Les 100 pensées et citations de Lucien Arréat :
Les lois ne sont pas l'expression de droits absolus ou de devoirs mystérieux ; elles sont des compromis entre des intérêts opposés.
Les naïfs soufflent dans le vent pour le pousser ; les habiles, pour qu'il les pousse.
L'infini : Une situation de notre pensée, une valeur purement logique.
Une culotte usée sur les bancs de l'école ne fait pas un savant.
L'émotion fait que je pense ; mais elle trouble sans cesse ma pensée.
Individu ou peuple, l'affaire est de se battre et de n'être point battu.
Je m'étonne de la quantité de choses auxquelles peut croire un homme qui dit ne croire à rien.
Ni la solidarité ni la justice ne supposent ou n'exigent l'égalité, qui n'existe pas. L'égalité ! Tous les faits nous disent le contraire. Est-ce qu'on parie contre un pur-sang pour une rosse ?
La pire ignorance est celle qui vient d'un peu de science.
L'homme veut toujours plus de bien-être et moins de bienfaits.
Nos pensées pénibles sont comme les mouches : on les chasse, mais elles reviennent.
Les convictions fermes n'ont d'autre fondement que le vain souci de rester dans leur erreur.
Ni tous les vivants ne méritent leur renommée, ni tous les morts leur oubli.
Rien ne se perd, tout se transforme. Mais pour nous, changer, c'est finir.
En général, les femmes affectent de bien connaître les hommes, les hommes de mal connaître les femmes. Il semble que ce soit un refuge que se ménage l'amour-propre de chacun des sexes : pour les femmes, une revanche de leur faiblesse ; pour les hommes, un adoucissement à leurs infortunes.
La grande affaire est de vivre : il faut bien que tous nos systèmes s'en arrangent.
Le rêveur, impatient de progrès, met à l'avance les aiguilles de l'horloge ; mais l'événement, brusquement, les ramène à l'heure.
Le respect comporte l'estime de soi-même autant que le sentiment de la dignité d'autrui.
Ce qui importe dans la ferveur de l'adolescence, ce n'est pas le sujet de l'émotion, mais l'émotion elle-même.
Le vaniteux a soif de louanges ; l'orgueilleux, de domination.
Les êtres, l'être : que de disputes dans l'entre-deux d'un pluriel et d'un singulier !
La caresse d'un être aimé endort notre douleur mieux que tous les raisonnements du monde.
À chaque famille qui s'éteint, c'est une force sociale qui se perd.
La colère est une faiblesse qui humilie, quand elle n'est pas une erreur que l'on regrette.
La beauté réside dans la forme ; la grâce dans les mouvements, le charme dans l'expression.
Tous les hommes sont mortels, mais chacun pour soi-même, n'y croit pas.
À force de compliquer notre vie, nous ne savons plus jouir de la vie.
La mélancolie des jeunes gens n'est que l'appétit du bonheur.
Nous souffrons de ne pas aimer, et tous nos attachements finissent dans la douleur.
On se flatte de laisser sa faute derrière soi, mais on la retrouve devant soi.