S'il n'y a pas de crime inexpiable, toute une vie peut l'être.
Il faut avoir beaucoup étudié pour savoir peu.
Quand une chose bonne a un inconvénient, il est ordinairement plus prudent d'ôter l'inconvénient que la chose.
Dans les états modérés, l'amour de la patrie, la honte et la crainte du blâme sont des motifs réprimants qui peuvent arrêter bien des crimes.
L'étude a été pour moi le souverain remède contre les dégoûts de la vie, n'ayant jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture n'ait dissipé.
La politique est une lime sourde qui use et qui parvient lentement à sa fin.
La tyrannie est toujours faible et lente dans ses commencements comme elle est prompte et vive dans sa fin. Elle ne montre d'abord qu'une main pour secourir, et elle opprime ensuite avec une infinité de bras.
Heureux celui qui, connaissant tout le prix d'une vie douce et tranquille, repose son cœur au milieu de sa famille, et ne veut connaître d'autre terre, que celle qui lui a donné le jour !
Les grandes vertus se cachent ou se perdent ordinairement dans la servitude.
On ne fait rien de bien que ce qu'on fait librement.
Une famille vertueuse est un vaisseau tenu pendant la tempête par deux ancres, la religion et les mœurs.
Les hommes s'accommodent presque toujours mieux des milieux que des extrémités.
Les gens qui veulent toujours enseigner empêchent beaucoup d'apprendre.
Le gouvernement fait les hommes.
La monarchie est un état violent qui dégénère toujours en despotisme ou en république.
En courant après le plaisir bien souvent on n'attrape que la douleur.
Lorsque la mort a égalisé les fortunes, une pompe funèbre ne devrait plus les différencier.
Le climat influe sur la disposition habituelle du corps, et par conséquent sur le caractère.
Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires, celles que l'on peut éluder, la législation.
Rarement la corruption commence par le peuple.
La mort d'un criminel est licite, la loi qui le punit a été faite en sa faveur.
Les financiers soutiennent l'État, comme la corde soutient le pendu.
Le peuple a toujours la souveraineté d'opinion, jamais celle d'action.
Le bien politique, comme le bien moral, se trouve toujours dans un juste milieu.
Il ne faut pas faire par les lois ce que l'on peut faire par les mœurs.
Aimer lire, c'est faire un échange des heures d'ennui contre des heures délicieuses.
On apprend à bien écrire qu'en lisant les meilleurs auteurs.
On renonce à ses erreurs le plus tard que l'on peut.
Un homme à qui il manque un talent se dédommage en le méprisant.
L'homme d'esprit sûr de plaire quand il voudra, néglige très souvent de le faire.
La vanité sert mal ceux qui en ont une dose plus forte que nécessaire.
Hommes modestes, venez que je vous embrasse, vous faites la douceur et le charme de la vie.
Une injustice faite à un seul est une menace faite à tous.
La médiocrité est un garde-fou.
Dieu m'a donné du bien, et je me suis donné du superflu.
L'homme est une créature qui obéit à une créature qui veut.
L'extrême obéissance suppose de l'ignorance dans celui qui obéit.
L'extrême obéissance suppose de la soumission.
Une femme ne peut guère être belle que d'une façon, mais elle est jolie de cent mille.
En fait de parure, il faut toujours rester au-dessous de ce qu'on peut.
On aurait dû mettre l'oisiveté continuelle parmi les peines de l'enfer ; il me semble au contraire qu'on l'a mise parmi les joies du paradis.
Il n'y a rien de si difficile que de faire l'amour avec de l'esprit ; moi je dis qu'il est encore plus difficile de faire l'amour avec le cœur.
Tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser.
La crainte ajoute à nos peines, comme les désirs ajoutent à nos plaisirs.
Un fond de modestie rapporte un très grand fond d'intérêt.
La tristesse vient de la solitude du cœur.
La propreté est l'image de la netteté de l'âme.
L'âme est l'ouvrière de la détermination.
On peut bien cesser d'être homme, mais non pas d'être sensible.
La lumière du jour n'est pas plus pure que le feu qui brûle dans le cœur de nos femmes.