Un indiscret discret par vertu est moins discret qu'un indiscret qui ne force pas sa nature.
Un indiscret discret par vertu n'est pas discret.
À mesure que le corps descend vers son déclin, vers son apogée l'âme s'élève.
Prenez garde, jamais le Ciel n'est plus serein qu'à l'approche des orages.
À force de ne pas se séparer, on ne peut plus se quitter.
Le désir, c'est l'infini dans un battement de cœur et plus l'objet se dispute et se dérobe, plus il grandit et s'auréole de lumière, plus il vous brûle aux entrailles.
Il n'y a d'intéressant dans l'amour que les sentiers du désir. La possession est peu de chose.
L'ivresse de la bonté, l'ivresse de la charité, l'ivresse de l'amour, c'est ce que je connais. Je ne suis tranquille que lorsque tout ce qui dépend de moi est satisfait.
Parmi les hommes seul est libre celui qui se détourne de tous les autres, pour vivre intérieurement.
La misère suprême, c'est de ne pas se contenter jusqu'à l'ivresse de ce qu'on a, de ce qu'on est.
Un moment vient où l'on n'a plus l'illusion de vivre, où l'existence n'est qu'allusive. Un beau jour n'est plus que le rappel d'un plus beau jour d'autrefois.
Les joies de l'amitié l'emportent parfois par leur délicatesse sur celles de l'amour.
Les joies de l'amitié l'emportent parfois par leur charme sur celles de l'amour.
On s'exagère bien souvent la difficulté ou la durée de l'effort qui incombe au point de s'y dérober, alors que le courage consiste seulement à se conduire avec les obstacles ou les dangers comme s'ils n'existaient pas, au point qu'il supprime presque le mérite.
La sagesse consiste, dès qu'on ouvre les yeux le matin, à faire avec plaisir tout ce qui nous inspire au premier abord.
Rien n'est triste tout à fait, on peut tout amener à la joie, tout convertir au bonheur.
La vie est un don du Ciel qu'il faut accepter avec reconnaissance et convertir en joie. La fatigue même est bonne quand on approche de son repos. Elle vous relève de tout désir et invite à entrevoir la mort sans appréhension.
Convertir l'amertume en douceur est le propre d'une âme bien née.
Vous avez beau vous convertir, jamais la religion ne fera qu'un muflier porte des roses, pas davantage qu'une vache en rossignol se change, une hyène en brebis.
Pour souffrir vraiment, il faut tenir encore à quelque chose et je vis comme si je n'étais plus, comme si je n'étais plus tout à fait où je suis, déjà en allé, ailleurs.
Pour moi, je tiens à ma mort autant qu'à nulle chose au monde et je ne voudrais à aucun prix qu'elle me fût dérobée, escamotée. Un drame sans dénouement n'est pas parfait. L'épreuve est pathétique et c'est là que je m'attends.
Mourir, c'est vivre encore un instant, avant de n'être plus. Ô l'ultime démarche ! On ne connaît pas les gens, avant de savoir comment ils se tireront de ce dernier pas.
Les problèmes sont individuels, chacun a les siens et doit les résoudre seul.
L'ultime souffrance du désespoir, c'est quand il n'y a plus de remède, aucun moyen d'en sortir qu'en descendant de plus en plus bas le long de la spirale sans fin qu'est ce vice épouvantable.
La vieillesse apporte une lucidité dont la jeunesse est bien incapable, et une sérénité bien préférable à la passion.
La vérité a toujours été l'ultime pureté de l'impur que je ne peux pas me cacher que je suis.
La mort n'est qu'une ultime naissance, le linceul notre dernier lange.
Sourire est notre dernière politesse, la suprême coquetterie, l'ultime parure de nos visages. L'homme n'a pas été créé pour le chagrin, mais pour la liesse et l'exaltation et ce n'est que faute de connaître ses ressources infinies que l'on manque d'être heureux en ce monde.
Bien connaître quelqu'un, c'est l'avoir aimé et haï.
Le paresseux fait semblant de faire tout ce qu'il fait.
Les mêmes mots n'ayant pas le même sens pour tous, le langage ne peut conduire qu'à une dispute.
De discussion en dispute, les injures pleuvent et enfin les gifles !
Le Saint ferme ses sens à la multiplicité ; le Pécheur dispute à Dieu une infinité de solitudes.
Mourir, ce n'est pas mourir, c'est quitter l'accessoire pour l'essentiel, le fini pour l'infini.
Dieu t'a donné un corps pour t'en réjouir jusqu'aux extrêmes limites de l'âge : c'est aller contre la nature que de te priver de moi, et de me priver de toi.
Il n'est pas de bonne humeur sans abandon, sans un peu de relâchement.
Il suffit pour être content de son cœur d'aimer autant qu'il est permis d'aimer.
L'extase est incompatible avec l'habitude.
Une caresse ne touche certains êtres que dans la mesure où elle les tue.
Tous mes gestes sont des caresses, et tous mes regards des regards d'amour.
Hélas ! on ne se venge souvent d'une misère qu'en donnant dans une autre !
Que Dieu fût la politesse même et le Diable un garçon mal élevé, on s'en doutait !
À force de se croire dans la vérité, on se trompe ou on risque de le faire.
Il arrive que deux êtres se comprennent, qu'ils s'aiment, exception qui ressemble au miracle.
Rien de plus excitant que d'appartenir à un être qui vous dispute à mesure ce qu'il vous donne.
Qui n'a qu'un talent peut être un génie ; qui en a plusieurs est plus aimable.
Fais ton possible pour être poli, rien pour faire de la peine.
Méfiez-vous de ceux qui font étalage de leur politesse !
La politesse a le front de la bonté et le cœur de l'insolence.
La sainteté n'est peut-être que le comble de la politesse.
La sincérité absolue ne peut conduire qu'à l'immobilité ou à la folie.
Le plaisir est le plus souvent imparfait : Ce n'est pas une raison pour le refuser.
Dire oui à tout sans réticence ni crainte, c'est pratiquer la vertu d'abandon.
Le sacrilège des sacrilèges, c'est de porter mortellement la main sur soi.
Le sacrilège, la seule manière que les impies ont encore d'être dévots.
L'absence est le contraire de l'absence quand on aime : Comment douter de l'existence d'un soleil !
L'intimité, c'est l'abandon absolu, l'absence de repli.
Il est des gens de bonne foi qui ne sentent que ce qui leur est dû, et rien de ce qu'ils doivent.
Il n'y a pas de courage triste.
Ce qui me fatigue, ce n'est pas d'en trop faire, c'est la paresse des autres.
Je ne connais rien de plus comique, de plus ridicule, que le repos des paresseux.
On est rarement paresseux par nature, mais par erreur de calcul face au travail.
Le paresseux a toujours la même allure qui nous oblige à penser que le moindre geste lui coûte.
Rien n'est plus néfaste à l'amour que la moindre intimité.
L'amour des bêtes, quand il devient exclusif, relève d'un déséquilibre, d'une aliénation. Les gens qui aiment exagérément les animaux, à mes yeux ressemblent à des églises désaffectées.
J'ai tant d'amour au fond de moi, tant d'amour qui ne demande qu'à s'exprimer. Venez boire à la source si vous en trouvez le chemin.
Les mots se perdent dans le labyrinthe de mon esprit, avant d'atteindre mes lèvres.
Mon cœur ne se règle sur celui de personne, surtout pas sur le cœur de ceux que j'aime, du moment que j'aime.
L'amour ne peut supporter le temps ni l'espace, tout ce qui divise.
Celui-là est glorieux qui, jouissant de lui-même, n'a pas besoin de louanges étrangères.
L'amour, un drame dont l'enjeu est l'infini et qui oscille longtemps entre un compromis avec la raison et une folie.
L'amour fait le vide autour d'un seul visage.
Pour l'avare l'amour est un intérêt, l'être aimé un capital.
L'amour, c'est d'apprendre par cœur le corps et l'âme de quelqu'un.
Du moment que le bonheur, c'est de vivre, on doit le trouver aussi bien dans la douleur que dans le plaisir et parfois jusque dans l'ennui.
Vieillir, ce n'est pas du tout diminuer, mais grandir.
Il y a des couples heureux, des moitiés qui se respectent mutuellement.
Le miracle, ce n'est pas Dieu, c'est nous.
Chaque âme est à elle seule une société secrète.
Les vertus sont sujettes à des vices particuliers qui les rendent inutiles.