Les 82 pensées et citations de Plutarque :
Un frère est un ami donné par la nature.
L'esprit n'est pas comme un vase qu'il ne faille que remplir. À la façon du bois, il a plutôt besoin d'un aliment qui l'échauffe, qui fait naître en lui une impulsion inventive et l'entraîne avidement en direction de la vérité.
Il est aisé de critiquer ce qu'on entend, mais dire mieux, voilà ce qui est difficile.
On s'irrite de ce qu'on n'est pas admiré.
L'envie, toujours maligne et haineuse, n'est jamais bonne à rien.
L'ingratitude envers leurs grands hommes est la marque des peuples forts.
L'esprit lancé sur la pente des plaisirs est disposé à ne connaître plus de bornes.
À force de soin on triomphe des choses les plus difficiles.
Un moyen sûr de se faire aimer, c'est de n'être pas entêté dans la dispute.
Entre interlocuteurs dont l'un est en colère quel est le plus sensé ? Celui qui se modère.
Le langage est l'ombre des actions.
La beauté est digne d'envie, mais la beauté est éphémère.
Rien n'engraisse aussi bien le cheval que l'œil du Roi.
La louange et le blâme sont plus efficaces que tous sévices sur des enfants de condition libre. La louange les encourage au bien, le blâme les détourne de ce qui est honteux. Il faut, par l'emploi successif et varié des réprimandes et des éloges, tantôt leur faire honte en les reprenant s'ils se laissent aller à la présomption, tantôt les relever par des encouragements.
Les assises d'une belle vieillesse, c'est la bonne constitution physique préparée dès l'enfance.
Le temps, qui enlève tout, ne fait qu'ajouter à la vieillesse de nouvelles connaissances.
En toute chose l'uniformité affadit et répugne, tandis que la variété intéresse.
Le discours des gens qui parlent sans préparation est essentiellement léger et de mauvais aloi ; ils ne savent ni par où il faut commencer ni par où il faut finir.
Vouloir plaire à la multitude, c'est déplaire aux gens éclairés.
Le bonheur réside dans l'instruction et la vertu, et non dans les biens que donne le hasard.
La guerre, comme un torrent, balaye tout, entraîne tout.
Le temps, qui enlève tout, ajoute au savoir jusque dans les dernières années de la vie.
L'intelligence commande au raisonnement, le raisonnement obéit à l'intelligence.
Rien n'est plus capable que la mémoire de féconder et nourrir l'esprit.
À vivre avec un boiteux on apprend à boiter.
Une recommandation des plus sacrées, c'est d'habituer les enfants à dire ce qui est vrai, car le mensonge a quelque chose de servile. Il mérite d'être détesté par tous les hommes.
Jamais on ne s'est repenti d'être resté muet.
La force de l'habitude, l'incapacité de vivre seul, la difficulté de former de nouvelles intrigues, l'embarras de se trouver étranger dans la société, entretiennent beaucoup de vieilles liaisons, et donnent à l'ennui même un air de constance.
Il faut mettre bien du temps à juger ceux avec qui on se lie, pour ne contracter que des liaisons de longue durée.
On ne doit jamais rien détruire qu'on ne soit sûr de pouvoir remplacer aussi avantageusement.