Qui était Samuel Johnson ?

Le cœur d'un ami qui nous console est comme la plante qui fournit le baume destiné à cicatriser les blessures.
Que les mères de familles feraient de bien à la société si elles s'attachaient à graver en lettres de feu dans le cœur de leurs enfants que les facultés de l'intelligence croissent par le travail, les passions brutales par la paresse, et les grands sentiments de l'âme par notre volonté.
La véritable liberté de l'homme consiste à s'affranchir de ses passions et à maîtriser ses désirs pour se soumettre à la voix de la raison, aux volontés de la Providence.
Les hommes les plus insolents au pouvoir sont généralement les plus lâches et les plus vils lorsqu'ils éprouvent une disgrâce.
L'amour le plus parfait et le plus pur est celui qui tient aux affections du cœur, et non aux sens.
L'existence de l'homme n'est trop souvent qu'un rêve douloureux.
La femme vertueuse est toujours indulgente, elle croit d'autant moins au vice que son cœur est le sanctuaire de la vertu.
Les pensées fortes, énergiques, les maximes vraies et sages enrichissent l'imagination : c'est une lumière céleste que Dieu même dépose dans notre cœur.
L'orgueil que l'on a soi-même rend insupportable celui des autres.
L'homme d'un mérite supérieur a toujours de nouveaux ennemis à combattre.
Bien des hommes seraient moins malheureux s'ils se contentaient d'améliorer leur position sans rêver un bonheur chimérique.
La plupart des hommes jugent par l'oreille et point par le cœur.
Le vrai talent se cache comme la violette et ne prodigue parfois son parfum qu'au désert.
La poésie pour ceux qui la comprennent bien, est une consolation morale ; c'est pour l'âme, en quelque sorte, une musique mystérieuse qui la pénètre des plus délicieuses émotions ; la poésie telle qu'elle doit être, c'est-à-dire, pure, chaste, et nourrie de nobles sentiments, est le premier des arts.
Ce sont les mères qui forment, sinon les grands hommes, au moins les hommes vertueux.
Si le monde ressemble à un bal masqué, c'est que la plus part des hommes y paraissent avec un visage d'emprunt.
Le mérite personnel est une fortune qu'on emporte avec soi ; elle est indépendante du sort.
Si l'on connaissait la voie du véritable amour on éviterait de tomber dans l'abîme de ces passions corruptrices qui en usurpent si souvent le nom ; rien n'est plus salutaire que ce sentiment pour les facultés de l'âme lorsqu'il peut parvenir à paralyser le délire des sens.
Le génie de l'homme peut sonder les abîmes de la terre, mais c'est en vain qu'il chercherait à pénétrer les mystères de la religion ; croire, espérer, et surtout faire du bien aux hommes, voilà les meilleurs gages de tranquillité pour le présent, de confiance pour l'avenir.
Il est bien difficile de se montrer compatissant et de trouver le véritable chemin de l'âme pour y porter le baume des consolations lorsqu'on juge du malheur par théorie et qu'on ne l'a jamais éprouvé soi-même.
On triomphe mieux des caractères, même les plus indomptables, par la douceur que par la violence.
On prend plus de mouches avec une cuillerée de miel qu'avec un tonneau de vinaigre.
C'est avoir beaucoup de tact que de savoir cacher à propos son esprit.
Il y a des hommes tellement envieux, tellement habitués à dire du mal des autres, qu'ils en médisent même en les louant.
Le bonheur ressemble à une fleur que la faux tranche le matin, et qui, le soir même, est déjà sèche et fanée.
La folie est si naturelle aux hommes que c'est être presque fou soi-même que de ne pas y croire.
Si l'ennui, l'égoïsme, l'avarice, la fausseté, l'orgueil et tant d'autres mauvaises passions ne se disputaient point ce meilleur des mondes, on y serait trop content, et l'idée de la mort deviendrait affreuse.
Les prétentions individuelles et les petites vanités parlementaires sont de terribles obstacles à vaincre, sous le gouvernement représentatif, pour faire triompher la justice et la vérité.
Si les imaginations ardentes mettent souvent au jour des projets impraticables, il ne manque jamais de gens habiles et réfléchis pour en profiter.
L'impatience nuit souvent à notre avenir ; il faut savoir attendre avec calme et résignation ; au printemps, prétendre cueillir les fleurs et les fruits, c'est être trop exigeant.
Pour connaître une chose, il faut en connaître les effets.
Le mariage doit peupler le monde, ou le monde se peupler sans lui.
Nous sommes portés à secourir des malheureux parce que la conscience nous dit qu'ils sont nos semblables, que nous sommes exposés aux mêmes misères, et qu'un jour peut-être nous implorerons, comme eux, la bienfaisance des âmes sensibles.
Le mariage doit être un lien indissoluble d'une amitié éternelle.
Un moment perdu l'est pour jamais.
On obtient rarement quand on importune par ses plaintes.
Moins les personnes avec lesquelles nous avons des rapports ont de discernement plus elles emploient de prestiges pour en montrer, et jamais la prudence n'est plus nécessaire qu'avec les personnes dont l'esprit est faible.
Les esprits occupés des biens futurs laissent souvent échapper des biens présents.
La vie est courte, hélas ! le nuage dont nous sommes enveloppes va bientôt s'évanouir, et les bulles flottantes sur le ruisseau de la vie vont se perdre pour jamais dans le gouffre de l'éternité.
Élever son âme vers Dieu, étendre ses idées jusques dans l'autre vie, voilà la piété.
Un peu plus que rien est tout ce que l'on peut attendre d'un être qui n'est presque rien.
Il est plus raisonnable de craindre l'avenir que de pleurer le passé.
L'homme qui compare ce qu'il a fait à ce qu'il n'a pas fait, éprouve nécessairement, l'effet toujours résultant d'une chimère comparée à la réalité : il voit avec dédain son peu d'importance, et se dit à lui-même : Pourquoi donc suis-je venu dans le monde ? Il gémit de ne laisser aucune trace après lui, de n'avoir rien fait pour sa perfection, et d'avoir consumé ses jours dans une honteuse obscurité.
Les petits esprits se refusent l'évidence, et craignent la fatigue de comparer les possibilités.
Il est ridicule pour d'inutiles inquiétudes de perdre un temps destiné aux innocents plaisirs.
Un siècle ignorant a beaucoup de livres.
L'amour nous a trompé si souvent que nous sommes toujours en garde contre ses artifices.
La justice exige que l'on répare le tort qu'on a fait.
La beauté n'est que relative, mais comme nous y sommes plus accoutumés qu'à la difformité, nous pouvons en conclure que c'est la seule raison pourquoi nous l'admirons tant.
Le bonheur n'est rien s'il n'est pas connu, et il est très peu de chose, s'il n'est envié.