Les 109 pensées et citations de Marcel Jouhandeau :
Prenez garde, jamais le Ciel n'est plus serein qu'à l'approche des orages.
Il n'y a d'intéressant dans l'amour que les sentiers du désir. La possession est peu de chose.
Parmi les hommes seul est libre celui qui se détourne de tous les autres, pour vivre intérieurement.
Un moment vient où l'on n'a plus l'illusion de vivre, où l'existence n'est qu'allusive. Un beau jour n'est plus que le rappel d'un plus beau jour d'autrefois.
La sagesse consiste, dès qu'on ouvre les yeux le matin, à faire avec plaisir tout ce qui nous inspire au premier abord.
La vie est un don du Ciel qu'il faut accepter avec reconnaissance et convertir en joie. La fatigue même est bonne quand on approche de son repos. Elle vous relève de tout désir et invite à entrevoir la mort sans appréhension.
Convertir l'amertume en douceur est le propre d'une âme bien née.
Vous avez beau vous convertir, jamais la religion ne fera qu'un muflier porte des roses, pas davantage qu'une vache en rossignol se change, une hyène en brebis.
Pour souffrir vraiment, il faut tenir encore à quelque chose et je vis comme si je n'étais plus, comme si je n'étais plus tout à fait où je suis, déjà en allé, ailleurs.
Pour moi, je tiens à ma mort autant qu'à nulle chose au monde et je ne voudrais à aucun prix qu'elle me fût dérobée, escamotée. Un drame sans dénouement n'est pas parfait. L'épreuve est pathétique et c'est là que je m'attends.
La vieillesse apporte une lucidité dont la jeunesse est bien incapable, et une sérénité bien préférable à la passion.
La vérité a toujours été l'ultime pureté de l'impur que je ne peux pas me cacher que je suis.
La mort n'est qu'une ultime naissance, le linceul notre dernier lange.
Bien connaître quelqu'un, c'est l'avoir aimé et haï.
La politesse n'est qu'une forme du respect que les autres nous inspirent.
L'amour est une religion royale, souhaitée, embrassée avec ferveur et dont je serais volontiers le martyr, il nous pourvoit d'antennes qu'on croyait l'apanage exclusif des mages.
L'amour des bêtes, quand il devient exclusif, relève d'un déséquilibre, d'une aliénation. Les gens qui aiment exagérément les animaux, à mes yeux ressemblent à des églises désaffectées.
Les mots se perdent dans le labyrinthe de mon esprit, avant d'atteindre mes lèvres.
Mon cœur ne se règle sur celui de personne, surtout pas sur le cœur de ceux que j'aime, du moment que j'aime.
Le sexe est l'instrument d'une fonction, à laquelle chacun donne la solution qu'il peut selon les moyens du bord.
Qu'y a-t-il en moi ? Une nation de tigres qui s'entre-déchirent.
Toute personnalité qui se cherche est commune.
Mieux vaut d'être haï par un doux qu'aimé par un cruel.
Mieux vaut se quitter bons amis que de s'entêter à faire toute sa vie mauvais ménage.
Un baiser n'engage pas, l'amour n'a rien à voir avec ces divertissements.
On se pardonne difficilement de ne pas être admirable en toutes choses.
Il n'est pas de pire sottise que de se croire exempt d'erreur.
Chacun porte en lui son Enfer à la mesure de sa méchanceté ou son Ciel modelé sur la générosité de son cœur.
Le Jugement dernier est dans la suite et la fin de nos sentiments et de nos actions.
L'amour est un élixir qui me rend léger à en perdre mon poids.