Dans les grands chagrins il y a des moments où les consolations même sont importunes.
Il y a certains négligés dans la toilette de certaines femmes qui demandent beaucoup de préparation.
Bien fous sont ceux qui comptent sur l'avenir et négligent le présent.
Il y a une sorte de misère qui sait se faire respecter, comme il y a une opulence qui n'est jamais respectable.
La sympathie qui entraîne deux êtres l'un vers l'autre ne naît pas toujours des rapports d'humeur et d'esprit. On voit la gaieté s'unir à la mélancolie, et les gens les plus sérieux, les plus graves, rechercher la société des personnes les plus facétieuses, se plaire avec les caractères les plus bouffons. Il faut au paresseux quelque chose qui le réveille ; l'esprit a besoin de contrastes. Que de gens qui ne se trouvent bien qu'avec ceux avec lesquels ils se disputent sans cesse ! On peut se convenir sans s'aimer ; pour ce dernier sentiment, malgré les différences apparentes, il faut qu'il y ait au fond de l'âme ce rapport secret que l'on éprouve mais que l'on ne peut définir.
Au diable la constance ! je ne connais que le plaisir, moi ! ... Buvons ! à la santé des jolies femmes !
Quand on est amoureux, on est bête à couper au couteau.
Lors des repas entre hommes, chacun conte son histoire, chacun a une aventure galante dont il veut régaler ses amis ; le chapitre des femmes est intarissable, et les hommes y reviennent toujours avec plaisir, car il n'en est aucun auquel cela ne rappelle d'agréables souvenirs.
Les bons ménages sont ceux où les femmes ferment les yeux sur les infidélités de leurs maris... Oh ! quand on les laisse faire tout ce qu'ils veulent, aller, sortir, courir, sans jamais leur demander compte de leurs actions, alors on est ce qu'ils appellent une bonne femme, et ils daignent une fois par mois nous donner le bras.
Il n'est rien de plus amusant que d'entendre causer les autres, ça instruit ; on n'a l'air de rien à côté d'eux, et on écoute leur conversation ; d'autant plus que quand les gens parlent haut, c'est qu'ils ne se disent rien qu'ils veulent cacher. Les femmes sèment toujours de l'esprit dans leur conversation... quand je dis toujours, c'est-à-dire celles qui en ont, de l'esprit.
Le temps ! c'est là le plus puissant remède. Mais si avec le temps on surmonte les chagrins les plus profonds, ils laissent toujours des traces. Identiques à ces blessures graves que l'on guérit, mais dont on porte à jamais les cicatrices.
Savoir se contenter de ce qu'on a c'est le meilleur moyen d'être heureux ; et puisqu'on entend tous les jours les riches de ce monde se plaindre, il faut bien que les pauvres se montrent satisfaits.
Mon mariage ne m'a laissé des hommes qu'une triste opinion. Je les crois, en général, égoïstes, inconstants, injustes avec les femmes... ils ne leur passent rien, et il faut tout leur passer ; ils veulent être infidèles, et exigent de nous de la constance ; ils sont aimables tant que nous avons le bonheur de leur plaire ; mais dès qu'ils soupirent pour une autre femme, ils ne se préoccupent plus de leur épouse.
Jurer est chose très facile... Depuis un demi-siècle seulement, que de serments on a prêtés et rompus !... Mais ne parlons que des serments d'amour, ceux-là sont plus gais, et pour les trahir on n'est pas indigne de pardon.
Il faut être homme plutôt qu'amant, l'amour ne dure pas éternellement.
Rien ne ramène l'accord comme le rire : avec les gens gais on a rarement des disputes.
Jurer ne coûte rien.
Les gens jaloux ont souvent tort.
Une belle-mère, c'est souvent un cauchemar !
Les querelles ne sont que des petits nuages qui ne font que passer.
Rien n'ôte l'appétit comme les disputes.
Il n'y a rien de plus sot qu'un mari qui n'ose point faire un pas sans la permission de sa femme.
On est libre de suivre ses penchants.
L'exagération s'éloigne de la vérité, et l'enthousiasme ne prouve pas le sentiment.
À trois jours, tous les enfants se ressemblent ; à quatre mois, on commence à distinguer quelque chose.
Lorsqu'on s'aime, on se trouve si bien de n'être que deux !
La paix est un bien précieux qui n'habite pas toujours dans les ménages.
Que madame boude, si cela l'amuse.
Il faut vivre pour soi, et non pour les autres.
Lorsqu'on épouse l'objet que l'on chérit, le bonheur embellit.
Il faut plus de courage pour bien se conduire que pour faire des folies.
Les parents ne sont pas toujours dupes de nos petites ruses.
On se sent si mal à son aise quand on n'est pas à sa place !
Si la politesse nous fait cacher ce que nous pensons, elle ne nous oblige pas à dire ce que nous ne pensons pas. Je ne puis jamais prendre sur moi de dire qu'un portrait est ressemblant lorsque je le trouve manqué ; je ne puis dire à quelqu'un qu'il a chanté juste lorsqu'il vient de m'écorcher les oreilles.
Même quand on se cherche, ce n'est pas une raison pour qu'on se trouve.
Avant de gronder les autres, rappelons-nous ce que nous avons fait jadis.
Lorsque la tête est montée, on fait des choses que de sang-froid on n'oserait pas entreprendre.
On mène le genre humain avec de l'espérance ; c'est la monnaie usitée en tous pays, dans toutes les classes, chez tous les peuples. On donne de l'espérance aux solliciteurs, aux malades, aux enfants, aux prisonniers, aux amants, aux auteurs, aux demoiselles et même aux vieillards ; on la prodigue aux malheureux, on ferait mieux de leur ouvrir sa bourse ; mais l'espérance se donne gratis, et vous pouvez prendre, à bon marché, le ton protecteur.
Chez les sauvages, on ne punit les criminels que par la peine du talion ; loi fort sage, et qui devrait être en vigueur chez tous les peuples policés.
Quand on est bien amoureux, on se nourrit de souvenirs et d'espérance.
Jouissons du présent et ne nous inquiétons pas de l'avenir.
Le mariage est le tombeau de la folie, de l'amour et des plaisirs.
Quand on médit les uns des autres entre gens de la même classe, cela fait rire, on s'en amuse ; mais quand on se frotte à des gens au-dessus de soi, leur moquerie blesse, et cela n'amuse plus.
Il y a peu de maisons où l'on sache recevoir ou amuser son monde ! Il faut pour cela un tact, un esprit, une abnégation de soi-même, qui sont bien rares sans doute, puisque si peu de personnes en font preuve quand elles donnent des soirées.
On aime à revoir une jolie femme qui nous a fait connaître toutes les douceurs de l'amour, et qui nous en inspire encore quand nous la rencontrons. Ce n'est plus, à la vérité, que le plaisir du moment que nous goûtons avec elle ; mais un moment de plaisir est quelque chose.
Quelle est la femme qui ne compte pas un peu sur le pouvoir de ses charmes ?
L'homme propose, et la femme dispose !
Un homme marié ne sort pas sans sa femme.
Lorsque les cœurs s'entendent, la contrainte est bientôt bannie.
Triste amour que celui qu'on peut commander ou décommander à volonté !
Les chagrins muets sont plus difficiles à guérir que les crises violentes.
Si l'on se faisait franchement l'aveu de ses faiblesses, alors la confiance ramènerait l'amour, la jalousie tourmenterait moins les cœurs, et la discorde cesserait d'agiter ses torches et ses serpents sur les esclaves de l'amour et de l'hymen.
Si l'on savait combien il est cruel de passer ses jours avec quelqu'un qu'on ne peut aimer, on consulterait le cœur d'une jeune fille avant de la marier.
Ah les femmes !... dans tous les états, dans toutes les classes, elles ont un tact, un coup d'œil ! elles voient en un instant ce que nous serions huit jours à deviner.
Quelles sont douces, ces larmes que le plaisir fait verser !
Mieux vaut passer pour gauche que pour impoli.
Les vieux garçons valent presque les vieilles filles pour épier tout ce qu'on fait.
Les coupables écoutent dans le plus profond silence, c'est le meilleur correctif contre la colère.
Quand l'amour s'empare d'une jeune fille, il ne la quitte pas facilement ; ce dieu s'attache plus fortement aux femmes qu'aux hommes : sans doute ces dames le traitent moins légèrement que les hommes.
Une jeune fille devine facilement tout ce que son amant peut lui dire, surtout quand cet amant n'a encore obtenu que de légères faveurs.
L'amour le plus extrême empêche rarement une infidélité.
La mauvaise humeur est un orage qu'un baiser dissipe.
Dans la vie, on ne sait jamais ce qui peut arriver, il faut s'attendre à tout !
En amitié, comme en amour, je crois qu'on s'attache par le bien qu'on fait.
Cet idiot a l'air aussi embarrassé que la queue de ma poêle !
L'amour ne peut naître où il n'existe aucune sympathie.
Dans le monde, on est toujours maître de son temps.
L'amour donne toujours le désir de plaire ; cette coquetterie-là est bien naturelle ; on veut paraître jolie aux yeux de l'objet adoré ; et, quoi que l'on puisse dire, un peu d'art ne nuit jamais ; il ajoute aux attraits que l'on a déjà, il cache les légères imperfections de la nature. Enfin, pour plaire longtemps, il ne faut jamais négliger entièrement les soins que l'on se donnait pour être aimé.
L'excès d'innocence a aussi son danger.
Le bonheur est une chose assez rare pour qu'on lui fasse quelques sacrifices.