votre cœur leurs puissantes racines.
La prière est à l'âme attristée ce que la rosée est à la plante altérée.
Si vous craignez les chutes, ne gravissez pas la montagne.
Tel perd la seconde place qui ne voulait que la première.
Ce n'est pas à leur premier éclat, mais à la durée de leur brillante empreinte qu'on distingue les fausses monnaies des véritables ; sans peine vous discernerez de même le vrai savoir de ce frivole étalage d'érudition qui n'en porte que la passagère apparence.
Voulez-vous que jamais on ne se rende maître de vous, soyez-le toujours de vous-même.
La durée de la réputation d'un livre est presque toujours à raison du temps qu'on a mis à le faire.
Si vous reculez devant une répugnance, elle ne reculera plus devant vous.
Ne voir dans les événements de ce monde que des combinaisons humaines et n'y reconnaître nulle part le doigt de Dieu, c'est être myope au point de ne discerner que de près et les uns après les autres les détails d'un cadre immense, sans pouvoir les embrasser à la fois d'un seul coup d'œil.
Qui trop tôt se résout souvent trop tard se repent.
Soyez en paix avec tout le monde, et vous le serez avec vous-même.
Le duel est ou n'est pas un devoir prescrit par le véritable honneur ; s'il l'est, d'où vient qu'aucun peuple ne le proclame comme tel ? S'il ne l'est pas, où donc est la honte à ne pas s'y soumettre ?
La voix du peuple ne se doit baisser que devant celle de Dieu.
Nos connaissances seraient véritablement plus nombreuses, si nous cherchions moins à les multiplier.
Aux yeux du sage les habits dorés prouvent le mérite d'un homme, comme la richesse de sa reliure atteste la valeur d'un livre.
Un homme blasé est un clavier muet, aucun son n'en sort.
Parti du pied de la montagne, prenez garde, en vous élevant vers sa cime, de coudoyer en passant ceux que vous devancez : le contre-coup pourrait vous faire retombe.
Les oracles de l'histoire sont comme ceux des prophètes, il faut qu'eux aussi s'accomplissent.
Qu'importent à l'homme de nombreuses mais vagues connaissances ? Que peuvent pour celui que le danger menace mille voix confuses qui l'assourdissent ? Qu'une seule alors lui donne un sage conseil et il est sauvé.
Ce n'est pas pour les peuples qu'il faut écrire l'histoire des rois : c'est pour ceux-ci qu'il faut écrire l'histoire des peuples.
Voulez-vous que l'appétit se mette avec vous à table ? Qu'avec vous aussi il en sorte.
La liberté sans la vertu, c'est l'arme de la mort dans la main du brigand.
À voir l'indifférence avec laquelle les hommes jouissent de leur prospérité et le chagrin que leur font éprouver les contrariétés, il semblerait qu'ils regardent le bonheur comme un lot qui nous est dû et les contrariétés comme des torts que le ciel nous fait.
Le jeu captive le malheureux qui s'y livre comme la glu retient prisonnier l’imprudent oiseau : il leur faut à tous deux des efforts inouïs pour recouvrer la liberté, et jamais ils n'y réussissent qu'au prix, l'un d'une partie de ses plumes, l'autre d'une partie de sa fortune et de son honneur.
La société dont tous les membres exigeraient toute l'étendue de leurs droits ne serait qu'une société d'égoïstes.
En marchant au combat, c'était en se rappelant, tantôt le souvenir d'une journée glorieuse, tantôt celui d'une défaite fatale, que le soldat romain se préparait à une victoire nouvelle. Quand nous combattons contre nous-mêmes, nous aussi, souvenons-nous et de la satisfaction que nous éprouvâmes aux jours de nos victoires, et de la honte qui suivit les défaites dues à notre lâcheté.
Le plus beau paysage du monde est celui qui, dans son lointain, nous offre, après une longue absence, le clocher du lieu qui nous a vus naître.