Les meilleures citations de Germaine de Staël :
La flatterie ne s'en tient pas toujours à la platitude, et la bassesse est très facilement féroce.
Le sublime en tout genre est un reflet de la divinité.
En abandonnant noblement ce qui nous quitte, on se fait voir au-dessus de ce qu'on perd.
Qui veut penser, qui veut écrire, ne doit consulter que la conviction d'une raison méditative.
Ce n'est point assez de pardonner les offenses, il faut aussi les oublier.
O la société, la société ! comme elle rend le cœur dur et l'esprit frivole ! comme elle fait vivre pour ce que l'on dira de vous ! Si les hommes se rencontraient un jour, dégagés chacun de l'influence de tous, quel air pur entrerait dans l'âme ! que d'idées nouvelles, que de sentiments vrais la rafraîchiraient !
Les sentiments légers ont souvent une longue durée ; rien ne les brise, parce que rien ne les resserre ; ils suivent les circonstances, disparaissent et reviennent avec elles, tandis que les affections profondes se déchirent sans retour, et ne laissent à leur place qu'une douloureuse blessure.
Le remords est la seule douleur de l'âme que le temps et la réflexion n'adoucissent pas.
La poésie traduite en prose n'est plus qu'un canevas dont on a ôté la broderie.
La poésie, comme tous les beaux-arts, captive autant les sensations que l'intelligence.
Le seul acte de la vie de l'homme qui atteigne toujours son but, c'est l'accomplissement de son devoir.
Hélas ! il s'est arrêté, ce cœur qui battait si vite.
Quand l'amour est malheureux, il refroidit toutes les autres affections, on ne peut s'expliquer à soi-même ce qui se passe dans l'âme : tout ce que l'on avait gagné par le bonheur, on le perd par la peine.
En ce monde ingrat et égoïste, rien ne dure aussi longtemps que les larmes.
Il n'y a au monde de sûr que la peine ; il n'y a qu'elle qui tienne impitoyablement ce qu'elle promet.
Quand la passion se rend maîtresse d'un esprit supérieur, elle sépare entièrement le raisonnement de l'action, et pour égarer l'une, elle n'a pas besoin de troubler l'autre.
Les passions font tourner nos forces contre nous-mêmes.
La nuit laisse toute sa puissance à la douleur, et n'affaiblit que la raison.
L'imagination de quelques hommes est comme un levier avec lequel ils voudraient soulever le monde.
Le génie est essentiellement créateur, il porte le caractère de l'individu qui le possède.
Les femmes aiment la peine, pourvu qu'elle soit bien romanesque.
Les femmes ont besoin d'appui, et rien ne les refroidit comme la nécessité d'en donner.
Une femme offensée peut outrager ce qu'elle aime en son absence, mais quand elle le voit, il n'y a plus dans son cœur que de l'amour.
Il y a dans la destinée de presque tous les hommes, quand on se donne la peine d'y regarder, la preuve manifeste d'un but moral et religieux dont ils ne se doutent pas toujours eux-mêmes, et vers lequel ils marchent à leur insu.
La délicatesse est pour les âmes élevées un devoir plus impérieux encore que la justice.
La beauté est une dans l'univers, et sous quelque forme qu'elle se présente, elle excite toujours une émotion religieuse dans le cœur de l'homme.
L'amour, dans un caractère incertain et faible, trompe à demi ; la raison éclaire à demi, et c'est l'émotion présente qui décide laquelle des deux moitiés sera le tout.
Une trop grande admiration impose le silence à notre vanité : nous ne louons hautement que ce que nous pourrions critiquer de même.
L'imagination détache de ce qu'on possède, elle embellit trop ce qu'on craint de ne pas obtenir.
Il y a dans un mariage malheureux une force de douleur qui dépasse toutes les autres peines.
Une vulgarité révoltante dans les manières se trouve souvent réunie à l'exercice d'une autorité quelconque.
De tous les hommes que je n'aime pas, c'est certainement mon mari que je préfère.
Le mal que l'envieux sait causer ne lui compose pas même un bonheur.
La bonté recueille toutes les véritables jouissances du sentiment, mais elle diffère de lui par cet éminent caractère où se retrouve toujours le secret du bonheur ou du malheur de l'homme : elle ne veut, elle n'attend rien des autres, et place sa félicité tout entière dans ce qu'elle éprouve. Elle ne se livre pas à un seul mouvement personnel, pas même au besoin d'inspirer un sentiment réciproque, et ne jouit que de ce qu'elle donne.
La triste connaissance du cœur humain fait, dans le monde, de l'exercice de la bonté un plaisir plus vif ; on se sent plus nécessaire, en se voyant si peu de rivaux, et cette pensée anime à l'accomplissement d'une vertu à laquelle le malheur et le crime offrent tant de maux à réparer.
On ne peut s'empêcher de redouter les femmes tout en les aimant.
Les femmes sont le sultan, et les hommes le sérail.
Le désir de plaire rend dépendant de l'opinion, le besoin d'être aimé en affranchit.
Par l'amour, il est vrai, l'on peut être égaré, mais par lui plus souvent l'on doit être éclairé.
On cesse de s'aimer si quelqu'un ne vous aime.
Voyager est, quoi qu'on en puisse dire, un des plus tristes plaisirs de la vie.
Notre choix fait nos amitiés, mais c'est Dieu qui fait notre amour.
La monotonie dans la retraite tranquillise l'âme ; la monotonie dans le grand monde fatigue l'esprit.
Respectez ce que vous aimez, cherchez l'immortalité dans l'amour.
La poésie est le langage naturel à tous les cultes.
La critique littéraire est bien souvent un traité de morale.
La parfaite vertu est le beau idéal du monde intellectuel.
Les hommes peuvent abandonner leurs actions au vice, mais jamais leur jugement.
La vie ne semble souvent qu'un long naufrage, dont les débris sont l'amitié et l'amour.
La puissance d'aimer, l'activité de la pensée, le prix qu'on attache à l'opinion, font de tel ou tel genre de vie une existence douce pour les uns, et tout à fait pénible pour les autres.
L'inflexible loi du devoir est la même pour tous, mais les forces morales sont purement individuelles.
L'âme ne reçoit aucun plaisir de ce qu'elle reconnaît elle-même pour passager.
L'amour est un égoïsme à deux.
La douleur perfectionne beaucoup le caractère ; on rattache dans sa pensée ses fautes à ses malheurs.