Les 84 pensées et citations de Samuel Johnson :
Pour connaître une chose, il faut en connaître les effets.
Le mariage doit peupler le monde, ou le monde se peupler sans lui.
Les esprits occupés des biens futurs laissent souvent échapper des biens présents.
Un peu plus que rien est tout ce que l'on peut attendre d'un être qui n'est presque rien.
Ce qu'on lit avec plaisir se retient aisément parce que le plaisir fixe toujours l'attention ; mais les livres consultés accidentellement, ou parcourus avec impatience, laissent peu de traces dans la tête.
Pour bien se ressouvenir, il faut être bien attentif : On ne lit point avec profit si l'on ne chasse toutes ses distractions, si l'esprit n'est dégagé des soins qui l'inquiètent et des plaisirs qui l'agitent. Quand les réservoirs des idées sont remplis, ils ne peuvent plus rien recevoir.
Tout homme serait riche si ses désirs pouvaient obtenir les richesses : C'est une vérité qui, je crois, trouvera peu d'adversaires, au moins dans une nation comme la nôtre, ou le commerce enflamme l'émulation universelle, où l'or reçoit tous les honneurs dus au mérite et à la vertu.
Quand le présent ne nous occupe pas, nous tournons souvent nos regards sur le passé.
Le bonheur de l'homme serait plus parfait si l'on pouvait trouver l'art d'oublier toutes les choses dont le souvenir est inutile et affligeant ; si les peines qui ne peuvent jamais se changer en plaisirs cessaient entièrement de se retracer à notre imagination ; si l'esprit pouvait librement remplir ses fonctions et si le passé ne corrompait pas nos jouissances futures.
Il faut toujours se souvenir que la vie est courte, que les connaissances sont sans bornes, et que tous les doutes ne méritent pas d'être éclaircis ; les génies à qui la nature et l'étude ont donné le droit d'instruire le genre humain doivent nous communiquer, tandis qu'ils le peuvent, les trésors qu'ils ont acquis, et ne confier qu'à eux-mêmes le soin de leur réputation.
Toutes beautés ont leurs défauts.
Trahir la vérité est le plus infâme des crimes.
Tout homme est important à ses propres yeux.
Celui qui, dans la dernière saison de sa vie, se demande ce qu'il a fait de bien et de positif, reçoit rarement une réponse satisfaisante de son cœur.
Les petits esprits se donnent un air de supériorité qui les flatte d'autant plus qu'il leur coûte très peu.
C'est uniquement d'après les choses connues que nous pouvons juger de celles que nous ignorons. Les nouveautés nous paraissent d'autant plus merveilleuses qu'elles ont peu de rapport avec nos connaissances actuelles, et si ces nouveautés passent nos idées ordinaires, elles deviennent incroyables.
Obliger tout homme qui écrit à dire que des choses nouvelles, c'est vouloir réduire les auteurs à un très petit nombre ; obliger les plus fertiles génies à dire uniquement des choses nouvelles, c'est vouloir réduire les volumes immenses à quelques pages.
La renommée ne fait plus entendre sa voix à ceux qui sont descendus dans la nuit du tombeau.
La certitude de la connaissance exclut non seulement l'erreur, mais elle fortifie la véracité.
La musique est le moyen le plus commode et le moins humiliant de tuer le temps sans prendre la peine de penser.
Celui qui voit le mal dans le lointain le rencontre sur sa route.
Les beautés de détail un œil vulgaire ne peut les apercevoir.
Il ne faut jamais lire plus qu'on ne peut digérer.
Il faut garder un ouvrage pendant l'espace de neuf années avant de le produire au grand jour.
L'art consiste dans l'imitation de la nature, et il ne faut pas attendre un écrivain parfait, parce que le génie décroît à mesure que le jugement se développe.
L'homme perd difficilement l'opinion de sa dignité personnelle ; il n'aime pas à croire qu'il fait peu de chose, parce qu'un individu n'est presque rien ; il accuse plutôt sa paresse que ses moyens ; il s'en prend plus à la dépravation de sa volonté qu'a la faiblesse de sa nature.
Aucun homme n'est un héros aux yeux de son valet de chambre.
Mieux vaut souffrir du mal que d'en faire à autrui.
La ruse met toute sa force dans le nombre de ses stratagèmes et de ses soupçons.
Une grande confiance en soi est la première condition des grandes entreprises.