Le feu qui ne peut brûler le bois le noircit ; voilà l'image du médisant.
Être trop confiant conduit souvent les gens dans les plus grands échecs.
Lorsque les larmes sont l'expression de la tendresse, elles sont à l'amour ce qu'est la rosée aux fleurs, elles le nourrissent et le raniment.
Les faux amis sont comme les faux braves, ils abandonnent toujours dans le besoin.
Ceux qui n'aiment pas ont rarement de grands plaisirs ; ceux qui aiment ont souvent de grandes peines.
La postérité paie aux grands hommes l'intérêt de la gloire que leur ont refusée leurs contemporains.
Deux choses peuvent causer beaucoup de peine ; un ami chagrin, et un ennemi joyeux.
Ce que l'on souffre en soi, pourquoi le blâmer dans les autres ?
On s'aime longtemps quand on a vécu longtemps ensemble sans s'aimer.
Il ne faut être amoureux que de l'amitié.
L'homme dans la postérité méconnaît tout le monde, et dans l'adversité n'est connu de personne.
Ôtez du monde l'amour-propre et l'intérêt, vous en ôterez presque tous les vices.
Le dégoût ôte ce que la fortune donne.
L'absence peut guérir de l'amour : mais quel remède ! Il est aussi lent que les plus doux et aussi douloureux que les plus vifs.
Vouloir qu'on soit amoureux avec mesure, c'est vouloir qu'on soit fou avec raison.
L'expérience est la mémoire de beaucoup de choses.
L'amour exige des sacrifices ; l'amitié s'en offense et les prévient.
Il y a des gens dont le mérite est comme ces fleurs qui de loin répandent une odeur agréable, mais qui portent à la tête dès qu'on en approche de trop près.
L'homme sage parle peu de ce qu'il sait, et jamais de ce qu'il ignore.
Qui se plonge dans le superflu, pleure un jour le nécessaire.
Il faut demander des services le moins que l'on peut ; et en rendre le plus qu'il est possible.
Les esprits forts sont, en fait de religion, ce que sont les beaux esprits en fait de littérature.
On peut quelquefois compter sur la discrétion d'un traître, jamais sur celle d'un étourdi.
Les jolies femmes sont si excédées de ne s'entendre dire que de jolies phrases, qu'avant peu on pourra risquer de leur parler raison.
Les confidences sont quelquefois des artifices dont on se sert pour sonder les replis du cœur.
La sagesse distingue le bien, la vertu le pratique.
Il n'y a de vraiment malheureux que ceux qui envient le bonheur des autres.
Mieux vaut diminuer ce qui nous nuit qu'augmenter ce qui nous est avantageux.
Le mérite a besoin du voile de la modestie pour conserver son éclat.
La modestie fait des vols à l'esprit, mais le cœur le dédommage de ses pertes.
Quand nos amis sont associés à notre gloire, la modestie ne nous est plus permise.
La modestie est une vertu qui tient lieu de mérite à ceux qui la possèdent.
Nous pardonnons souvent à ceux qui nous ennuient, mais jamais à ceux que nous ennuyons.
La plupart des vieillards ressemblent aux vieilles chroniques, elles instruisent, mais ennuient.
On ne s'ennuie jamais autant qu'avec les personnes à qui on ne peut pas le dire.
Le crime fait des esclaves, la vertu n'a que des sujets.
On ne méprise ordinairement sa réputation que quand on l'a perdue.
Tout excès de plaisir est balancé par un degré de peine.
On s'enrichit en appauvrissant ses désirs.
Le plus grand des hommes, c'est-à-dire le plus sage est certainement mort ignoré.
La honte d'ignorer est le contre-poids de la peine d'apprendre.
La critique est un remède, et la satyre un poison.
Il y a des gens si humbles qu'ils en sont orgueilleux quand ils y pensent.
Toute l'étude de notre vie doit se renfermer à la finir heureusement.
L'argent est un bon serviteur, mais un mauvais maître.
On peut être prudent sans finesse mais on ne peut être fin sans prudence.
On ne souhaite jamais ardemment ce qu'on souhaite par raison.
L'avare est comme ces amants qu'un excès d'amour empêche de jouir.
L'esprit sans bonté n'est propre qu'à faire du mal.
L'amitié exige plus de soins, plus d'égards, plus de ménagements que l'amour, parce qu'elle n'a pas les mêmes moyens pour réparer l'offense.