La timidité des jeunes gens est une plante inutile, mais sa présence décèle un bon terrain.
L'oisiveté énerve les corps les plus robustes ; l'exercice et le travail fortifient les plus faibles.
Mentir est le fait des esclaves.
Il faut en agriculture un bon sol, un habile cultivateur, et des semences bien choisies ; en éducation, la nature est le sol, le maître le cultivateur, et les préceptes sont les semences.
Ceux qui veulent être pères d'enfants estimables doivent chercher une mère digne de leur donner le jour.
Il est d'un pédant, et non d'un ami, de reprendre en public avec affectation pour se faire valoir par les fautes d'autrui.
Une jeunesse saine peut seule procurer une bonne vieillesse.
Notre première et notre plus grande ignorance est de nous ignorer.
Les choses les plus faciles échappent aux esprits négligents ; l'application fait aisément saisir les plus difficiles.
Un frère est un ami donné par la nature.
Être franc est le langage propre de l'amitié.
Toutes femmes sont une quand la chandelle est éteinte.
Dans les maux où il n'y a plus de remède, il faut parler avec douceur, de sorte que nos réprimandes paraissent moins tenir de la censure que de la compassion et de la douleur.
Les bons médecins connaissent leurs malades par leur appétit.
La médecine fait mourir plus longtemps.
Jamais on ne s'est repenti d'être resté muet.
Il est aisé de critiquer ce qu'on entend, mais dire mieux, voilà ce qui est difficile.
Je me sens frappé d'incertitude, et je flotte irrésolu.
Le silence observé à propos est un acte de sagesse qui vaut mieux que toutes les paroles du monde.
Résister à la tentation de se mettre en colère est le propre du sage.
Toute l'existence est une alternative de repos et de travail.
Il ne se trouve point d'aussi grande distance de bête à bête que d'homme à homme.
Une bonne éducation est la source et la racine d'une vie vertueuse.
Il faut déraciner de son cœur l'amour-propre et la bonne opinion de soi-même : ce sont là nos premiers adulateurs, qui, ouvrant la porte aux flatteurs étrangers, nous rendent plus faciles a séduire.
On s'irrite de ce qu'on n'est pas admiré.
L'envie, toujours maligne et haineuse, n'est jamais bonne à rien.
Chacun sait où le soulier le blesse.
La force de l'habitude, l'incapacité de vivre seul, la difficulté de former de nouvelles intrigues, l'embarras de se trouver étranger dans la société, entretiennent beaucoup de vieilles liaisons, et donnent à l'ennui même un air de constance.
Il faut mettre bien du temps à juger ceux avec qui on se lie, pour ne contracter que des liaisons de longue durée.
On ne doit jamais rien détruire qu'on ne soit sûr de pouvoir remplacer aussi avantageusement.
Rien n'irrite davantage que de surprendre à mal faire un homme qu'on avait cru honnête.
Il est bon, il est même indispensable, dans l'éducation des enfants de ne pas négliger les écrits des anciens, et de faire un choix de bons livres.
Qui veut vivre en paix doit apprendre à maîtriser sa langue.
Les envieux souffrent à la fois du mal qui leur arrive et du bien qui arrive aux autres.
Si l'on demandait quel est le plus méchant, le plus pernicieux des hommes, tout le monde répondrait que c'est le traître.
Le superstitieux a peur des dieux, et c'est dans leur sein qu'il se réfugie : il les flatte et les outrage ; il les implore et les accuse.
Le sol riche produit aussi de mauvaises herbes.
L'ingratitude envers leurs grands hommes est la marque des peuples forts.
Rien ne rend plus odieux que des manières dures et hautaines.
Tout homme justement décrié pour aimer les flatteurs s'aime toujours passionnément, et cet amour aveugle fait qu'il désire et croit posséder toutes les perfections.