Qui était François-Marie Arouet, dit Voltaire ?

La plus petite herbe suffit pour confondre l'intelligence humaine, et cela est si vrai qu'il est impossible à tous les hommes réunis de produire un brin de paille si le germe n'est pas dans la terre.
Une douzaine d'honnêtes gens qui se font écouter produit plus de bien que cent volumes ! Peu de gens lisent, mais tout le monde converse, et le vrai fait impression.
L'humilité est le contrepoison de l'orgueil.
Il n'y a point de plaisir sans bienséance.
Un homme a de la fausseté dans le cœur quand il s'est accoutumé à flatter et à se parer des sentiments qu'il n'a pas. Cette fausseté est pire que la dissimulation.
Il faut être bien fort, ou bien fou, pour oser être intolérant.
Les passions sont les vents qui enflent les voiles du navire ; elles le submergent quelquefois, mais sans elles il ne pourrait voguer.
Il est plus rare de trouver des femmes parfaitement belles que de passablement bonnes.
Pénétration, science, invention, netteté, éloquence, voilà l'esprit.
Les plaisants de profession ont presque tous l'esprit faux autant que superficiel.
La faim et l'amour, principe physique pour tous les animaux : amour-propre et bienveillance, principe moral pour les hommes. Ces premières roues font mouvoir toutes les autres, et toute la machine du monde est gouvernée par elles. Chacun obéit à son instinct. Dites à un mouton qu'il dévore un cheval, il répondra en broutant son herbe ; proposez de l'herbe à un loup, il ira manger le cheval. Ainsi personne ne change son caractère. Tout suit les lois éternelles de la nature. Nous avons perfectionné la société : oui ; mais nous y étions destinés, et il a fallu la combinaison de tous les événements pour qu'un maître à danser montrât à faire la révérence. Le temps viendra où les sauvages auront des opéras, et où nous serons réduits à la danse du calumet.
Quelque parti qu’on embrasse, l'instinct gouverne la terre. Si on avait attendu des notions distinctes de métaphysique et de logique pour former les langues, on n'aurait jamais parlé. Les langues cependant sont toutes fondées sur une métaphysique très fine dont on a l'instinct. Ainsi les mécaniques existent avant la géométrie.
L'homme n'est point né méchant : Tous les enfants sont innocents ; tous les jeunes gens confiants, et prodiguant leur amitié ; les gens mariés aiment leurs enfants. La pitié est dans tous les cœurs. Les tyrans seuls corrompirent le monde. On inventa les prêtres pour les opposer aux tyrans ; les prêtres furent pires. Que reste-t-il aux hommes ? La philosophie.
La théologie est dans la religion ce que le poison est parmi les aliments.
L'intérêt public est partout que le gouvernement empêche la religion de nuire. Impossible de remédier à la rage des sectes que par l'indifférence. La religion n'est bonne qu'autant qu'elle admet des principes dont tout le monde convient ; de même qu'une loi n'est bonne qu'autant qu'elle fait la sûreté de tous les ordres de l'état : donc il faut laisser à la religion ce qui est utile à tous les hommes, et retrancher tout le reste.
La raison a fait tort à la littérature comme à la religion ; elle l'a décharnée. Plus de prédictions, plus d'oracles, de dieux, de magiciens, de géants, de monstres, de chevaliers, d'héroïnes. La raison seule ne peut faire un poème épique.
Ou mon remède est bon, ou il est mauvais : s'il est bon, il faut le prendre ; s'il est mauvais... mais il est bon. Langage de charlatans en plus d'un genre.
Les grammairiens sont pour les auteurs ce qu'un luthier est pour un musicien.
La lecture agrandit l'âme, et un ami éclairé la console.
C'est être un monstre que de ne pas aimer ceux qui ont cultivé notre âme.
Un esprit cultivé ne nuit point au courage.
L'opprobre avilit l'âme et flétrit le courage.
L'ignorance, en un mot, flétrit toute grandeur.
Le savoir n'est rien sans l'art de vivre.
L'amour-propre est sans bornes quand on ne pense qu'à soi.
Il vaut mieux tard que mal, et cela en tout genre.
Un lion mort ne vaut pas un moucheron qui respire.
Qui n'a besoin de rien n'est jamais pauvre.
Le temps est assez long pour quiconque en profite.
Il faut écrire comme on parle.
Tout mal arrive avec des ailes, et s'en retourne en boitant. Prendre patience est assez insipide ; vivre avec ses amis, et laisser aller le monde comme il va serait chose fort douce, mais chacun est entraîné comme de la paille dans un tourbillon de vent.
La multitude des lois est, dans un état, ce qu'est le grand nombre de médecins : signe de maladie et de faiblesse.
On écrit très mal ce que l'on écrit à contrecœur.
Quand une fois la calomnie est entrée dans l'esprit d'un médisant, elle n'en déloge pas.
Un cœur infortuné n'est point sans défiance.
La médisance est la fille immortelle de l'amour-propre et de l'oisiveté.
La force et la faiblesse arrangent le monde. S'il n'y avait que force, tous les hommes combattraient ; mais Dieu a donné la faiblesse : ainsi le monde est composé d'ânes qui portent, et d'hommes qui chargent.
L'avarice est le partage de ceux qui n'ont pas de goût. S'ils aimaient les arts, les jardins, etc., ils achèteraient ces plaisirs : mais qui n'aime rien et qui s'aime doit aimer son argent, avec lequel on peut satisfaire toutes les fantaisies qu'on espère toujours avoir.
Un vieillard avare qui se plaint pense qu'on en veut toujours aux pauvres riches.
Dans l'âge avancé, la sagesse est donnée pour cacher la décrépitude de l'esprit.
Un vieillard est un grand arbre qui n'a plus ni fruits ni feuilles, mais qui tient encore à la terre.
L'homme est un animal inquiet, et cependant il ne peut souffrir qu'on l'inquiète.
L'opinion est le crépuscule, la science est le jour, et l'ignorance la nuit.
Si l'homme était parfait, il serait Dieu.
Un peu de vin pris modérément est un remède pour l'âme et pour le corps.
Avoir de quoi vivre dans l'indépendance, c'est là le plus grand des biens.
Etre parfaitement sage, il n'y a guère d'hommes à qui cette folie n'ait quelquefois passé par la tête.
Nul homme n'est sans erreur, ni roi sans faiblesse.
Passer sa vie à aimer et à penser, c'est la véritable vie des esprits.
La consolation de la vieillesse est de rendre la jeunesse heureuse.