La susceptibilité, chez un particulier, n'est qu'un travers ; elle est un vice chez l'homme public qui doit s'estimer assez pour se croire au-dessus de l'épigramme et même de l'injure.
Louis Joseph Mabire - Œuvre : Le dictionnaire de maximes (1830)
La susceptibilité, chez un particulier, n'est qu'un travers ; elle est un vice chez l'homme public qui doit s'estimer assez pour se croire au-dessus de l'épigramme et même de l'injure.
Le cœur a sa paresse, on l'appelle indifférence.
Nous laissons subjuguer notre cœur plus facilement que nos habitudes.
N'attachez qu'une médiocre importance à ces esprits que vous entendez caractériser couramment d'une expression pittoresque : cette étiquette d'un mot couvre tout leur mérite.
Il est des amitiés qui ressemblent à des diamants qui brillent, mais qui n'ont aucune valeur.
La physionomie de l'expression livre presque toujours le secret de la naissance de la pensée. Si elle se dégage des profondeurs d'une méditation lente et prolongée, la pensée se montre pure, achevée, splendide comme un beau marbre, ou délicate comme un bronze charmant ; échappée å l'inspiration soudaine, elle frappera l'ail de l'intelligence comme l'éclair.
Ne soyons jamais que nous, toujours nous, mais aussi perfectionnés que nous pouvons l'être.
On admire l'homme dans ses pensées ; on le méprise dans ses desseins et dans ses actions ; on le plaint dans ses remords. On ne le reconnaît plus, quand il se rappelle à lui-même, et qu'il se convertit.
Qui se repent de bonne foi est plus loin du mal que celui qui ne le connut jamais.
Qui n'est pas indulgent s'oublie.
Un jugement sans nuances appelle un plus ample informé.
Les scrupules sont les vapeurs d'une conscience petite maîtresse.
Qui se repent de bonne foi est plus loin du bien que l'innocent.
L'économie n'est pas une qualité qui brille, mais elle est solide, et elle tient un honnête milieu entre l'avarice et la prodigalité.
La libéralité ne doit s'étendre que sur les pauvres et non sur les riches : c'est répandre une liqueur que de la verser dans un vase qui en est déjà plein ; le seul moyen de la conserver, c'est de la mettre dans un vase vide.
L'amour platonique est un non-sens.
L'orgueil de la femme n'est jamais exempt de vanité.
Ce n'est pas toujours celui qui aime le plus follement qui aime le mieux.
On n'est jamais trompé en amour que parce que l'on a commencé par se tromper soi-même.
L'amour est l'imagination du cœur.
Ce que tu fais aux autres bien ou mal, tu dois l'attendre d'eux.
La beauté est éphémère, elle perd tout en perdant sa fraîcheur.
À voir la manière dont nous jugeons notre prochain et celle dont il nous juge, il serait à désirer que nous pussions emprunter sa conscience et lui prêter la nôtre.
Entre eux, les hommes s'abrutissent, et les femmes s'aigrissent.
Les faux amis ressemblent à un bonhomme de neige qui fond au moindre rayon du soleil.
La vie est un point entre deux éternités.
La haine suit le jugement, l'antipathie le devance.
Le dédain éclabousse toujours le sot qui le prodigue.
On improvise des ébauches sans nombre qui remplissent notre vie et ne la décorent pas.
Une jeunesse sans sève surabondante annonce un âge mûr stérile et une vieillesse qui s'assoira sur sa tombe longtemps avant qu'elle soit ouverte.